La parenté à plaisanterie est un mécanisme propre à nos sociétés, souvent fondée sur une histoire très ancienne et qui permet à deux communautés qui ont, à un moment donné, traversé un épisode de tensions, de faire la paix afin de vivre harmonieusement ensemble. Ce qui fait dire au ministre d’Etat en charge de la Réconciliation nationale, Zéphirin Diabré, patron de la cérémonie d’ouverture de l’atelier, que la parenté à plaisanterie est une richesse fondamentale que nous devons préserver, surtout actuellement où beaucoup de choses nous divisent.

Les participants venus de huit régions du Burkina

« Notre pays était connu pour être un espace de cohabitation pacifique entre l’ensemble de ses groupes ethniques, …mais depuis environ trois décennies, nous constatons une évolution qui va malheureusement dans le mauvais sens. La cohésion sociale et la cohabitation entre les différents groupes ne sont plus ce qu’elles étaient. Nous avons beaucoup de conflits communautaires qui ont besoin de solutions endogènes et la parenté à plaisanterie en est une, c’est une ressource que nous devons valoriser », a-t-il confié. Zéphirin Diabré dit voir dans cet atelier, une occasion de reconquérir l’unité nationale, la cohésion sociale et la paix. Il n’a pas manqué d’encourager les initiateurs pour avoir pensé à une telle activité et les a rassurés de l’accompagnement de son ministère.

Zephirin Diabré, ministre en charge de la Réconciliation nationale, patron de la cérémonie

Outiller les jeunes sur la valeur de la parenté à plaisanterie

A en croire le coordonnateur de l’UFC-Dori, chef de file du consortium, François Paul Ramdé, cet atelier va constituer un cadre de renforcement des connaissances des jeunes sur la parenté à plaisanterie, afin que ceux-ci puissent en cerner la valeur réelle. « La parenté à plaisanterie permet de renforcer le vivre-ensemble et les jeunes n’ont pas toujours la même connaissance que les personnes plus âgées, parce qu’ils n’ont pas tous les rudiments nécessaires pour apprécier la valeur de cette parenté. Pour nous, il est important de maintenir les connaissances mais aussi mobiliser les jeunes à utiliser ces mécanismes qui peuvent servir à ressouder les liens brisés suite à des conflits », a-t-il dit. Il est donc attendu des participants qu’ils puissent, à leur retour dans leurs milieux de vie, être actifs dans la promotion de la parenté à plaisanterie pour améliorer le vivre-ensemble.

François Paul Ramdé, coordonnateur de l’UFC-Dori, chef de file du consortium

Financé par le Royaume des Pays-Bas à hauteur de 643 077 500 FCFA, le projet Pro-DIVE a une durée de 24 mois et est mis en œuvre dans les régions du Nord, du Sahel et de l’Est. Il vise à contribuer au renforcement de la stabilité du Burkina Faso par la promotion du dialogue interreligieux et le vivre-ensemble harmonieux.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net