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Elevage : L’activité du « Rugga » expliquée à la presse

Publié le dimanche 28 mars 2021 à 08h00min

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Elevage : L’activité du « Rugga » expliquée à la  presse

Face à certains clichés et préjugés sur la pratique de leur profession, les acteurs du développement rural de l’élevage ont décidé d’apporter des éclaircissements sur certaines interrogations en lien avec leur dénomination, leur activité et leur structuration. Qui sont-ils, pourquoi les appelle-t-on « Rugga » ? Sont-ils simplement des bergers ? Ce sont autant de préoccupations abordées le samedi 27 mars 2021 à Ouagadougou avec les hommes de média, lors d’une conférence de presse.

Portée sur les fonts baptismaux de la défunte Association Rougga solidarité et élevage (ARSE) en 2004, l’Union nationale des Rugga du Burkina (UNRB) est la faîtière nationale des leaders éleveurs pasteurs au Burkina Faso. Elle a été créée en juillet 2016 à Fada N’Gourma dans la région de l’Est.

Défini comme le berger à l’« état de nature », qui arpente les profondeurs de la broussaille pour guider les troupeaux en quête de pâturage, le Rugga, selon Hamidou Bandé, président de l’UNRB, c’est le leader d’éleveurs pasteurs, porteur des valeurs de l’élevage pastoral, mais surtout c’est un leader engagé, capable de faciliter et animer les dynamiques d’intégration socio-économique et socio-culturelle entre les éleveurs pasteurs et les autres communautés. Il contribue à un pastoralisme apaisé, sécurisé et promeut la visibilité des valeurs positives du pastoralisme.

Les membres de l’association présents à la conférence de presse

Pour le vice-président de l’Union, Fulgence Idani, le concept est né au Nigéria il y a des décennies pour progressivement s’étendre au Niger puis au Burkina Faso. Pour Fulgence Idani, si le Rugga est un chef berger de manière spécifique, il est le manager-gestionnaire de transhumance et son leadership répond principalement au souci de sécuriser la transhumance et lutter contre le vol du bétail. Pour cela, la structuration des Rugga se compose de :

- les Garso : (disciples des Rugga) qui sont leur relai sur le terrain et dont le rôle majeur est de servir d’éclaireur aux éleveurs transhumants à travers l’identification des parcours et des sites d’accueil sécurisés avant la transhumance.
- le Dogari : qui assure le rôle de protocole du Rugga
- l es Laamè : qui sont les femmes leaders, en charge de l’organisation des femmes pour une meilleure contribution pendant la période de transhumance.

La relation entre Rugga et les autres communautés

Si l’Union nationale des Rugga du Burkina a été mise en sur pied pour organiser le secteur des éleveurs pasteurs, elle œuvre en plus au renforcement des capacités de ceux-ci, anime les grands marchés, informe les éleveurs sur les démarches administratives à suivre sur la transhumance, mais travaille en étroite collaboration avec les forces de défense et de sécurité dans la lutte contre le banditisme. Une collaboration entre structures saluée à sa juste valeur par Moumouni Kouraogo, responsable VDP ( volontaire pour la défense de la patrie) à Fada N’Gourma. Pour lui, la mutualisation des forces a permis de développer un réseau dense de communication, de contribuer à la résolution des conflits où les éleveurs sont parties prenantes, de lutter contre les vols de troupeaux, mais également contre la radicalisation et l’extrémisme violent dans certaines régions.

Le vice-président de l’UNRB, Fulgence Idani, pendant son intervention

Sur ce fait, le président Hamidou Bandé précise que les Rugga ne sont pas à assimiler aux groupes d’auto-défense, car l’activité ne nécessite pas le port d’un bâton, ni une arme blanche, à fortiori une arme à feu. Le Rugga, dira-t-il, peut aider grâce à sa connaissance du terrain, accompagner toutes les dynamiques de lutte contre l’insécurité. Aussi pour valoriser cette expertise, le vice-président, Fulgence Idani de l’UNRB, déclare que leur faîtière, dans le cadre de la mise en œuvre des bonnes pratiques, a été retenue pour un partenariat avec le G5 Sahel pour présenter son expérience dans le domaine à travers les pays de couverture de l’institution.

Les Rugga du Burkina déterminés à lever tous les stéréotypes les concernant

Outre l’exportation de leur savoir-faire dans la sous-région, les responsables de l’Union envisagent la mise en place de l’association des Rugga de la CEDEAO qui va couvrir les différents pays membres après l’installation de celle du Togo en février 2020 et présentement de la faîtière du Bénin, en attendant la mise sur pied des associations des pays de l’Afrique centrale avec le Cameroun, le Tchad et la Centrafrique.

J.E.Z
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 29 mars 2021 à 09:44, par TANGA En réponse à : Elevage : L’activité du « Rugga » expliquée à la presse

    Même si ce sujet vient tard, il fallait en parler. On peut toujours faire quelque chose.
    Si les bergers et leurs responsables de tout ordre collaboraient effectivement avec les FDS, notre pays n’en serait pas là. Oui, les berger connaissent la brousse, tous les sentiers entre le Burkina et les pays voisins et c’est là où passent les djihadistes ; mais les bergers continuent leur boulot tranquillement et les djihadistes aussi. Pourquoi et comment si ces deux entités ne se connaissent pas et ou ne collaborent pas ?
    Et puis, il y a un autre élément plus important des éleveurs qui n’a pas été fait cas ici : l’Association des Peuhls éleveurs et vendeurs d’or. Cette association étant ce qu’elle est connait tous les site d’orpaillages traite avec les orpailleurs leur fournissant leurs besoins.
    Alors dites nous un peut si il n’y a rien a cacher ou de cacher depuis la nuit des temps (depuis le début du djihadisme).
    Qui mieux que celui qui veut de l’or moins cher peut fournir en drogue et armes des orpailleurs et ou des coupeurs de routes ou autres bandits ? Qui mieux que celui qui veut prendre l’or moins cher et le revendre sans payer des taxes peut vendre à des étrangers et avoir des armes et autres avec les étrangers ?
    Trop de questions restent ; que personne ne se sente insultée, on analyse tout simplement la situation car quand problème il y a, on cherche qui peut avoir à bénéficier de ce problème. Bref.
    Il va falloir se re-asseoire et se parles clairement, à la limite, confier chaque responsables d’éleveur à un groupe de FDS afin qu’à son tour il mettent ces éléments au service des FDS pour que le Faso puisse enfin respirer.
    Vous savez, quand on bénéficie d’un faut deal, la finalité c’est que le supérieur vous élimine car à un certain moment il estimera que vous en savez trop sur lui. Mieux vaut aider les FDS que d’être de l’autre côté car un jour, ceux de l’autre côté s’en iront ailleurs si ils ne sont pas retrouvés et éliminer et là vous serez seuls face à votre destin.

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