Identifier des éléments de stratégies d’intervention communes pour la mise en place des CLE ; convenir avec l’autorité du Bassin de la Volta, l’UICN Burkina, l’agence de l’eau du Mouhoun et la Water Ressource Commission, des sous-bassins des CLE à mettre en place, tenant compte des défis nationaux et transfrontaliers de la GIRE partagée. Tels sont les objectifs poursuivis durant cet atelier de concertation du Projet PREE.

En effet, ce présent atelier s’inscrit dans le cadre du renforcement de l’encrage de la Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) au niveau local et de la participation et l’implication des acteurs dans l’opérationnalisation de cette gestion à l’échelle locale. Elle est conduite sous la coordination du PREE, avec la participation de l’Autorité du Bassin de la Volta (ABV), du bureau national de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et de l’Agence de l’eau du Mouhoun. Toutes ces structures étaient présentes à la cérémonie d’ouverture le lundi 15 mars 2021.

Le Présidium de la cérémonie d’ouverture

Les Comités locaux de l’Eau sont perçus comme des organes primordiaux et déterminants dans la mise en œuvre de la Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) à l’échelle locale, transcommunale et transfrontière dans les bassins.

Une ressource, de grands enjeux

Au-delà de pouvoir mettre en place des CLE très efficaces, efficients et opérationnels sur le terrain, cette rencontre se veut, selon le directeur général de l’Agence de l’eau du Mouhoun, Dr Bouraïma Kouanda, un cadre d’échange autour de l’eau qui est une ressource vitale et incontournable autour de laquelle de grands enjeux se développent à travers le monde. D’où, selon lui, le fait que les défis de protection, de restauration et de préservation des ressources en eau du Bassin de la Volta deviennent de plus en plus nombreux et variés.

Le directeur exécutif de l’ABV, Robert Dessouassi

« Il est urgent que les acteurs que nous sommes, recherchions des solutions durables, et la meilleure manière d’y parvenir passe par la conjugaison des énergies à travers la GIRE », a-t-il interpellé, avant de préciser que le rôle principal de ces CLE est la gestion intégrée des ressources en eau au niveau local. « Dans les agences de l’eau il y a plusieurs organes. Il y a le comité du Bassin, qui est l’Assemblée générale ; le conseil d’administration ; la direction générale des Bassins versants des agences de l’eau, et le comité local de l’eau qui est l’instance la plus proche des usagers.

Ce sont ces instances qui mettent en œuvre la gestion intégrée des ressources en eau au niveau local, et nous avons l’habitude de dire que les CLE sont la clé de la mise en œuvre de la GIRE ». Certes, des CLE existent déjà mais il y a encore beaucoup de CLE à mettre en place, car pour l’Agence de l’eau du Mouhoun, sur 57 CLE à mettre en œuvre, seulement 17 sont actifs.

Jacques Somda, chef de programme à l’UICN

Une confiance renouvelée

Il faut noter que ce projet voit le jour grâce à l’appui financier de l’Agence suédoise pour le développement international (ASDI) qui renouvelle sa confiance à l’UICN et aux agences du Bassin de la Volta, du Niger, du Sénégal, du Mono, du Lac Tchad et le Massif du Fouta Djalon pour qu’ils renforcent la résilience des écosystèmes naturels et des communautés locales dans ces bassins fluviaux et lacustres.

En effet, pour Jacques Somda, chef de programme de l’UICN, en organisant cet atelier, sa structure offre une opportunité de concertation pour la mise en place et l’opérationnalisation des CLE. Aussi, il souligne que c’est dans le souci d’une meilleure intégration des objectifs nationaux et transfrontaliers de la gestion intégrée des ressources en eau que l’UICN, avec l’appui de la ASDI, accorde une attention particulière non seulement à la mise en place des comités locaux de l’eau, mais également à leur opérationnalisation dans les Bassins de la Volta et du Mono.

Le directeur général de l’Agence de l’eau du Mouhoun, Dr Bouraïma Kouanda

Pour le directeur exécutif de l’ABV, Robert Dessouassi, la tenue de cette rencontre s’avère indispensable car, selon lui, la concertation autour de l’utilisation des ressources en eaux partagées et ses secteurs connexes dans les espaces fluviaux, s’avère nécessaire et donc indispensable, car elle va contribuer à éviter des conflits entre les différentes communautés d’usagers.

Les CLE, bras armés pour la mise en œuvre de la GIRE

« Les CLE constituent les bras armés à la base pour la mise en œuvre de la gestion intégrée de la ressource en eau. Il faut mettre les gens ensemble sur comment exploiter cette eau sans avoir des prises de bec ou des conflits. Au niveau du bassin de l’ABV, nous avons d’autres enjeux qui sont les CLE transfrontaliers, car le cours d’eau qui sort du Burkina et qui rentre au Ghana, il y a une frontière territoriale, mais ce sont les mêmes peuples de part et d’autre. Doit-on créer un CLE partie Burkina et un autre partie Ghana ? Comment faire ? », confie le directeur exécutif, Robert Dessouassi.

Les participants

Ainsi, dans son discours d’ouverture, il a exhorté les participants à suivre avec toute l’attention requise, les diverses présentations ; à identifier les éléments stratégiques de mise en place des CLE et examiner la pertinence des différentes étapes, et à échanger sans passion dans un esprit de consensus sur les nouveaux sous-bassins à doter de CLE sans perdre de vue les défis nationaux et transfrontaliers.

A titre de rappel, il a précisé que cet atelier intervient dans le cadre de la mise en œuvre de l’activité n°26 intitulée :« Etablissement et opérationnalisation des Comités Locaux de l’Eau (CLE) dans les sous-bassins du Logone-Chari (dans le Bassin du Lac Tchad), dans le sous-bassin de la Volta au Burkina Faso et au Ghana (Bassin de la Volta) et dans le Delta intérieur au Mali dans le Bassin du Niger ».

P.O
LeFaso.net