La Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger et le Mali se joignent au Burkina Faso pour parler de l’inclusion des talibés et des foyers coraniques. « L’inclusion des foyers coraniques au Burkina Faso : état des lieux et perspectives ». C’est sous ce thème qu’environ 70 participants doivent engager un débat national sur la nécessité de l’inclusion des talibés et des foyers coraniques.

Les acteurs doivent jeter les bases d’un réseautage de partage d’expériences.

Selon la conseillère technique du ministère en charge de l’Education nationale, Yvette Dembélé, l’offre éducative des foyers coraniques concerne plus de 200 000 enfants répartis dans plus de 8 000 foyers coraniques au Burkina Faso. Ces enfants n’ont pas l’accès à l’éducation de base et aux services sociaux de base, tout en étant sujets à divers abus. « Si nous sommes réunis ici aujourd’hui, c’est faire bouger les lignes, c’est pour avancer dans le combat de l’exclusion de nombreux enfants du Burkina Faso du système éducatif », a déclaré Yvette Dembélé.

En organisant ce forum, l’ONG Diakonia veut poser le débat de l’exclusion des enfants talibés afin que leur inclusion soit une réalité au Pays des hommes intègres. Dans son mot d’introduction, la directrice pays de Diakonia au Burkina, Nadine Koné, a demandé des actions concrètes.

La conseillère technique du ministère en charge de l’Education nationale, Yvette Dembélé (à gauche), et l’ambassadeur de l’UE au Burkina, Wolfram Vetter (à droite).

Une « modernisation peu connue »

Du côté de l’Union européenne (UE), en tant que partenaire, trois constats ont été fait. Il s’agit de l’apprentissage des talibés qui s’effectue dans de conditions matérielles jugées précaires, le manque d’intégration sur le marché du travail des enfants issus des foyers coraniques et les abus dont ces enfants peuvent être victimes au sein des foyers coraniques. L’ambassadeur de l’UE au Burkina, Wolfram Vetter, dit espérer que ce premier forum sera la première discussion d’ensemble sur cette problématique. « Nous serons heureux que le premier forum que nous ouvrons ce matin soit le coup d’envoi pour une meilleure prise en compte des enjeux des foyers coraniques », a-t-il souhaité.

Pour la directrice pays de Diakonia au Burkina, Nadine Koné, les sujets doivent être engagés sans faux-fuyants.

Pour le président du présidium de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) El Hadj Oumarou Zoungrana, il y a une modernisation des foyers coraniques, sauf qu’elle « demeure peu connue et moins acceptée ». Ainsi, il a salué cette initiative qui va permettre aux acteurs de réfléchir sur la question. Pour sa part, il a souhaité que l’école coranique soit intégrée dans le système éducatif burkinabè.

Avec la réforme du système éducatif qui est en cours, c’est une bonne occasion de tenir compte de cet aspect, a insisté El Hadj Oumarou Zoungrana.
Ce forum sous-régional, qui se tient en un jour, comprend deux panels portant respectivement sur la « problématique des foyers coraniques au Burkina Faso » et le « partage d’expériences sur la gouvernance des foyers coraniques en Afrique de l’Ouest ».

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net