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Santé : Des experts analysent l’économie politique de la couverture sanitaire universelle au Burkina Faso

Publié le vendredi 23 avril 2021 à 13h26min

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Santé : Des experts analysent l’économie politique de la couverture sanitaire universelle au Burkina Faso

La Couverture sanitaire universelle (CSU), qui signifie garantir l’accès à des soins de qualité pour tous et éviter aux ménages la ruine financière due aux dépenses de santé, est une composante des Objectifs de Développement Durable (ODD) formulés par les Nations-unies pour la période 2015–2030. Le progrès vers cette CSU requiert un engagement politique et une mobilisation de ressources pour la mise en œuvre de politiques sanitaires idoines.

RESADE (Recherche pour la Santé et le Développement) a organisé, ce jeudi 22 avril 2021 à Ouagadougou, l’atelier de restitution des résultats de l’étude intitulée « Economie politique de la couverture sanitaire universelle au Burkina Faso : points de vue des parties prenantes et priorités de recherche ».

Le Burkina Faso, à l’instar de nombreux autres pays à ressources limitées, a fait de la CSU une priorité nationale. Ainsi, plusieurs politiques et initiatives ont été prises pour favoriser et accélérer les progrès vers cette CSU. Il s’agit par exemple de la politique de gratuité des soins pour les femmes et les enfants de moins de 5 ans mise en œuvre depuis 2016, de la création du Secrétariat technique en charge de la Couverture sanitaire universelle (ST/CSU), de la création de la Caisse nationale d’Assurance maladie universelle (CNAMU) pour accélérer la mise en place du Régime d’Assurance maladie universelle (RAMU), et de l’adoption de la loi sur la Fonction publique hospitalière (FPH).

Progrès lents

Toutefois, les progrès en matière de CSU sont jugés lents par bon nombre d’acteurs. Les raisons qui peuvent bloquer la progression rapide vers la CSU sont nombreuses, mais les questions d’économie politique occupent certainement une place prépondérante. « L’analyse de l’économie politique (AEP) examine comment les intérêts, les idées et les motivations des différents acteurs favorisent ou entravent une réforme donnée, et/ou comment le pouvoir et les ressources sont utilisées pour promouvoir ou bloquer les réformes politiques », expliquent les experts.

Une vue de quelques participants à l’atelier

C’est pour davantage approfondir la réflexion et creuser ces questions d’économie politique que RESADE, en collaboration avec la Queen Margaret University du Royaume-Uni et d’autres partenaires basés au Bénin, au Cameroun et au Mali, a entrepris de mener une étude sur la place, le rôle et les défis de l’utilisation de l’AEP dans les politiques et pratiques de la CSU, ainsi que les points de vue des parties prenantes sur les priorités de recherche dans le domaine de l’AEP pour la CSU.

Les acteurs avaient une connaissance limitée de l’économie politique

L’étude a montré que la majorité des acteurs avaient une connaissance limitée des notions d’économie politique et de l’utilisation de l’AEP pour identifier les goulots d’étranglement à la mise en œuvre de politiques favorisant les progrès vers la CSU. Les domaines prioritaires dans lesquels des recherches devraient être menées pour booster la mise en œuvre des réformes en faveur de la CSU étaient la protection de la population contre les risques financiers, le développement des ressources humaines en santé et la mise à l’agenda des reformes en faveur de la CSU.

Les mécanismes pour favoriser l’engagement continu entre les parties prenantes du projet seraient de développer des actions de communication pour faire connaitre davantage les concepts de la CSU et de l’AEP et de mettre en place des canaux de communication et de consultation permanente entre les parties prenantes.

Un projet en deux phases

La première phase du projet qui a débuté en mars 2020 était initialement prévue pour neuf mois ; mais avec la pandémie du COVID-19, elle a été prolongée de six mois, jusqu’en mai 2021. Cette première phase du projet constitue, en réalité, une phase préparatoire d’une future proposition de recherche, la seconde phase, qui vise à mettre en œuvre les thématiques de recherche identifiées et aussi à soutenir le développement de partenariats entre les chercheurs du Royaume-Uni et de l’Afrique francophone. Ces partenariats permettraient de « lancer des recherches de pointe sur la CSU et d’améliorer collectivement les progrès vers la CSU dans la région ».

La photo de famille de l’atelier

Pour Dr S. Pierre Yaméogo, Secrétaire technique en charge de la CSU, toutes les parties prenantes doivent jouer leur rôle pour l’aboutissement heureux du projet dans toutes ses composantes. « La réussite de ce projet nécessite une implication effective et l’engagement de l’ensemble des parties prenantes que vous êtes », a-t-il conclu.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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