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Bobo-Dioulasso, rampe de lancement de la campagne de Blaise Compaoré

Publié le lundi 24 octobre 2005 à 08h47min

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Le candidat Blaise Compaoré a choisi Bobo-Dioulasso, chef-lieu de la province du Houet et de la région des Hauts-Bassins pour lancer sa campagne présidentielle. Le premier meeting a pris l’allure d’un rappel national des troupes. Des milliers de militants d’horizons divers ont pris d’assaut le Stade omnisports, samedi 22 octobre 2005 pour entendre leur candidat et lui réaffirmer leur soutien pour l’élection présidentielle du 13 novembre.

A la place du score, c’est un « cri de cœur » qui s’est affiché sur le tableau électronique du Stade omnisports de Bobo-Dioulasso, samedi 22 octobre 2005 aux environs de 14 heures : « Blaise Compaoré au pouvoir ». Pour réaliser ce vœu au soir du 13 novembre, les militants du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) et de l’Alliance de la mouvance présidentielle (AMP) n’ont pas marchandé leur déplacement au premier meeting de leur candidat.

Le Stade omnisports a accueilli entre 25 000 et 30 000 personnes selon les organisateurs, plus de 30 000 selon les forces de l’ordre. « Cela n’est jamais arrivé depuis la demi-finale Burkina-Egypte en 1998 », confie un habitant de Bobo-Dioulasso. Chacun a voulu être témoin du premier meeting de Blaise Compaoré et participer au marathon de 21 jours de sa campagne.

Tout a été mis en œuvre pour envoyer un signal fort à l’électorat : affiches omniprésentes du candidat dans la ville, gadgets (on s’habille « Blaise Compaoré », on boit « Blaise Compaoré », on écrit « Blaise Compaoré »). Une dizaine d’artistes musiciens nationaux et étrangers dont les vedettes Amety Meria, Hamed Smani, Big de Sales, Diabaté, Djah Verity, Tall Mountaga et du Mali, Djenneba Seck ont égayé le public avant que le candidat Blaise Compaoré ne communie lui-même avec ses militants par un grand bain de foule à 16 h 30 mn sous un ciel noir de nuages avec quelques gouttes de pluie.

Certains ont d’emblée craint le « déluge » du 10 août 2005, jour de la déclaration officielle de la candidature de Blaise Compaoré. Mais ce n’était qu’une fausse alerte. Les forces vives qui soutiennent Blaise Compaoré dans la ville de Bobo-Dioulasso tenaient à entendre leur candidat et lui promettre la victoire le 13 novembre.

Un choix du fond du cœur

Le directeur régional de la campagne dans les Hauts-Bassins, Moussa Ouattara, le représentant des jeunes, Alain Sanou, ceux des femmes, Mariam Lamizana et des anciens, Mahama Sanou ont réaffirmé tour à tour la mobilisation des militants de leur localité autour de la personne de Blaise Compaoré qu’ils qualifient d’ « humaniste, de visionnaire, de bâtisseur et d’homme de paix ». Le porte-parole des opérateurs économiques du CDP, Barro Djanguinaba a même dit au candidat de s’arrêter après Bobo car la victoire est déjà acquise. « Commencez à réfléchir à la constitution de votre prochain gouvernement car nous avons déjà fait le travail », lui a-t-il signifié. Pour le candidat Blaise Compaoré, le choix de Bobo-Dioulasso pour tenir son premier meeting de campagne ne relève pas du hasard. « Mon choix n’est pas fortuit.

Cette ville évoque l’humanisme et la dignité. Elle rappelle l’hospitalité légendaire et la chaleur maternelle de Guimbi Ouattara. Bobo-Dioulasso a toujours constitué un carrefour séculaire. Elle me tient à cœur », a-t-il indiqué. S’appuyant sur les valeurs que la cité de Sya incarne à ses yeux, Blaise Compaoré a demandé à sa population de « tracer avec lui et pour elle les sillons de développement qu’il envisage pour les cinq années à venir ». Tout en rappelant les acquis de son septennat écoulé (stabilité politique, ancrage de la démocratie, performances économiques), il a souligné que leur consolidation commande une mobilisation prononcée autour d’une vision claire.

« Construire une nation, ce n’est ni bâtir une case, ni cultiver un champ, c’est coordonner les intelligences de millions d’hommes et de femmes vers un objectif commun », a affirmé Blaise Compaoré. Il a invité les habitants de Bobo-Dioulasso et partant de la région des Hauts-Bassins à montrer aux autres contrées du pays que le développement est possible s’il y a une prise de conscience soutenue : « Mon programme prend en compte toutes les préoccupations de votre région ». Blaise Compaoré a ainsi expliqué les six (06) axes de son projet de société : « Le progrès continu pour une société d’espérance ».

Dans les cinq (05) années à venir, il entend entre autres investir dans l’homme, lui donner les moyens de s’affirmer politiquement, économiquement et socialement. « Il n’y a pas de progrès sans l’Homme. L’être humain reste l’artisan de son avenir », a-t-il dit. Le candidat du CDP, de l’ADF/RDA et de l’AMP a indiqué que l’atteinte des objectifs de son Programme quinquennal passe aussi par le développement des secteurs productifs et des infrastructures. « Le monde rural doit être le moteur du développement. Il sera le levier de la croissance.

Pour cela, il faut que des réalisations comme le barrage de Samandéni voient le jour », a promis Blaise Compaoré. Le meeting de Bobo-Dioulasso a connu la participation des structures nationales du parti majoritaire, des représentants des formations politiques qui soutiennent la candidature de Blaise Compaoré. Il a été une tribune pour le candidat qui a révélé son ambition profonde : « Je veux avec votre soutien placer le Burkina Faso parmi les nations respectées et respectables du monde ». Il a salué le rôle des médias dans l’enracinement de la démocratie.

Blaise Compaoré a exprimé sa reconnaissance à la ville de Sya en dioula : « Bobo kanw, n dusu kadi ni ayé » (Bobolais, je suis très content de vous).

Jolivet Emmaüs (joliv_et@yahoo.fr)


Les coulisses

Le Macoumba aux couleurs de Blaise Compaoré

Dès l’ouverture de la campagne pour l’élection présidentielle à 0 heure le 22 octobre 2005, les affiches et posters à l’image et aux couleurs de Blaise Compaoré ont déferlé sur la ville de Sya. Les carrefours, places publiques, poteaux électriques et panneaux d’affichage ont été pris d’assaut par les militants et sympathisants du CDP. Même les lieux de distraction n’ont pas échappé à la « démonstration de force et de présence sur le terrain ». C’est ainsi que « Le Macoumba », la plus grande boîte de nuit de Bobo-Dioulasso a vibré aux couleurs et effigies du candidat Blaise Compaoré. Le maître des lieux et tous les employés arboraient T-shirts et casquettes Blaise Compaoré. A l’entrée, les affiches trônaient « gaillardement ». De nombreux clients se sont vu remettre ces gadgets en prenant pied dans la boîte de nuit. A l’intérieur, la soirée était dédiée à Blaise Compaoré, ce jusqu’au petit matin

Blaise Compaoré 1, militants du CDP 1

Il ne s’agit pas ici du score d’une compétition sportive, mais simplement d’une trouvaille du coordonnateur régional de l’Ouest des Amis de Blaise Compaoré (ABC), Djanguinaba Barro pour exprimer à sa manière la grande mobilisation au meeting. « Le Djanguine », comme aiment l’appeler ses intimes est un mordu des proverbes et autres formules dont lui seul a le secret. Selon lui, Blaise Compaoré a marqué un but aux militants du CDP en choisissant Bobo pour tenir son premier meeting.

Les militants se devaient de relever le défi de la mobilisation pour égaliser. Ce qui a été fait, amenant ainsi Barro Djanguinaba à dire à l’issue du meeting que le score a été de un but partout. Sacré Djanguinaba !

120 bus pour le meeting

Le comité d’organisation du meeting a mis les bouchées doubles pour faire le plein du Stade omnisports. Tenez, 120 bus et camions de transport ont été loués pour la circonstance en vue de transporter les militants depuis les provinces du Tuy, du Kénédougou, des différents départements de la province du Houet et des secteurs de la ville de Bobo au Stade omnisports. Un pari réussi puisque environ 30 000 personnes étaient présentes au meeting.

5 000 jeunes à l’accueil de Blaise Compaoré

La coordination régionale de la campagne électorale du CDP des Hauts-Bassins a mis les petits plats dans les grands pour réserver à leur candidat un accueil légendaire dans la pure tradition bobolaise. En effet, 5 000 jeunes en T-shirts et casquettes à l’effigie de Blaise Compaoré ont été déployés de part et d’autre de la voie pour faire une haie d’honneur de l’aéroport international de Bobo-Dioulasso, au pied-à-terre du Président, sur une distance d’environ quatre (04) kilomètres sur la route de Orodara. Ce qui ne s’est jamais vu dans l’histoire de la ville, si l’on en croit un ancien.

Des abeilles au stade

Une partie du public a failli ne pas avoir accès au Stade omnisports pour assister au meeting à cause des abeilles. Celles-ci avaient pris « en otage » un pan du côté ouest du stade. Il a fallu l’intervention des sapeurs-pompiers pour les circonscrire. Les tribunes qui étaient jusque là inaccessibles ont été immédiatement prises d’assaut par une foule qui avait auparavant pris la clef des champs

Sidwaya

P.-S.

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