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Impunité des crimes contre les journalistes au Burkina : Nous avons aussi droit à la justice !

Publié le vendredi 12 mars 2021 à 12h09min

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Impunité des crimes contre les journalistes au Burkina : Nous avons aussi droit à la justice !

Ceci est une déclaration conjointe d’organisations professionnelles des médias. Elle est relative au récent procès du MPP contre Yacouba Ladji Bama mais aussi d’autres d’autres menaces dont des journalistes et des médias font l’objet.

Le lundi 1er mars 2021, le Parquet du Tribunal de grande instance de Ouagadougou a requis contre le journaliste Yacouba Ladji Bama une peine de deux mois de prison et une amende de 250 000 F CFA, le tout assorti de sursis.

Yacouba Ladji Bama, Rédacteur en chef du journal Courrier confidentiel est poursuivi pour diffamation, suite à une plainte du parti au pouvoir, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP). Dans un post sur sa page Facebook daté du 16 décembre 2020, Yacouba Ladji Bama soupçonnait le parti au pouvoir d’être lié à la tentative d’assassinat qui l’a visée alors qu’il revenait de Dori le 10 novembre 2020, après une conférence publique sur la corruption électorale.

L’on se rappelle qu’au lendemain de cet incident, Yacouba Ladji Bama avait porté plainte contre X pour tentative d’assassinat au Commissariat de Bogodogo (Ouagadougou) et que le dossier n’a pas encore abouti.

En janvier 2020 déjà, le domicile de Yacouba Bama était la cible d’une attaque au cocktail Molotov. La plainte consécutive à cette autre affaire reste également dans les tiroirs de la justice, sans suite.

En 2020, plusieurs autres journalistes ont subi des attaques donnant lieu à des plaintes demeurées jusque-là sans nouvelles :

-  Sery Baoula, Journaliste à la RTB/Radio dont le domicile a essuyé des tirs en décembre 2020,

-  Siriki Dramé, Secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC), en novembre 2020,

-  Marcel Ouoba, Directeur de publication de Gulmu.info dont le domicile a essuyé des tirs à Fada en avril 2020,

-  Cambriolage du siège des éditions Faso actu en décembre 2020,

-  Cambriolage du siège du Journal Le Reporter en août 2019.

Certains dossiers remontent à plus de 20 ans, c’est notamment le cas emblématique de l’assassinat de Norbert Zongo et de ses compagnons.

Il y a plus de 10 ans, le journal Le Reporter portait plainte après avoir reçu des menaces de mort suite à la publication d’articles sur les villas de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) que des membres du gouvernement avaient acquis à crédit et qu’ils ne remboursaient pas.

Depuis 1998, nous ne comptons pas les journalistes qui sont passés à la barre. Les journalistes et les médias sont agressés, menacés. Mais depuis, rares sont les journalistes à qui justice a été rendue dans le cadre de l’exercice de leur profession.

Le jour où la justice du Burkina Faso va s’assumer et mettre un visage sur un seul cas de crime contre un journaliste, nous sommes certains que beaucoup d’apprentis sorciers n’oseront plus franchir le pas.

En attendant ce « jour historique » pour ne pas dire « procès historique », nous nourrissons le sentiment légitime d’un abandon entre les mains de nos agresseurs par la justice de notre pays. Seul un signal fort peut changer ce sentiment largement partagé dans la corporation, surtout lorsque nous voyons la diligence avec laquelle les plaintes contre les journalistes sont instruites et vidées.

A chacune des atteintes à la liberté de la presse, nous n’avons de cesse de fustiger le silence des autorités politiques, administratives et judiciaires, devenu la règle.

C’est le cas pour la demande d’audience adressée au Ministre de la Sécurité en décembre 2020 suite à la récurrence des menaces et agressions contre les journalistes. C’est le lieu pour nous de :

-  Condamner les agressions contre les journalistes d’où qu’elles viennent,

-  Exiger vérité et justice pour tous les journalistes agressés dans l’exercice de leur profession,

-  Signifier aux officiers de police judiciaires, aux procureurs, aux juges d’instruction et aux juges que nous avons aussi droit à la « Justice », c’est-à-dire de connaitre les visages de nos agresseurs et de les voir répondre de leurs actes.

Halte à l’impunité des crimes commis contre les journalistes !

N’an Lara, an sara !

Ouagadougou, le 8 mars 2021

Pour le Centre national de presse Norbert Zongo

Le Président du Comité de pilotage
Inoussa Ouédraogo
Pour l’AJB,
Le Président
Guézouma Sanogo

Pour la SEP,
Le Président
Boureima Ouédraogo

Pour le SYNATIC,
Le Secrétaire général
Siriki Dramé

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Vos commentaires

  • Le 12 mars 2021 à 12:07, par Pauvre Burkina En réponse à : Impunité des crimes contre les journalistes au Burkina : Nous avons aussi droit à la justice !

    Bravo aux journalistes pour la communication et pour la défense des causes des hommes de médias ! On sait que parmi vos rangs il y a des journalistes vertueux, dignes, courageux et qui font honneur à votre profession ! Ces personnes ont tout notre soutien pour une société débarrassée des pratiques moyenâgeuses du temps du régime de Blaise Compaoré. Cependant vous conviendrez avec le Professeur Laurent BADO quand il affirme que "dans tous les groupes d’hommes, il y a une constante d’imbéciles" et des "imbéciles" en question, vous en avez certainement dans vos rangs ! Ceci fait que quand certains de vos confrères porteront des accusations sans fondement contre des individus ou des personnes morales et que cela frisent "l’immoral et l’amoral", soyez sûrs que vous ne trouverez grand monde pour rentrer dans votre boue. Faites-le savoir à vos rangs qu’on ne devient un Norbert Zongo par la courte échelle ou par des gribouillis sur des ragots de cabarets ou simplement en provocant des honnêtes citoyens parce qu’on veut se faire une certaine renommée ! Le seul titre de journaliste ne donne pas de droits illimité de porter atteinte à la vie privée ou professionnelle de ses concitoyens. Ces petits journaleux sauront se reconnaître un jour et ils débarrasseront le plancher pour vous laissez exercer proprement votre noble métier de journalistes. Certains que vous citez sur la liste contenue dans votre déclaration sauront s’y reconnaître !!

  • Le 12 mars 2021 à 13:31, par Ka En réponse à : Impunité des crimes contre les journalistes au Burkina : Nous avons aussi droit à la justice !

    (Nous avons aussi droit à la justice !) Oui messieurs le monde de la presse, vous aviez deux fois droit à la justice : Surtout un journaliste de la trempe de Norbert Zongo tué et bruler pour son combat d’informer le plus objectivement possible la vérité : Dont je ne cesse de répéter dans ce forum que ‘’’’’le travail du journaliste, c’est d’informer, et ce, le plus objectivement possible. Les manipulations et autres trafics d’influence sont en-dehors de ses attributions, voire franchement contraire à la déontologie de la profession. La presse ne doit pas se laisser instrumentaliser par qui que ce ne soit, surtout pas par les politiciens aux petits pieds, car, en Afrique, la presse est déjà assez "pourrie."

    Indépendamment de l’aspect moral, sur lequel je ne me hasarderai pas à porter un quelconque jugement de valeur, et qui ne regarde que Ka, ‘’’’’ceux qui lancent toutes les fausses rumeurs devraient être passible de poursuite judiciaires en vue d’une condamnation ferme car leurs actes sont répréhensibles à plus d’un titre, et ils mettent ainsi le Faso en péril.’’’ Et je confirme que Koffi Annan a raison de dire que ’’c’est l’ignorance, et non la connaissance, qui dresse les hommes les uns contre les autres.’’

    Etre journaliste, ce n’est pas voir le droit de dire ou d’écrire n’importe quoi. Cela impose une attitude particulière vis-à-vis de l’information, qu’il ne faut surtout pas confondre avec la communication. Dans ces 30 dernières années au Burkina, rares sont les vrais journalistes non alimentaires : 80% a ne citer qu’un très célèbre a la MACO qui sollicite des soins, ne sont que des propagandistes qui cherchent à protéger leur petite "paroisse" et à s’assurer l’impunité.

    Je ne suis pas contre qui que ça soit, mais est-il productif de laisser quelques journalistes d’écrire impunément N’IMPORTE QUOI ? Il y a une déontologie, si elle n’est pas assortie de mesures réellement contraignantes et appliquées, où va-t-on ? C’est la même chose en matière de diffamation : Est-il préférable de faire un procès aux journaux et journalistes auteurs de propos diffamatoires (ce qui, en général, leur fait une publicité monstrueuse) ou de laisser les mensonges circuler ? Souvent, un démenti ou un "droit de réponse" passe inaperçu ou, pire encore, ne fait que renforcer la suspicion auprès du public. "calomniez, il en restera toujours quelque chose a ne citer que celle de Yacouba Ladji Bama !"

    Je suis un internaute parmi ceux qui ont du talent sur les réseaux Sociaux d’information de notre pays depuis leurs créations, à chaque fois qu’un Webmaster refuse de publier un de mes critiques fondées, je l’accepte en revoyant mon écrit qui pourrai nuire a la déontologie journalistique et de la liberté d’expression qui a ses limites. Souvent quand on écoute nos stations radios en langue vernaculaire, ou même dans la presse écrite, on trouve extraordinairement comment la désinformation et le sens de la simplification outrancière propre aux médias "parallèles" et non-professionnels finit par dénaturer une vraie information pour en faire un mensonge, voire une absurdité.

    C’est pourquoi je dis que sincèrement la démocratie et la liberté d’expression sont une réelle réalité au Faso. Voyez seulement comment le pouvoir accepte faire face aux contradictions, critiques, débats, parfois même injures de tout genre ainsi que les mécanismes de fonctionnement des institutions publiques. Comparons de ce qui se passait a la radio, télé, presses écrites, et les sites des réseaux sociaux visités par les éléments du RSP au moment de l’ancien régime et maintenant, nous mettrons de l’eau dans nos vins.

    Conclusion : Pour que la liberté de la presse avance de manière significative dans notre pays, les professionnels du secteurs, les autorités de régulation et l’Etat doivent œuvrer au fort renforcement des capacités des journalistes et a une véritable amélioration qualitative des publications, qu’elles soient en ligne ou pas. De nos jours avec les activistes sous-marins partisans, et les politiciens aux petits pieds et revanchards qui manipulent nos journalistes alimentaires, la presse Burkinabé comparée à ses consœurs de la sous-région est devenu tellement militante et clivant qu’elle en devient franchement de quoi je n’en sais pas. Que la justice Burkinabé dite seulement le droit pour toutes et tous sans distinction.

  • Le 12 mars 2021 à 16:33, par koh En réponse à : Impunité des crimes contre les journalistes au Burkina : Nous avons aussi droit à la justice !

    C’est bien de faire de déclarations mais il faut être sûre de ces sources d’information et avoir des preuves de ce qu’on dit. Je pense cela va diminuer considérablement les fausses informations. CELA AIDERA AUSSI AUX JOURNALISTES DE DONNER DES VRAIES INFO. le peuple sera ainsi informé de ce qui se passe au Faso

  • Le 12 mars 2021 à 17:39, par Le cdpbis En réponse à : Impunité des crimes contre les journalistes au Burkina : Nous avons aussi droit à la justice !

    Comme tous les citoyens, vous avez aussi droit à la justice et c’est légitime ! Faites en sorte que votre titre de journaliste ne vous donne pas le droit de porter atteinte en toute impunité à la dignité des autres ciroyens. Respectez la vie privée et professionnelle des autres et votre droit à la justice sera garanti par le peuple lui-même. Sinon, tant pis pour les adeptes de raccourcis qui vont se saouler la gueule pour venir provoquer inutilement les autres. Si certains journalistes n’ont aucune capacité à rapporter les faits tels se sont passés et n’ont aucune capacité d’analyse objective qu’ils changent de métier (pour paraphraser Mr l’ancien Ministre de la Culture).

  • Le 12 mars 2021 à 20:39, par Sidpawalemde Sebgo En réponse à : Impunité des crimes contre les journalistes au Burkina : Nous avons aussi droit à la justice !

    Aucun doute, les journalistes ont droit à la justice, pas "aussi" mais surtout car plus souvent sous les feux de la société et des attaques criminelles.

    Mais votre insinuation de "deux poids, deux mesures" de la part de la justice Burkinabè pêche par son biais factuel. Je ne ferais pas l’injure à des journalistes, dont certains ont des diplômes en droit, de vous montrer la différence entre :

    * porter plainte contre X, un inconnu, avec pour charge à la justice et à ses enquêteurs d’identifier et de sanctionner ce X, et
    * porter plainte nommément contre Y, en indiquant ce qu’il a fait, où, quand, et quel article du code pénal il a violé.

    Il semble évident que ça ira plus vite et plus surement dans le second cas. Si vous accusez sans preuves accablantes une personne physique ou morale, et par écrit, vous facilitez la tâche à la justice de vous condamner pour diffamation en cas de plainte.

    Ceux qui menacent, intimident et attaquent les journalistes ne font pas cette erreur, et restent "sagement" anonymes. Sachant que les enquêtes se mettent en branle des heures sinon des jours après les faits, il faudrait vraiment qu’ils aient été imprudents pour laisser des traces permettant de remonter jusqu’à eux. On en est réduit à soupçonner untel ou tel autre. Or, il y a une différence entre soupçonner et accuser.

    Le journaliste que vous citez et qui vient d’être condamné par la justice est brillant dans son travail d’investigation. Mais il est imprudent et vindicatif dans ses écrits et propos. Certaines de ses déclaration sur des personnes ressemblent vraiment à du harcèlement haineux. C’est d’ailleurs étonnant qu’il n’ait pas eu à répondre de plus de plaintes en diffamation.

    Je trouve bizarre que vous assimiliez être victime d’une attaque au cocktail Molotov et être condamné par la justice pour avoir proféré des accusations qu’il ne pouvait pas prouver. A ainsi assimiler l’exercice de la justice à une "attaque", vous banalisez les vraies attaques violentes et criminelles dont des journalistes (dont lui) sont l’objet et risquez de perdre la bataille de l’opinion.

    Mais je dis ça, je dis rien... C’est vous les grands journalistes qui savez comment vous défendre...

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