« Nous sommes réunis aujourd’hui pour vous annoncer une bonne nouvelle : la campagne agricole est satisfaisante, avec un excédent céréalier prévisionnel de plus d’un million de tonnes ». C’est en ces termes que le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Ibrahim Kaboré s’est adressé à la presse. Cette rencontre avec les journalistes est une restitution des résultats de l’enquête réalisée par les services techniques du MAHRH sur la production céréalière de la présente campagne agricole.

Ainsi, il ressort de cette enquête menée auprès des producteurs des 45 provinces que la production céréalière 2005-2006 est estimée à 4 064 648 tonnes contre 2 901 973 tonnes, la campagne écoulée, soit un excédent céréalier de 1 052 895 tonnes. Ce qui équivaut à environ 43% des besoins de consommation des populations.

Comparée à la production de la précédente campagne, on enregistre une hausse de 40% et par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes, la production est en accroissement de 36%. Ce qui laisse présager que le tô ne sera pas rare cette année pour peu que des stratégies de stockage soient mises en place. Là dessus Ibrahim Kaboré a souligné que la libéralisation du commerce dans l’espace UEMOA empêche les autorités d’interdire la sortie des céréales.

Cependant, elles peuvent œuvrer à la transformation de ces produits céréaliers afin qu’ils soient beaucoup plus bénéfiques aux populations. Pour M. Kaboré, le Burkina n’aura pas à craindre si la situation céréalière au niveau des huit autres pays du CILSS est satisfaisante.

Sur le plan national, on estime que 37 provinces enregistrent des accroissements de production prévisionnelle de plus de 10% par rapport à la campagne antérieure. Trois prévoient des augmentations de production inférieure à 10% deux, des baisses de production inférieure à 10% et les trois autres attendent des baisses de production céréalière de plus de 10%.

Les disponibilités céréalières totales s’élèvent à 3 701 391 tonnes se décomposant en 3 422 416 tonnes de disponible de production, 37 083 tonnes de stocks initiaux et 241 892 tonnes de prévision d’importation et d’aide alimentaire. Quant aux besoins céréaliers nationaux, ils se chiffrent à 2 648 497 tonnes comprenant 2 456 713 tonnes de besoins de consommation humaine, 160 654 tonnes pour la reconstitution d’un stock final et 31 130 tonnes de prévision d’exportation.

Selon M. Mahama Zoungrana, directeur général des statistiques agricoles, le bilan céréalier fait ressortir une bonne couverture des besoins en céréales : mil, sorgho, maïs et fonio avec un dépassement de 1 178 877 tonnes environ. Par contre, M. Zoungrana soutient que les besoins en riz ne sont pas couverts avec un manque à gagner de 132 223 tonnes. Quant au blé, ce besoin est entièrement couvert avec les prévisions d’importation.

A l’issue de cet exposé sur le bilan de la campagne agricole, les journalistes se sont intéressés à la fiabilité de ces chiffres, et aux stratégies de préservation de ces acquis. En réponse à ces préoccupations, Ibrahim Kaboré et son staff ont signifié à la presse que les résultats de cette enquête, même s’ils ne reflètent entièrement pas la réalité, n’ont qu’une marge d’erreur comprise entre 0 et 5%. Ils sont suivis dira M. Kaboré par le PAM et la FAO d’ailleurs ont été représentés par leur premiers responsables à cette rencontre.

A la lumière de ce qui a été dit, l’on peut croire à la boutade d’un homme de culture burkinabè qui a une fois soutenu que « cette année les enfants se lapideront avec des boules de tô... » Ceci pour stigmatiser la bonne campagne agricole.

A. Verlaine KABORE
Sidwaya