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Célébration du 8-Mars au Burkina : Halte aux éphémères plaisirs d’une journée

Publié le mardi 9 mars 2021 à 22h39min

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Célébration du 8-Mars au Burkina : Halte aux éphémères plaisirs d’une journée

Le monde entier a célébré le lundi 8 mars 2021, la Journée internationale de la femme. Le Burkina Faso n’est pas resté en marge de l’événement. Les plus hautes autorités du pays ont prôné l’inclusion financière de l’autre moitié du ciel par le numérique. Si ces actes sont louables, d’autres faits par contre sont à bannir.

Connaissent-elles vraiment le sens de la Journée internationale de la femme ? Pas si sûr. A Ouagadougou tout comme dans d’autres villes du Burkina Faso, certaines femmes ont transformé la journée du 8-Mars en autre chose. Le lundi 8 mars 2021, elles étaient nombreuses à prendre d’assaut les débits de boissons. Les bouteilles de bière ont coulé à flots. Les gallinacés, les poissons, les moutons et les chèvres ont subi une hécatombe. Le ventre de ces femmes ont englouti leurs chaires.

Tout ce qui était interdit est permis

Après, que faire ? Eh bien, comme vous le savez, "ventre plein, nègre content". Les carreaux des terrasses des différents bars et maquis ont subi la furie des talons de ces dernières. Elles ont trémoussé des fesses. Ceci, comme si ce jour était le dernier pour elles. Sur les réseaux sociaux, on les aperçoit, habillées dans leur tenue de 8-Mars, entrain de croquer la vie. Elles se sont comportées comme un prisonnier qui vient d’obtenir une liberté provisoire. Il veut tout faire en un seul jour et retourné. Le 8-Mars pour certaines, les femmes ont pris le pouvoir pour un temps. Tout ce qui était interdit est permis.

Avec le 8-Mars, l’on a oublié le Covid-19

Elles sont accompagnées dans leur élan par des hommes. Beaucoup ont même oublié la pandémie à corona virus. On se frotte par ci, on donne des accolades par là. Personne n’a peur de cette maladie quoique dangereuse. A voir de près, c’est de l’insouciance. C’est pour ne pas dire seulement que c’est de l’inconscience. Ces femmes (y compris les jeunes filles) se sont accrochées aux éphémères plaisirs d’une journée. Ce sont des plaisirs du bout des lèvres. Elles ont fait du 8-Mars une journée de fête comme la saint Sylvestre. La comparaison est faible puisque cette fête a même un sens. C’est le nouvel an qui s’annonce. Ces femmes ont assimilé la journée du 8-Mars au libertinage.

La libération de la femme est une exigence du futur

Pourtant avec ce comportement, elles sont en train de passer à côté de l’essentiel. Les femmes aiment bien le discours de Thomas Sankara, leur excellent défenseur devant l’éternel. Le 8 mars 1987, il disait que la libération de la femme est une exigence du futur. Là, l’on se rend compte que certaines refusent de s’approprier du contenu de ces paroles. Pourtant, Thomas Sankara lui-même disait aussi que l’esclave qui ne veut s’assumer ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Dans ces conditions, c’est comme si la lutte pour les droits des femmes est vouée à l’échec.

Les femmes détiennent les clefs du pouvoir

La preuve en est que les femmes détiennent les clefs du pouvoir. C’est celui du vote. Mais à chaque échéance, elles sont abonnées absentes. Cet état de fait ne devrait pas décourager les combattantes sincères. Déjà, des femmes se démarquent de par leur courage et leurs actes. Ainsi, la sensibilisation doit donc continuer. Le combat pour le respect des droits des femmes est une impérieuse nécessité. L’équité, l’égalité des chances permettront au monde de vivre mieux. C’est pourquoi, il faut persévérer en disant à l’enfant qu’il ne doit pas jouer avec le scorpion. Un jour, il comprendra que c’est pour son propre bien.

Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 9 mars 2021 à 21:13, par Passakziri En réponse à : Célébration du 8-Mars au Burkina : Halte aux éphémères plaisirs d’une journée

    Pourquoi ne commencons nous pas par arrêter de vouloir parler au nom des femmes ? Le 08 mars j’ai suiviune emission sur omega en mooré ou seuls des hommes ont apellé pour vomir leurs inepties sur cette journée. Si la célébration du 8 mars aujourd’hui est souvent superficielle, c’est aussi avec la contribution des hommes.
    On peut quant même être fiers d’être l’un des rars pays ou cette journée à une importance et ne passe pas inapercue , malgré les imperfections qui peuvent être recadrées .
    Ah Thomas Sankara ! vous étiez 50 ans en avance sur votre temps .

    Passakziri

  • Le 10 mars 2021 à 10:15, par lino En réponse à : Célébration du 8-Mars au Burkina : Halte aux éphémères plaisirs d’une journée

    votre écrit sonne comme un cri dans le vide intersidéral. chaque année nous assistons à la même chose. je reconnais que beaucoup d’efforts sont déployés ces dernières années pour donner du contenu à cette journée à travers plusieurs actions louables telles que des formations et autres ateliers de réflexions que développent certaines groupes de femmes ou d’organisations ; sans oublier la célébration officielle du ministère. mais comme vous le savez tous, la grande masse de femmes relève du secteur informel et ces dernières sont plus focaliser sur les aspects festifs et jouissifs. c’est comme cela quand vous avez plus de 80% de votre population qui est non instruite.

  • Le 10 mars 2021 à 12:53, par Ryan En réponse à : Célébration du 8-Mars au Burkina : Halte aux éphémères plaisirs d’une journée

    Vous mettez le doigt effectivement sur un problème sérieux. L’essence même de cette journée n’est que vaguement connu des femmes comme des hommes. Faudrait déjà que dans votre article vous appeliez par son vrai titre, c’est à dire " JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DE LA FEMME " et non " JOURNÉE DE LA FEMME "

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