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Alimentation complémentaire des enfants : Le Burkina dispose de nouveaux protocoles de prise en charge

Publié le vendredi 19 mars 2021 à 11h12min

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Alimentation complémentaire des enfants : Le Burkina dispose de nouveaux protocoles de prise en charge

Après huit mois d’apprentissage, le premier cycle de formation de l’équipe nationale d’innovation (ENI), portant sur la thématique de l’alimentation de complément chez l’enfant de 6 à 8 mois, est arrivé à son terme. La clôture de ce premier cycle qui marque également l’ouverture du deuxième cycle s’est tenue, le jeudi 18 mars 2021 à Ouagadougou, sous la présidence du secrétaire général du ministère de la Santé, Dr Narcisse Naré.

Les activités du premier cycle de formation des 17 membres de l’équipe nationale d’innovation (ENI) ont été lancées le 4 juin 2020, à Ouagadougou. « Depuis cette date, nous n’avons cessé de suivre pas à pas l’évolution de la formation. De l’étape d’idéation des solutions, aux tests externes des utilisateurs en passant par le prototypage des innovations. Huit mois après, nous sommes au bout de cet exaltant processus d’apprentissage ».

Le début de la cérémonie

Le secrétaire général du ministère de la Santé, Dr Narcisse Naré, s’exprimait ainsi lors de la cérémonie de clôture du premier cycle de formation. Cette initiative est portée par le ministère de la Santé, soutenue par le projet Breakthrough ACTION, un projet financé par l’USAID. Sur la composition des membres de l’ENI, le chef de projet adjoint de Breakthrough ACTION, Nouridine Salouka, a expliqué qu’elle regroupe des agents du ministère de la Santé, de l’Eau et des projets partenaires financés par l’USAID.

Dr Narcisse Naré a exprimé sa reconnaissance au gouvernement américain, à travers l’USAID, qui est depuis des décennies un partenaire privilégié du ministère de la Santé

Pendant 14 semaines, ces derniers ont travaillé à comment améliorer l’adoption de bons comportements sur l’alimentation des enfants de 6 à 8 mois. Malgré les conditions de formation rendues difficiles par la pandémie du Covid-19, obligeant les organisateurs à passer d’une formation en présentiel à des sessions virtuelles, ils ont pu élaborer et développer trois prototypes de prise en charge de l’alimentation complémentaire des enfants.

Le premier prototype consiste à promouvoir l’engagement des pères des enfants de 4 à 5 mois afin de soutenir l’alimentation complémentaire de leurs enfants dès l’âge de 6 mois. Cela se fera à travers une cérémonie au cours de laquelle ils vont prendre l’engagement et promettre d’assurer la fourniture et le soutien à tous les niveaux pour que l’enfant de 6 mois puisse recevoir les compléments alimentaires dont il a besoin pour grandir convenablement.

Photo de famille

Des prototypes pour lever les barrières comportementales

Le deuxième prototype est un kit d’aliments composé, entre autres, de farine, et de nutriments comme le moringa et le pain de singe, le tout contenu dans un seau avec un couvercle. Cette innovation convient le plus aux femmes actives. « Sur le seau, vous avez un autocollant qui représente un enfant sain et les différents groupes d’aliments énergétique et protecteur. Pour chaque groupe d’aliments, il y a des exemples sur comment on les associe. La garde-bébé, même si la mère n’est pas là, en se référant à cela peut facilement composer la nourriture du bébé », a précisé M. Salouka. Quant au troisième prototype, c’est un récipient avec une étiquette autocollant qui indique clairement la quantité de nourriture que le bébé doit manger. Ce récipient est accompagné d’un bracelet coloré en plastique qui sert d’aide-mémoire pour les mères et les nourrices.

Le chef de projet adjoint de Breakthrough ACTION, Nouridine Salouka, expliquant les trois prototypes de prise en charge de l’alimentation complémentaire des enfants

Le deuxième cycle de formation lancé

Ces prototypes constituent une victoire. Cependant, cette victoire n’est pas complète, selon l’affirmation du secrétaire général du ministère de la Santé. Pour lui, elle ne le sera que lorsque les prototypes seront mis à l’épreuve des utilisateurs de sorte à évaluer leur efficacité, à les adapter si nécessaire et à passer une dissémination à l’échelle nationale. Pour relever ce défi, M. Salouka a invité les partenaires techniques et financiers de les accompagner dans la mise en œuvre pilote de ces prototypes. Car, dit-il : « Ces prototypes nous appartiennent à tous, et tous nous devons nous sentir concernés par comment les intégrer de façon efficace pour améliorer la nutrition des jeunes enfants dans notre pays ».

Pendant que ce premier cycle de formation s’achève, commence le deuxième cycle.
Pour ce deuxième cycle, les membres de l’ENI analyseront quatre comportements problématiques selon l’approche basée sur l’économie comportementale. Il s’agit en l’occurrence des visites prénatales recommandées pour la femme enceinte, insuffisamment respectées dans les contrées burkinabè ; l’alimentation de la femme enceinte pour briser le cycle intergénérationnel de la malnutrition ; la construction et l’entretien des latrines afin de mettre fin à la défécation à l’air libre et de réduire les maladies diarrhéiques dans les communautés, et l’utilisation par les paysans des semences améliorées pour mieux résister aux variabilités climatiques.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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