LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Burkina Faso : Le Premier ministre appelle à la solidarité nationale pour le financement de la lutte pour l’élimination des MGF

Publié le jeudi 25 mars 2021 à 15h30min

PARTAGER :                          
Burkina Faso : Le Premier ministre appelle à la solidarité nationale pour le financement de la lutte pour l’élimination des MGF

Le Burkina Faso a commémoré en différé ce jeudi 25 mars 2021 à Ouagadougou, la 18e Journée internationale tolérance zéro aux mutilations génitales féminines sous le thème « Aucune excuse pour l’inaction mondiale : unissons-nous, finançons et agissons pour mettre fin aux mutilations génitales féminines ». La cérémonie a été présidée par le Premier ministre Christophe Dabiré, représentant le président du Faso.

Cela fait trois décennies maintenant que le Burkina Faso s’est engagé dans la lutte pour l’élimination des mutilations génitales féminines. Trois décennies de mise en œuvre de projets, programmes et de plans stratégiques de promotion qui ont permis au pays de se hisser au premier rang des Etats en matière de promotion de l’élimination des mutilations génitales féminines (MGF).

Une vue des participants à la cérémonie

En 30 ans, de nombreux acquis ont été engrangés comme l’engagement des chefs coutumiers et religieux dans la lutte contre l’excision, la mise en place d’une ligne budgétaire pour la lutte contre la pratique de l’excision, la mobilisation communautaire pour l’abandon des MGF avec à ce jour 3800 villages qui se sont engagés publiquement à abandonner la pratique de l’excision, l’adoption et l’application effective d’une loi qui réprime les MGF, la prise en charge médicale et psychosociale de 5000 filles et femmes victimes des MGF, la création depuis 1990 du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision, etc. Ces actions ont permis de faire baisser le taux de prévalence de l’excision qui est passé de 75,8% des femmes de 15 à 49 ans en 2010 à 67,6 % de la même tranche d’âge en 2015. Pour la tranche d’âge des filles de 0 à 14 ans, la prévalence est passée de 13,3% en 2010 à 11,3% en 2015.

Le Premier ministre Christophe Dabiré a lancé un appel à la solidarité nationale pour le financement de la lutte contre les MGF

Ces acquis ne doivent cependant pas cacher les difficultés qui demeurent dans la lutte contre l’excision. Il s’agit de la clandestinité de la pratique, de l’abaissement de l’âge et de la pratique transfrontalière de l’excision.

Le COVID-19 et la crise sécuritaire, de nouveaux défis dans la lutte contre les MGF
A en croire Sandra Lattouf, Représentante résidente de l’UNICEF au Burkina Faso, la crise sécuritaire que connait le Burkina Faso depuis quelques années, associée à la pandémie du Covid-19, fait craindre une résurgence des mutilations génitales féminines. Une crainte partagée par la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire, Laurence Ilboudo/Marchal. Elle indique que « l’ensemble de ces défis sont de nature à détourner le gouvernement et ses partenaires vers d’autres priorités, ce qui ne favorise pas une prise en compte adéquate de la question des violences basées sur le genre et plus singulièrement la pratique des MGF ».

Des attestions de reconnaissance ont été attribuées aux personnes qui se sont illustrées dans la lutte pour l’élimination des MGF au Burkina

Pour donc éviter que la crise sécuritaire et ses conséquences, ainsi que la crise sanitaire due au Covid-19 n’affectent la lutte pour l’élimination des MGF, le Premier ministre Christophe Dabiré, représentant le président du Faso à la cérémonie, estime qu’« il est impérieux que nous puissions agir à tous les niveaux, agir avec force et en accélérant la mobilisation des ressources financières nécessaires pour mettre fin aux mutilations génitales féminines si nous voulons atteindre l’objectif de la tolérance zéro d’ici à 2030 ». C’est d’ailleurs ce à quoi répond le thème de cette 18e Journée internationale tolérance zéro aux MGF, « Aucune excuse pour l’inaction mondiale : unissons-nous, finançons et agissons pour mettre fin aux mutilations génitales féminines. »

Photo de famille

Pour ce faire, le chef du gouvernement a lancé un appel à la solidarité aux bonnes volontés pour le financement de la lutte pour l’élimination des mutilations génitales féminines au Burkina Faso. « M’adressant particulièrement aux acteurs du secteur privé, je voudrais vous exhorter à vous impliquer activement dans la lutte pour l’élimination des MGF à travers vos contributions financières et matérielles, toutes choses qui permettront une meilleure protection juridique des femmes et des filles ainsi que la prise en charge des victimes de MGF dans notre pays », a laissé entendre le Premier ministre.

Au cours de la cérémonie, des attestations de reconnaissance ont été attribuées à des personnes qui se sont illustrées dans la lutte pour l’élimination des MGF au Burkina Faso.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net
Crédit photo : Primature

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique