Depuis quelques années, la production statistique burkinabè s’est considérablement accrue en se diversifiant. Il existe de nombreux utilisateurs potentiels de données statistiques, notamment les journalistes, techniciens professionnels de la statistique, décideurs nationaux (responsables de collectivités locales, députés, ministres, etc.), décideurs internationaux (partenaires techniques et financiers), responsables d’organisations non gouvernementales, responsables nationaux et régionaux du suivi du PNDES, chercheurs, étudiants, etc.

Pourtant l’on constate que les productions statistiques ne sont pas utilisées de manière optimale. Une situation qui s’explique principalement par une insuffisante "culture statistique", un déficit d’information sur les statistiques disponibles et un manque de formation des utilisateurs potentiels. Or, une utilisation plus accrue et judicieuse des données existantes, engendrerait de fait une amélioration qualitative de la demande en données et certainement une amélioration de la production.

Une vue des participants à la formation

C’est donc dans le but d’encourager l’utilisation des données produites, qu’a été initiée cette formation sur l’utilisation des statistiques sur la sécurité. En effet, il est à noter que des statistiques sont produites depuis quelques années sur la sécurité au Burkina Faso. Le premier annuaire statistique a vu le jour en 2010 grâce à un appui de l’Union européenne. Si la régularité de cette publication a eu du mal à s’imposer au début, ces trois dernières années, la Direction générale des études et des statistiques sectorielles du ministère de la Sécurité a publié régulièrement les annuaires statistiques 2017, 2018 et 2019 de la Sécurité.

En outre, depuis deux années, un nouvel annuaire et un tableau de bord sur les infractions impliquant les femmes et les mineurs ont vu le jour en plus du Tableau de bord global de la sécurité. La recrudescence des attaques terroristes dans le pays depuis 2015 a fait également naitre de nouveaux besoins de données dans le domaine.

L’objectif de cette formation est donc de faire le point sur la disponibilité des données dans le domaine de la sécurité, de présenter aux participants les thèmes couverts, les caractéristiques des données disponibles et leurs limites.

Alain Joachim Bonzi (à droite), a invité les participants à diffuser ce qu’ils ont appris

Deux jours durant, les participants composés principalement de journalistes et de communicateurs, ont donc été formés sur différents modules. Ils ont notamment appris entre autres, comment accéder aux données disponibles, comment analyser les statistiques de la sécurité, comment utiliser ces données, mais également appris les limites des données disponibles et à cerner les utilisations actuelles et potentielles de ces données.

A l’issue de la formation, Alain Joachim Bonzi, inspecteur principal de police et secrétaire général par intérim du ministère de la Sécurité, a invité les participants à une diffusion accrue de ce qu’ils ont appris, « afin d’œuvrer dans l’amélioration de la qualité des productions statistiques du secteur de la sécurité », a-t-il indiqué.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net