LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Violences basées sur le genre : Une étude dévoile la contribution des normes et institutions sociales dans la persistance des sévices

Publié le mardi 27 avril 2021 à 22h50min

PARTAGER :                          
Violences basées sur le genre : Une étude dévoile la contribution des normes et institutions sociales dans la persistance des sévices

Certaines normes et institutions sociales participent à la persistance des violences basées sur le genre. Dans le but de comprendre les perceptions, attitudes et comportements qui soutiennent la persistance des normes sociales néfastes au respect des droits des femmes dans les régions du Centre-Nord et de la Boucle du Mouhoun, l’Association d’appui et d’éveil Pugsada (ADEP) a commandité une étude. Cette étude entre dans le cadre d’un projet de plaidoyer sur les normes sociales, financé par Trust Africa. Les résultats livrés ce mardi 27 avril 2021 à Ouagadougou, devraient permettre aux organisations qui œuvrent pour l’élimination des violences liées au genre, d’ajuster leurs stratégies d’intervention afin d’arriver à des résultats plus probants.

L’étude sur les normes et institutions sociales favorisant les violences basées sur le genre a été menée sur un échantillon de 116 personnes, soit 59 hommes et 57 femmes. Les cibles étaient composées de responsables de services déconcentrés et de projets, de leaders traditionnels et religieux ainsi que d’hommes et de femmes de diverses conditions sociales ayant au moins 15 ans. De façon générale, les types de violences basées sur le genre que l’on retrouve dans les localités concernées par l’étude sont les mariages forcés, les mariages d’enfants, le rejet des jeunes filles enceintes, les violences sexuelles et physiques ainsi que les mutilations génitales féminines.

L’analyse des différentes données permet de noter de manière générale une régression très lente des Violences basées sur le genre (VBG), avec cependant des rebonds de certaines pratiques dans certaines des zones enquêtées. L’étude indique aussi que selon certaines normes sociales, la femme et la fille sont perçues comme des êtres dont le statut n’est valorisé que dans le cadre des devoirs familiaux et sociaux.

Une vue des participants.

C’est ainsi qu’elles ont en charge les tâches ménagères et les soins de la famille. Au niveau de l’éducation, la tendance est à la scolarisation pour le jeune garçon, tandis que la jeune fille est préparée pour assumer son futur rôle de mère et d’épouse. Aussi, le mariage constitue une norme et une institution sociale de grande importance, permettant aux hommes mais surtout aux femmes de se conformer aux principes socio-culturels et religieux, dans le but de jouir d’un statut social honorable.

En somme, la persistance des VBG semble fortement liée à l’importance du respect des normes sociales, relatives aux rôles sexués pour les hommes et les femmes et à l’adhésion d’une frange importance de la population, majoritairement constituée de personnes non-instruites et de leaders religieux et coutumiers. Sont plus sujettes aux violences basées sur le genre, les filles confiées, celles déscolarisées, les orphelines et les filles issues de familles démunies.

Hortense Lougué, directrice exécutive de l’ADEP.

Selon Hortense Lougué, directrice exécutive de l’ADEP, les résultats de cette étude vont permettre de comprendre en profondeur les différents facteurs qui interagissent pour entretenir les violences basées sur le genre. « L’étude permet de mettre en évidence la nécessité de privilégier le travail avec les acteurs locaux et de partager des solutions endogènes, certainement plus efficaces, pour bouter hors de notre société ce spectre », a ajouté madame Lougué.

Afin d’adresser des réponses efficaces aux VBG, plusieurs enquêtés ont recommandé de renforcer la sensibilisation afin d’amener les acteurs impliqués à se débarrasser des idées reçues et des superstitions, de renforcer les cadres de concertation pour les femmes mais aussi de mettre en œuvre des projets de réinsertion des filles victimes de violences basées sur le genre.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 28 avril 2021 à 06:56, par Paré En réponse à : Violences basées sur le genre : Une étude de l’ADEP dévoile la contribution des normes et institutions sociales dans la persistance de ces violences

    Belle analyse. Il faudrait aussi s’attaquer au langage courant qui dévalorise la femme dans nos sociétés. Il y a ce que j’appelle les expressions qui traitent la femme comme un objet. Pour le mariage, on dit par exemple " donner sa fille en mariage". Je pensais que l’on ne donnait que des objet.
    Les injures grossières font toujours recours à la femme surtout chez mes parents du Yatenga à qui on peut délivrer la palme d’or de la grossièreté. On m’a même dit que c’est culturel.
    Je pense que c’est cette conceation de la femme objet qui est le substrat de ce qui a été relevé dans l’étude.

  • Le 28 avril 2021 à 11:56, par Marie NIKIEMA Pazinwindé En réponse à : Violences basées sur le genre : Une étude de l’ADEP dévoile la contribution des normes et institutions sociales dans la persistance de ces violences

    Pour réduire la violence basée sur le genre, nous devons d’abord résoudre le problème de l’éducation sexuelle qui est le fondement de tout..
    Nous devons apprendre à l’enfant (fille comme garçon) que le sexe n’est pas un objet de plaisir mais uniquement de reproduction (tout en respectant les règles édictée par la société qui est le mariage) et même étant marié, l’homme tout comme la femme n’utilise le sexe que uniquement pour la reproduction et non pas pour le plaisir.
    Pendant l’acte sexuel, il n’y a qu’un seul et unique moment de plaisir : c’est pendant la fécondation.
    Et comme en toute chose l’excès nuit, il ne peut pas y avoir des moments de plaisir pendant l’acte sexuel mais un seul moment très importation qui est la fondation.. Et aussi pas de plaisir s’il n’y a pas de fécondation. Ce qui explique l’échec des moyens de contraception qui nous emmène à créer des aphrodisiaques qui provoquent des cancers..
    Donc s’il nous plait, réfléchissons beaucoup sur ce thème et faisons des publicités tapageuses (grâce aux maisons de publicité..) et vous ferez que le Burkina Faso sera un modèle de vie. Nos guerres, nos maladies, sur le plan mondial sont la cause du fait que l’acte sexuel est bafoué. Par exemple l’Occident est contre la polygamie, c’est bien. Mais l’Occident multiplie les 2ème bureaux qui est aussi une forme de polygamie. L’Orient encourage la polygamie, pour éviter les deuxièmes bureaux. Pour moi la deuxième femme du polygame est la bordèle officialisée. Le 2ème bureau est la bordèle camouflée. Qu’est ce qui entraine tout cela, c’est l’acte sexuel bafoué. Si on s’en tenait au fait que Dieu a crée un homme, il a endormi cet homme pour créer sa compagne à partir d’un seul côte, ???? C’est l’impatience de Sarah qui a emmené son mari vers son esclave. Mais quelle est la conséquence de cela et c’est ce que nous continuons de faire. Et ce que le prophète a dit pour prendre une deuxième phase est une condition qu’un homme ne peut pas respecter donc arrêtons avec nos histoires de deuxième femme ou deuxième bureau et nous ferons que notre monde s’améliorera..
    On ne parlera ni de moyens de contraception, ni d’homosexualité dont l’orient à horreur, et on ne parlera pas de polygamie dont l’occident a horreur. On ne parlera plus de dépigmentation, drogue, prostitution, coiffure dépravée et habillement dépravé qui encourage la sexualité bafouée. Et un Homme qui maîtrise ses instincts sexuel pourra facilement conduire le monde dont il est le maître..

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Ouagadougou : Des voleurs appréhendés au quartier Somgandé