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Hermann YAMEOGO jette l’éponge

Publié le vendredi 21 octobre 2005 à 08h42min

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Après avoir vainement combattu la candidature de Blaise COMPAORE qu’il décrète « inconstitutionnelle » le candidat de l’UNDD et de « Alternance 2005 » conteste la fiabilité du fichier électoral. « Aller donc à l’élection avec un pareil fichier, c’est aller au-devant d’une crise majeure... » fait-on savoir à l’UNDD.

Dans les différents états-majors des candidats à la présidentielle prochaine, l’heure n’est plus à la polémique stérile, il faut plutôt s’investir à donner au « poulain » toutes les chances de succès. Cependant, pour la maisonnée de Hermann YAMEOGO à l’UNDD, qui semble ne plus faire corps avec ceux de la concession « Alternance 2005 » on n’entend pas les choses de la même oreille.
Le mieux serait de continuer à batailler car aucune condition n’est remplie permettant d’aller sereinement à la conquête du fauteuil présidentiel.

Depuis le départ, on pourrait dire, on voyait Hermann venir ; aussi personne ne s’étonnerait qu’il ait baissé pavillon pour la compétition électorale. L’homme pensant à tort ou à raison que l’heure était venue pour lui d’espérer diriger le Faso a bâti toute sa stratégie sur l’élimination de la candidature qui pouvait lui porter ombrage, celle de Blaise COMPAORE, si fait qu’il ne s’investira pas à mobiliser ses électeurs sur le terrain. Il lui fallait garder toutes ses énergies pour d’abord empêcher cette candidature par tous les moyens. Le feuilleton des reniements au CODECO, cette structure qui se meut sous ses injonctions, est venu montrer à tous ce dont est capable l’homme pour atteindre son objectif.

D’ailleurs, aux dernières nouvelle, après la confirmation de la candidature redoutée par le Conseil constitutionnel, les membres résiduels de la structure qui agonisait entendent remettre le couvert. C’est de bonne guerre, le père spirituel a donné le ton avant que ne sonne l’hallali : « des mots d’ordre appropriés seront conséquemment communiqués en temps opportun aux militants et sympathisants dès que le Conseil constitutionnel aura vidé sa saisine... ».
C’est dire que l’homme de droit n’a que faire du droit s’il doit empêcher ses rêves de se réaliser.

Mais « Alternance 2005 » dans tout ça ? On ne le dira pas assez, le « périple », faute stratégique dans l’action de ce regroupement a mis à nu certaines intentions pas du tout loyales les uns envers les autres et aujourd’hui n’importe quel observateur voit la fissure dans la bâtisse. Hermann YAMEOGO semble agacé par le « légalisme » de ses deux camarades que sont les candidats Bénéwendé SANKARA et Philippe OUEDRAOGO qui ne sont pas mus par la même haine viscérale contre Blaise COMPAORE au point de risquer la paix sociale en sapant les fondements de la république. Ce qui est à leur honneur.

Pendant que ceux-ci, tout en ne reniant pas leur conviction sur la prétendue inconstitutionnalité de la candidature du président sortant, se préparent à l’affronter dans les règles le 13 novembre, lui, Hermann, s’échine à lutter contre des moulins à vent. Le rappel pathétique des engagements pris conjointement depuis février 2004 et réitérés le 12 août dernier qu’il fait à ses camarades de « Alternance 2005 » montre le défit de l’homme dont les desseins n’enchantent pas ceux qu’il prend pour des « nez percés ». N’est-il pas victime de ses propres inconduites politiques ?

En tout cas, on ne semble pas avoir oublié ses hauts faits politiques depuis les « G » on ne sait plus combien.
Personne ne semble vouloir encore se laisser surprendre par cet homme qui sait toujours tirer son épingle du jeu en s’asseyant sur les convictions partagées qui font en fait pour lui partie des enchères de son commerce.
Après avoir donc « sauvé » à plus d’une reprise le pouvoir de Blaise COMPAORE selon lui, Hermann YAMEOGO recrute aujourd’hui des « croisés » pour l’aider à l’abattre sans passer par les urnes.

Belle perspective mais l’aventure n’emballe pas grand monde, les Burkinabè étant friands de cette paix et de cette liberté qui quoi qu’on dise, doivent beaucoup à l’homme à l’épicentre des cauchemars du chantre du « tékré ». La Loi hélas pour Hermann est avec Blaise COMPAORE, et la République reconnaît à tous des droits. Alors, quelle issue ou alternative ? Ce qui est certain, le mentor de l’UNDD ne sera pas à l’arrivée du 13 novembre 2005 puisqu’il n’a même pas eu le courage de se mettre sur la ligne de départ.

Par Fatogoma DOUSSE
L’Opinion

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