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Violences basées sur le genre : 98 dénonciations dont deux du genre masculin enregistrées une semaine après le lancement du numéro vert

Publié le mercredi 10 mars 2021 à 22h55min

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Violences basées sur le genre :  98 dénonciations dont deux du genre masculin enregistrées une semaine après le lancement du numéro vert

Le gouvernement burkinabè à travers le ministère en charge de la femme, a lancé le 2 mars 2021, un numéro vert 80 00 12 87 pour dénoncer les violences basées sur le genre. Une semaine après, 98 appels dont deux de la gent masculine ont été reçus par le centre de prise en charge des victimes de violence basée sur genre sis à Baskuy, à Ouagadougou. Nous avons approché, ce mercredi 10 mars 2021, Mme Mariam Kaboré/Zagré, responsable de la gestion du centre, pour comprendre le fonctionnement et la suite donnée aux dénonciations.

Lefaso.net : Comment fonctionne le numéro vert de dénonciation des violences basées sur le genre (VBG), lancé le 2 mars dernier ?

Mariam Kaboré/Zagré : Il faut dire que depuis le 2 mars 2021, date du lancement du numéro vert : 80 00 12 87, de dénonciation des violences basées sur le genre (VBG), le service fonctionne 24 heures /24 et 7 jours /7. Une équipe pluridisciplinaire est sur place pour prendre en charge les victimes des violences basées sur le genre. Actuellement, les agents chargés de recevoir les appels sont principalement des travailleurs sociaux. Ils sont là en permanence subdivisés en trois équipes. Un groupe est de service de 7 heures à 18 heures et un autre monte de 18 heures au matin. C’est un système de rotation qu’on a mis en place et qui fonctionne très bien.

Vous êtes à combien d’appels de dénonciation reçus à ce jour 10 mars 2021 ?

Depuis le lancement jusqu’à ce matin 10 mars, nous avons enregistré 98 dénonciations dont deux du genre masculin. La majorité des cas dénoncés concernent les violences psychologiques et physiques. Lorsque ces derniers appellent, pour ceux qui sont à Ouagadougou, nous les invitons à venir au centre pour un accompagnement.

La précision qu’il faut faire, c’est que le centre fait de la prise en charge intégrée des victimes des violences basées sur le genre, c’est-à-dire le volet sanitaire, juridique et psycho-social. Tous les différents acteurs qui animent ces volets sont sur place. Un cas qui arrive au centre bénéficie automatiquement des trois niveaux de prise en charge en fonction de son besoin.

Quels genres de plaintes recevez-vous ?

Les appels que nous recevons sont surtout des cas de dénonciation de violences des conjoints et des conjointes. C’est donc des cas de violences conjugales. Il faut dire que se sont des violences psychologiques et physiques qui sont les plus dénoncées. En effet, nous recevons des cas où des personnes ont reçu des coups et blessures du conjoint ou de la conjointe. Il arrive souvent que nous nous déplaçons vers les victimes pour les soustraire des mains de leurs bourreaux. Lorsque qu’elles arrivent au centre, certaines présentent des blessures physiques. En ce moment une équipe sanitaire s’occupe d’elles. Pour ceux qui ne sont pas à Ouagadougou, nos directions provinciales de la femme, de la solidarité nationale, prennent le relais.

Quelles sont les suites données aux dénonciations ?

Généralement le conjoint ou la conjointe est convoqué(e) ici. On a une équipe juridique composée des officiers de polices judiciaires qui écoute les cas et procède à une médiation pour arriver à une résolution à l’amiable. C’est pour dire qu’on priorise la médiation mais lorsqu’elle n’aboutit pas, les choses peuvent aller devant les tribunaux.

Pensez-vous que le numéro vert sera efficace pour lutter contre les violences basées sur le genre ?

Le lancement du numéro vert est un plus pour répondre aux souffrances que vivent les victimes de VBG. Généralement les victimes elles-mêmes, tétanisées dans les difficultés qu’elles traversent, n’arrivent pas à dénoncer le problème. Donc très souvent se sont les voisins, les parents proches, de façon anonyme, qui appellent pour dénoncer. Il faut retenir qu’on requiert l’anonymat. Lorsque quelqu’un appelle, son nom n’est pas divulgué.

Propos recueillis par Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 11 mars 2021 à 09:18, par TANGA En réponse à : Violences basées sur le genre : 98 dénonciations dont deux du genre masculin enregistrées une semaine après le lancement du numéro vert

    Félicitations à vous.
    La démarche pour les résolutions sont bonnes et cela évitera les faux problèmes qui vous seront posés.

  • Le 11 mars 2021 à 10:40, par KOUDOUGOU Yilké Augustin En réponse à : Violences basées sur le genre : 98 dénonciations dont deux du genre masculin enregistrées une semaine après le lancement du numéro vert

    Belle initiative du Gouvernement qu’il saluer et encourager les acteurs. Sachant que le genre se comprend aussi bien la femme que l’homme, aucune violence n’est acceptable ni tolérable. La nature nous a doté de moyen de communication (la parole) pour nous épargner des violences physiques et dans un couple la moralisation à tout bout de champ n’a pas non plus sa place. Le vrai amour doit permettre de surmonter toutes ces erreurs de comportement. Vives félicitations.

  • Le 11 mars 2021 à 13:17, par Le Pacifiste En réponse à : Violences basées sur le genre : 98 dénonciations dont deux du genre masculin enregistrées une semaine après le lancement du numéro vert

    sont » et non « se sont », la confusion est vite faite. Mais les correcteurs doivent être vigilants. Confraternellement. Là n’est pas mon propos. Mon propos est que le ministre chargé de la question féminine et de la solidarité a lancé son numéro vert sans aucune éducation à l’utilisation de ce numéro vert. Le numéro vert est là pour des problèmes très sérieux. Mais ce qui me fait peur c’est que les femmes penseront que la moindre discussion avec le mari il faut appeler. Je parle des femmes parce que tant que ce n’est pas sérieux, un homme (orgueilleux qu’ils sont) ne va pas appeler pour une petite dispute à la maison avec sa femme. A preuve, les statistiques sont là. Du 2 au 10 mars, il y a eu 98 appels sur le numéro dont 96 femmes et 2 hommes. Le département de Mme la ministre Laurence Ilboudo devrait éduquer les femmes et les hommes, à travers des communications média pour leur dire que le numéro vert n’est pas là pour des petites bisbilles. Nous sommes au Burkina Faso, et très vite, il y peut y avoir de l’exagération et on ne pourra plus contenir les divorces et autres séparation de corps. Pour dire que la femme ou l’homme qui, à la moindre palabre, appelle le 80 00 12 87, si son conjoint ou son conjointe lui dit qu’il ou elle ne le ou la veut plus, il ou elle aura cherché. J’ai dit

  • Le 11 mars 2021 à 18:31, par Bigbalè En réponse à : Violences basées sur le genre : 98 dénonciations dont deux du genre masculin enregistrées une semaine après le lancement du numéro vert

    Nous avons loué l’initiative de ce numéro vert tout en marquant notre inquiétude quant aux risques de mauvais usage de l’outil qui risque de se retourner contre celles qu’il est censé protéger c’est-à-dire les femmes. Comme tout bon nègre ou toute bonne négresse il y en aura qui vont, pour un rien, ameuter toute la foule et c’est les pauvres forces de l’ordre qui feront les frais puisqu’on les accusera de n’avoir rien fait face à une sollicitation d’une victime quelconque. On sait que ces forces de l’ordre ne sont ni en nombre suffisant ni suffisamment équipées pour intervenir partout à la fois. Alors, il y a en perspectives des incompréhensions dans l’air et il est possible que dans un futur proche on ne trouve pas des policiers ou des gendarmes volontaires pour occuper ces postes. L’autre risque est que des femmes se trouvent plus marginalisées que jamais parce qu’on va instaurer une certaine peur du coté de la gente masculine. Certains hommes auront peur de se voir traiter de violeur ou de brute pour avoir adresser la parole ou pour avoir eu un geste maladroit quelconque non intentionnel vis-à-vis d’une femme. On a vu en Europe où de simples signes amicaux ont été perçus comme des harcèlements avec de suites judiciaires. Déjà on entend des hommes dire au Burkina qu’ils n’oseront plus dire bonjour à une femme qu’ils ne connaissent pas, encore moins l’inviter à faire quoi que ce soit au dans la rue ou au travail. Alors, bonjour à l’isolement et à la dépression et bonjour à l’accentuation du phénomène des "vieilles filles et des vieux garçons" dans notre société à cause d’une interprétation erronée de la vocation de ce numéro vert. A mon humble avis, le Ministère en charge doit alors prendre les devants pour mieux expliquer ce qui est attendu des usagers et éviter les effets pervers d’une mauvaise utilisation de cet outil ! Sinon, à ce rythme (98 dénonciations en une semaine) c’est bonjour les dégats !

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