LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Promotion de la filière apicole : Des spécialistes renforcent leurs capacités techniques sur la santé des abeilles

Publié le vendredi 9 avril 2021 à 22h50min

PARTAGER :                          
Promotion de la filière apicole : Des spécialistes renforcent leurs capacités techniques sur la santé des abeilles

Le ministère des Ressources animales et halieutiques, à travers son Secrétariat technique de l’apiculture (STA), organise du 6 au 10 avril 2021 à Bobo-Dioulasso, un atelier de formation au profit des spécialistes sur la santé des abeilles. Cette activité rentre dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’appui à la compétitivité de l’Afrique de l’Ouest volet Burkina Faso (PACAO-BF).

Cette session vise à renforcer les capacités techniques des participants, en vue de contribuer à l’amélioration de la santé des abeilles et de la qualité des produits de la ruche. Elle concerne non seulement des agents du Laboratoire national d’élevage disposant des compétences de base en santé et en production animale, mais aussi des techniciens de laboratoire, des vétérinaires, des techniciens d’élevage issus des laboratoires régionaux d’élevage et des directions régionales en charge des ressources animales.

A en croire le formateur, Dr Bénéwendé Aristide Kaboré, spécialiste en production animale et développement durable, durant les cinq jours de formation, il s’agira plus spécifiquement de renforcer les capacités des participants sur le diagnostic des maladies des abeilles, sur la réalisation des prélèvements pour le diagnostic de laboratoire et sur le contrôle qualité des produits de la ruche. Dans le cadre de cette formation, il est prévu également une sortie terrain dans un rucher pour plus de pratique.

Les participants de l’atelier de formation sur la santé des abeilles

L’apiculture, une filière prometteuse

Selon les acteurs de la filière apicole, dans le contexte actuel de lutte contre la pauvreté et de préservation de l’environnement, l’apiculture mériterait d’être promue comme une alternative économique et écologique probante et de choix pour une gestion durable des ressources naturelles. En effet, selon le recensement 2018 du STA, cette activité occupe environ 16 000 apiculteurs avec une production moyenne annuelle de 1000 tonnes qui équivaut à une valeur de près de trois milliards de FCFA pour l’économie nationale.

En février 2018, le gouvernement burkinabè a obtenu son inscription sur la liste des pays autorisés à exporter son miel vers l’Union européenne. Ce qui permettrait d’améliorer les conditions de vie des apiculteurs et de réduire le taux de chômage. De ce fait, il s’avère primordial de veiller sur la santé des abeilles et la qualité des produits de la ruche, afin de garantir une production optimale de qualité au niveau des ruches. D’où la nécessité de disposer de compétences nationales en matière de surveillance, contrôle et lutte contre les maladies des abeilles et le contrôle de la qualité des produits de la ruche.

Le secrétaire technique de l’apiculture, Issoufou Nana

« C’est pourquoi nous avons voulu organiser cette formation dans le cadre du projet PACAO. Pour avoir du miel de qualité, il faut pouvoir tracer ce miel depuis la ruche jusqu’à la cuillère du consommateur. Si on retrouve des produits nuisibles tels que les pesticides dans le miel, cela peut affecter la santé des consommateurs. Et nous avons un maillon qui est très important, il s’agit des laboratoires d’analyses qui sont gérés par des laborantins spécialistes. Nous avons voulu leur donner ainsi une formation en santé des abeilles pour qu’ils puissent participer au diagnostic, faire le prélèvement sur le terrain et transmettre les échantillons pour qu’on décide de les analyser », a expliqué le secrétaire technique de l’apiculture, Issoufou Nana.

A l’en croire, l’Union européenne, à travers le PACAO, apporte son soutien au laboratoire national en matière d’équipements, dans le but de faciliter le travail pour les agents. « Nous avons des équipements, mais le plateau technique n’est pas suffisant. Et nous travaillons pour que le laboratoire soit accrédité et qu’on acquiert des appareils pour le processus. Pour l’analyse des pesticides, nous n’avons aucun laboratoire accrédité au Burkina Faso pour le faire. Nos laboratoires peuvent le faire, mais ils ne sont pas accrédités et cela ne sera pas reconnu », renseigne Issoufou Nana.

La photo de famille des participants de l’atelier

Au cours de cette formation, les participants ont évoqué un certain nombre de préoccupations notamment l’acquisition d’équipements leur permettant de mieux travailler sur le terrain. Et le secrétaire technique de l’apiculture de les rassurer que quelque chose sera fait très rapidement car, dit-il : « Nous sommes en négociation avec notre bailleur et nous pensons pouvoir avoir un équipement minimum pour que les agents puissent travailler sereinement ».

Renforcer les capacités techniques des participants

Cette session de formation a connu la présence du directeur régional des ressources animales et halieutiques des Hauts-Bassins, Seydou Koanda, qui n’a pas manqué de souligner l’importance de la filière apicole dans la région. Il a affirmé d’ailleurs que les Hauts-Bassins sont une région mellifère avec beaucoup de production apicole et un grand nombre d’unités de transformation.

Seydou Koanda, directeur régional des ressources animales des Hauts-Bassins

Cependant, cette filière est confrontée à d’énormes difficultés liées notamment à l’utilisation des pesticides. Toute chose qui nuit, selon lui, à la santé et à la mentalité des abeilles. C’est pourquoi il a apprécié positivement cette formation qui, de son point de vue, va permettre de renforcer techniquement les capacités des participants de sorte à ce qu’ils appréhendent mieux et contrôlent aussi la santé des abeilles. Ce qui va participer à la qualité des produits apicoles.

Augmenter les capacités de production du miel

Cette formation qui fait partie d’une série d’activités de renforcement de capacités, rentre dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’appui à la compétitivité de l’Afrique de l’Ouest volet Burkina Faso (PACAO-BF). Ce projet PACAO, dont le financement est assuré par l’Union européenne et mis en œuvre par la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) appuie trois filières au pays à savoir la grappe huilerie coton, l’énergie solaire et le miel. Le volet Burkina Faso est financé à hauteur de cinq milliards de FCFA, dont 4,5 milliards de l’Union européenne et une contribution de la CCI-BF à hauteur de 500 millions.

Le chef du projet PACAO, Saydou Namanégué

Pour le chef du projet PACAO, Saydou Namanégué, ledit projet vise à augmenter les capacités de production en qualité des sociétés coopératives de la chaine de valeur apiculture, de transformer et de commercialiser le miel et dérivés conformes aux exigences des acheteurs sur les marchés extérieurs. Il a invité les participants à suivre la formation avec intérêt afin de pouvoir agir utilement dans leurs activités de prélèvement pour permettre aux consommateurs d’avoir un « produit fini viable et sain ».

Pour rappel, le STA a été créé en 2016 pour booster la production apicole au sein du ministère des Ressources animales. Cette structure appuie les apiculteurs en matière de matériels, de renforcement de capacités et de mobilisation des acteurs et des bailleurs. Le STA a pour mission de concevoir et mettre en œuvre la stratégie nationale de développement durable de la filière apicole, d’assurer la qualité et la sécurité sanitaire des produits de la ruche, de promouvoir l’enseignement et la recherche en apiculture. Il est chargé d’exécuter toutes les activités et de rendre compte à l’unité de coordination du projet PACAO-BF.

Romuald Dofini
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Changement climatique : La planète envoie des signaux