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Fronde à la mairie de Ouagadougou : Les ouvriers appellent le président du Faso à intervenir afin d’éviter un "scénario regrettable"

Publié le mercredi 21 avril 2021 à 22h00min

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Fronde à la mairie de Ouagadougou : Les ouvriers appellent le président du Faso à intervenir afin d’éviter un

Les ouvriers de la mairie de Ouagadougou en compagnie du responsable national chargé de la gestion des conflits à la confédération syndicale burkinabè (CSB), Nouphe Bamogo, étaient face à la presse, ce mardi 21 avril 2021 à Ouagadougou, pour démentir les informations données par le maire de Ouagadougou lors de sa sortie médiatique le 18 avril dernier. Une occasion pour eux de lancer également un appel au président du Faso pour qu’il prête une oreille attentive à leur situation afin d’éviter un "scénario regrettable".

Selon le charge de gestion des conflits à la confédération syndicale burkinabè (CSB), Nouphe Bamogo, les informations données par le maire de la ville de Ouagadougou, Armand Beouindé, sur les ouvriers municipaux qu’il qualifie de « journaliers ou d’occasionnels » sont erronées. Car, explique-t-il, les ouvriers municipaux ne sont pas à confondre avec la brigade verte communément appelée « les femmes de Simon », parce qu’ils travaillent 6 jours sur 7 par semaine alors que la brigade ne travaille que trois jours par semaine.

Concernant l’ancienneté, il affirme que certains ouvriers sont dans cette mairie depuis plus de 10 ans voire plus de 20 pour d’autres. Et si toutefois, les dires du maire étaient vérifiés, poursuit le chargé de gestion des conflits, pourquoi avoir laissé des occasionnels ou les journaliers, comme il les appellent, travailler pendant plus de 10 ans voire plus de 20 pour certains avec vous, interroge-t-il. « Dans aucune loi au monde, explique Nouphe Bamogo, cela n’est possible ».

Nouphe Bamago, chargé de gestion des conflits à la CSB

Pour étayer ses propos, il s’est basé sur les éléments de droits juridiques internationaux et nationaux notamment le code du travail qui stipule : « Est considéré comme travailleur au sens de la présente loi toute personne qui est engagée à mettre son activité professionnelle moyennant rémunération sous la direction et l’autorité d’une autre personne physique ou morale publique ou privée appelée employeur ».

S’agissant du contrat de travail qu’a évoqué le maire de Ouagadougou, Nouphe Bamogo a rappelé que cela est de la responsabilité de l’employeur et non de l’employé de rédiger lui-même son contrat, et si la mairie ne l’a pas fait, c’est qu’elle est de mauvaise foi. Toujours dans la dynamique d’infirmer les dires du maire de Ouagadougou, le chargé de gestion des conflits à la CSB a fait également savoir que les différentes correspondances attestent que les ouvriers municipaux sont bel et bien reconnus par la mairie de Ouagadougou, contrairement à ce qui dit le maire.

Vue des journalistes et des ouvriers municipaux venus pour soutenir leurs représentants

Appel au président du Faso

Ecœuré par la situation, le porte-parole des ouvriers, Edouard Ouédraogo, a fait savoir que si rien n’est fait pour résoudre leur problème, le maire doit savoir que c’est à la mairie qu’ils vont désormais élire domicile. « Nous allons déménager à la mairie avec nos familles, parce que nous ne laisserons pas la mairie pour aller mourir ailleurs », prévient-il.

Toutefois, l’espoir est permis et pour cela, les ouvriers municipaux lancent un appel au président du Faso pour qu’il prête une oreille attentive à cette crise afin d’éviter un "scénario regrettable". En plus du président du Faso, ils invitent aussi les institutions nationales en charge des questions de médiation ainsi que la coalition des syndicats libres à s’impliquer dans cette crise, car la "violation des droits des travailleurs est un péril pour tous".

Edouard Ouédraogo, porte-parole des ouvriers municipaux

Résumé de la plateforme revendicative

Pour rappel, la plateforme revendicative des ouvriers municipaux se résumait à la régularisation de leur situation administrative et professionnelle, l’apurement des droits des personnes décédées aux ayants-droits, le reclassement, des outils de travail, des congés payés et des primes d’ancienneté, et la question des arriérés de salaire après la reprise de leurs grèves.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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