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Flambée du prix de l’essence : De qui se moque la SONABHY ?

Publié le mardi 25 octobre 2005 à 08h18min

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Le dimanche 23 octobre 2005, l’émission Eco-Finances de la Télévision nationale du Burkina (TNB) a traité d’un sujet préoccupant : la flambée du prix des hydrocarbures qui tient tout le monde à la gorge depuis quelques années.

Une situation qui fait marcher et « grever » les syndicats, râler des usagers de la route. C’est du reste actuellement le principal sujet de conversation au « Pays des hommes intègres ». Ainsi, il n’est pas rare d’entendre des propos du genre : « Si ça continue comme ça, on va laisser tous nos bécanes et nos voitures pour enfourcher de nouveau nos bicyclettes ». Les taximen ne font pratiquement plus de recettes et les transporteurs interurbains et internationaux sont obligés de revoir leurs tarifs à la hausse. De fait, le renchérissement du coût de l’essence se répercute sur toute la chaîne économique.

C’est dire que l’émission de notre consœur Amina Bila / Bambara était particulièrement attendue par les téléspectateurs. A cette tribune, il y avait des délégués de structures associatives et syndicales comme la Ligue des consommateurs du Burkina, la Confédération syndicale du Burkina, des organisations de transporteurs, des représentants du ministère du Commerce et bien évidemment de celui des Finances et du Budget, parmi lesquels la Société nationale d’électricité (SONABEL).

Las ! L’émission était biaisée puisque le principal concerné, en l’occurrence la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY) était absent. En effet, comme l’auront remarqué les fidèles téléspectateurs de la TNB, la chaise réservée à cette société est restée inoccupée durant toute l’émission. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été prévenue, on imagine, que la nationale du jus a pratiqué la politique de la chaise vide.

Car, si elle n’avait pas été officiellement conviée à ce débat, la Chaîne du plaisir partagé ne lui aurait pas réservé de fauteuil et la pauvre animatrice n’aurait pas passé son temps à espérer l’arrivée d’un moment à l’autre de ces invités très indiqués. Si le ministre en charge du Commerce et son collègue des Finances et du Budget ont été interviewés à cet effet, nous nous disons que notre consœur la TNB a pris des dispositions pour tenir informée la Nationale du jus, par le même canal, de l’enregistrement de l’émission. Si tel a été le cas, comment expliquer que nos messieurs et dames de la SONABHY, qui ne savent sans doute pas combien coûte un litre d’essence sans plomb, soient physiquement absents à ce cadre d’échanges ?

A l’évidence, ce n’est ni plus ni moins que du mépris vis-à-vis non seulement de la TNB, mais aussi des téléspectateurs et des acheteurs de fuel. Sinon comment comprendre que les ministres se soient prononcés sur les préoccupations du moment et qu’eux, leurs sous-fifres, ne puissent pas répondre à l’invitation de la TNB ?

Que le grand Hubert Yaméogo, au sens propre comme au figuré, soit occupé par la campagne présidentielle dans son fief de Koudougou au point de ne plus avoir le temps de gérer son affaire, on veut bien. Mais ce dernier ne peut quand même pas convaincre plus d’un citoyen burkinabè que la SONABHY manque de cadres pour la représenter, à l’instar de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL), qui n’était pourtant pas concernée au même niveau qu’elle par ce débat.

Ce n’est vraiment pas sérieux, il faut l’avouer, de la part de la SONABHY. Au demeurant, la société a raté une occasion de s’expliquer gratuitement, puisque c’est une tribune qui lui était offerte pour exposer aux consommateurs les raisons profondes de cette montée exponentielle des prix (crise irakienne, consommation des pays émergents comme l’Inde et surtout la Chine, etc.). Que l’Etat puisse jouer là-dessus par un mécanisme ou un autre, ça peut être une solution, mais à la limite, ça ne relève pas de la SONABHY, mais plutôt du politique.

Seulement du moment que bon gré mal gré, les gens vont continuer à acheter le carburant, nos chers pétroliers se fichent de cela comme d’une guigne. Mais de quoi se plaint-on ? puisqu’ils ne sont pas obligés de participer à quelque émission que ce soit s’ils ne le veulent pas, n’en déplaise à Mme Bila, aux autres invités et aux téléspectateurs qui ont peu apprécié cette morgue incroyable.

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 25 octobre 2005 à 12:45 En réponse à : > Flambée du prix de l’essence : De qui se moque la SONABHY ?

    Bonjour
    je viens par ce message vous féliciter pour la franchise avec laquelle vous avez dit les mots qu’il faut à ces monsieurs de la SONABHY qui se moquent de toute une nation.
    Je remercie mon esclave ( Hamidou OUEDRAOGO) qui a abattu un travail qui lui faudra un affranchissement ainsi que toute la colonie des indésirables de TEMA.
    IL a intérêt à prendre l’adresse de son patron qui est maintenant en égypte à l’université SENGHOR pour 2ans de bosse en master de développement pour BOULSA et non pour TEMA.
    JE l’invite aussi à prendre soins des objets sacrés( pioches, masques,...) de Boulsa.
    Son PATRON : KOURAOGO Patrice
    kou_patrice@hotmail.com

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