LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Energies renouvelables : Le ministre Modeste Yerbanga dans les locaux du Programme national de biodigesteurs

Publié le lundi 22 mars 2021 à 19h53min

PARTAGER :                          
Energies renouvelables : Le ministre Modeste Yerbanga dans les locaux du Programme national de biodigesteurs

Le ministre des Ressources animales et halieutiques, Modeste Yerbanga, a procédé le lundi 22 mars 2021, à la visite des locaux du Programme national de biodigesteur (PNB) du Burkina. Cette visite avait pour objectif de mieux connaître la structure ainsi que ces missions et aussi de s’imprégner du fonctionnement de la technologie du biodigesteur.

Donner une réponse efficace aux besoins d’énergie dans les ménages en milieu rural et péri-urbain. Ainsi peut se résumer les objectifs du Programme national de biodgesteur du Burkina Faso. Créé en 2010 par le gouvernement burkinabè en partenariat avec le Royaume des Pays-Bas, il vise à contribuer à la création d’un secteur permanent multi-acteurs de construction et d’exploitation des biodigesteurs afin d’améliorer les conditions de vie, d’accroitre de manière durable les productions agro-pastorales et de lutter contre la pauvreté des ménages ruraux et péri-urbains.

Au plan institutionnel, le PNB est sous la tutelle du ministère de Ressources animales et halieutiques. C’est dans cette optique que le ministre Modeste Yerbanga était dans les locaux du programme pour s’imprégner du fonctionnement de cette technologie. Il ressort de la présentation dudit programme qu’il est à la fin de sa deuxième phase d’exécution et en attente de la 3e phase.

Selon Sylvie Yaméogo, chargée de communication du PNB, sa mise en œuvre s’est faite à travers le renforcement des capacités des partenaires, la synergie d’action entre acteurs institutionnels et opérationnels, le financement du programme et des partenaires sur la base du résultat et le principe de franchise comme base d’intervention sur le marché. Durant les deux phases, le programme a pu mettre au point un nouveau modèle de biodigesteur (Faso Bio) qui est moins coûteux, plus facile d’exploitation et plus productif. Il s’agit du modèle actuellement vulgarisé dans la sous-région et en Afrique de l’Est.

Le biodigesteur (Faso Bio)

Production de biogaz et de l’influent compost

Actuellement, le Burkina Faso compte 13 480 biodigesteurs domestiques répartis sur l’ensemble du territoire national et d’un bio digesteur institutionnel de 40m3 à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).

A cela s’ajoute l’impact de ce programme sur le secteur privé, en ce sens qu’il a permis l’émergence de treize entreprises de construction/maintenance des biodigesteurs, une entreprise de fournitures de services après-ventes et cinq entreprises de production/commercialisation d’accessoires de la technologie. Parlant de la technologie, selon Joseph Lankoanba, technicien au niveau du PNB, pour la mise en place d’un biodigesteur, le ménage doit disposer d’un espace pouvant contenir la construction de la technologie, de la matière première (quatre bœufs ou huit porcs) pour le chargement journalier, soit 20 Kg de digestion fraîche par jour pour l’alimentation quotidienne.

Il doit aussi présenter des besoins en énergie. En plus des nombreux avantages liés à la protection de l’environnement, à l’amélioration du cadre de vie et de la santé, le biodigesteur permet la production du biogaz ( pour la cuisson des aliments et l’éclairage) et l’influent compost qui peut être utilisé sous sa forme liquide directement au niveau de la culture maraîchère ou céréalière ainsi que dans la formulation alimentaire pour les bœufs, les porc, les petits ruminants, la volaille, le poisson. Sous la forme compostée, il peut être utilisé comme angrais bio au champ pour les cultures.

Dans la ferme de Salifou Sané dans le village de Zakin dans la commune de Saaba.

Biodigesteurs, du tout bénéfice

Pour l’occasion, une visite terrain a eu lieu au village de Zakin dans la commune de Saaba, dans la ferme de Salifou Sané, un agent de banque à la retraite. Avec ses bœufs et sa volaille, dans son jardin, il a construit un biodigesteur de 4m3 qui lui permet d’avoir du bio gaz pour de l’influent compost et de l’anglais bio pour le gardiennage. Sa technologie est fonctionnelle depuis un an et c’est sans regret. "Le biodigesteur apporte un gain à tous les niveaux notamment à travers les produits qui y sortent", a-t-il confié tout en indiquant être actuellement à la phase de production d’asticots pour la nourriture de la volaille.

Pour l’occasion, il a invité le programme à faire plus de sensibilisation pour permettre à d’autres de bénéficier, car beaucoup s’intéressent à ces installations. Après cette visite à la structure et à la ferme, le ministre Modeste Yerbanga a traduit ses félicitations au PNB pour le travail abattu afin de soulager les populations rurales. Pour lui, cette technologie vient en réponse à de nombreuses préoccupations notamment le réchauffement climatique en ce sens que le biodigesteur permet la capture du carbone.

Sané Salifou, promoteur de ferme fonctionnant avec un biodigesteur

Et dans le cadre de son programme, le chef de l’Etat a pris des engagements pour la construction de 40 000 biodigesteurs, d’où cette visite pour relever les défis qui se présentent au programme. Ces défis sont entre autres la mobilisation des ressources de l’Etat pour poursuivre l’engagement, l’évolution du programme dans sa forme actuelle vers une structure régalienne plus adaptée pour porter un développement durable du secteur et pour une assise financière, le renforcement des ressources humaines, matérielles et financières.

A ce propos, Modeste Yerbanga a rassuré le programme de son entière disposition à les accompagner pour l’atteinte des objectifs. Un travail aussi sera fait pour permettre aux plus grands nombres de ménages vulnérables de bénéficier de cette technologie.

En rappel, un biodigesteur coûte environ 300 000 FCFA et est subventionné par l’Etat à plus de 160 000 FCFA. Un biodigesteur de 4m3 a une durée de vie de dix à quinze ans avec une capacité de 26 bouteilles de 12kg de gaz butane l’année.

Judith SANOU
LeFaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique