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Lutte contre le paludisme et les maladies tropicales négligées : Les OSC et journalistes réaffirment leur engagement

Publié le vendredi 23 avril 2021 à 21h00min

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Lutte contre le paludisme et les maladies tropicales négligées : Les OSC et journalistes réaffirment leur engagement

En prélude à la commémoration de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, Speak Up Africa (SUA), en collaboration avec le Réseau d’accès aux médicaments essentiels (RAME), a organisé un press briefing, le vendredi 23 avril 2021, avec des OSC, des représentants du ministère de la Santé ainsi que des journalistes. Ils ont voulu cette rencontre pour communiquer sur l’importance de mettre en place une approche intégrée dans la lutte anti vectorielle relative au paludisme et aux maladies tropicales négligées (MTN). C’était aussi une occasion pour présenter la campagne « En marche vers Kigali », lancée par un groupe d’OSC partageant les mêmes valeurs et travaillant dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre.

En dépit des progrès scientifiques sur le plan de la santé mondiale en Afrique subsaharienne, le paludisme et les maladies tropicales négligées (MTN) continuent d’affecter et de manière disproportionnée les personnes les plus vulnérables de la société. Ces maladies endémiques constituent un obstacle majeur au développement économique et social dans ces pays. Fort de ce constat, Speak Up Africa a, dans le cadre de son soutien à la société civile burkinabè, saisi l’opportunité de la semaine de célébration de la Journée internationale de lutte contre le paludisme (2021), pour faire un focus sur ces maladies évitables et traitables en vue d’accélérer les actions visant à les éradiquer.

Photo des officiel

Cette rencontre a été animée par cinq communicateurs dont Christine Sawadogo, membre de l’équipe de lutte contre les MTN. Elle a rappelé que les MTN sont des maladies qui, prises individuellement, n’ont pas d’écho auprès de l’opinion internationale. C’est pourquoi, elles ont été regroupées pour pouvoir avoir un poids et des ressources. Cela permettra la mise en œuvre intégrée des activités.

Les OSC représentent un groupe incontournable dans l’atteinte de cet objectif du fait de la solidarité de proximité qu’elles entretiennent avec les populations. « Nous estimons que les OSC en ayant des informations sur ces maladies peuvent faire l’écho auprès des décideurs et des populations pour un accompagnement plus adéquat dans la lutte contre les MTN », soutient Mme Sawadogo. Après avoir fait la genèse de la lutte contre les MTN, elle a dressé un bilan éloquent des acquis.

Il y a des motif de satisfaction dans la lutte contre les MTN, selon Mme Sawadogo

Au nombre desquels l’interruption de la transmission du trachome dans les 48 districts qui étaient endémiques, de la transmission de la filariose lymphatique dans 62 districts sur 70, et la réduction considérable de la prévalence de l’onchocercose, la schistosomiase et des vers intestinaux dans tous les districts endémiques. Pour le responsable de la lutte anti-vectorielle au niveau du Programme national de lutte contre le paludisme, Dr Camara, le paludisme représente la principale maladie au Burkina en termes de consultation, d’hospitalisation et de décès.

Des résistances…

Pour lutter efficacement contre cette maladie, le ministère de la Santé a pris un paquet de mesures dont la distribution des moustiquaires, la pulvérisation intra domiciliaire, la prise en charge, et la CPS (ce sont des médicaments qu’on remet aux enfants lors de la saison pluvieuse). Grâce à ces initiatives, le Burkina fait partie des pays qui mènent ses interventions le mieux que possible, a affirmé Dr Camara. Cependant, l’incidence du paludisme ne connait pas une baisse considérable. Cela sous-entend que les connaissances ne sont pas à un niveau élevées par rapport aux interventions ou encore la population n’utilise pas les moustiquaires.

L’incidence du paludisme ne s’améliore pas, a indiqué le responsable de la lutte anti-vectorielle

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Si seulement 80% de la population utilisaient les moustiquaires, cela aurait permis de réduire 50% de l’incidence. Malheureusement, de 2010 jusqu’en 2017, l’incidence ne faisait qu’augmenter, a indiqué Dr Camara. Outre cela, la pulvérisation intra-domiciliaire rencontre également des résistances de la part de certaines personnes. De ce qui précède, il sied de renforcer la communication. D’où l’intérêt de la présente rencontre.

Le chargé de programme paludisme à SUA expliquant la campagne en marche vers Kigali

Ce press briefing était également une occasion pour partager avec les participants l’initiative dénommée « En marche vers Kigali ». Cette campagne, selon le chargé de programme paludisme à SUA, James Wallen, comprend un engagement politique, du secteur privé et de la société civile visant à galvaniser un mouvement en amont au Sommet des Chefs d’Etats du Commonwealth à Kigali, au mois de juin 2021. Elle a pour objectif de contribuer aux efforts de plaidoyer et de communication sous-régionaux pour une meilleure priorisation de la lutte contre le paludisme et les MTN, une augmentation des ressources domestiques dédiées à l’élimination de ces maladies et un meilleur engagement politique.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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