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Projet Emploi décent des jeunes au Burkina : A deux mois de l’échéance, les parties prenantes évaluent les résultats

Publié le mardi 2 mars 2021 à 21h07min

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Projet Emploi décent des jeunes au Burkina : A deux mois de l’échéance, les parties prenantes évaluent les résultats

En 2016, le système des Nations-Unies a lancé l’initiative mondiale pour l’emploi décent des jeunes qui vise à contribuer à relever le défi de l’emploi des jeunes. Au Burkina, le projet est mis en œuvre de juillet 2018 à avril 2021, en partenariat avec le ministère en charge de la formation professionnelle. A deux mois de la fin du projet, le Bureau international du travail (BIT : il est le secrétariat permanent de l’Organisation internationale du Travail, OIT, agence spécialisée des Nations-Unies) a tenu, ce mardi 2 mars 2021 à Ouagadougou, une rencontre de restitution aux parties des principales réalisations du projet au Burkina. L’atelier devra donc permettre aux acteurs de relever les difficultés rencontrées et de prendre des mesures pour les surmonter.

Le projet est essentiellement focalisé sur la promotion de l’apprentissage de qualité qui se caractérise par la formation de type dual dans les centres de formation professionnelle (25-30% du temps à l’école) et en entreprise (70-75%). Il vise à améliorer la qualité et la quantité d’emplois pour les jeunes dans les zones d’intervention du Burkina.

Pour renforcer l’appropriation du concept d’apprentissage de qualité au Burkina, le Bureau international du travail (BIT) a entrepris des actions, et des études ont été menées pour mieux comprendre le système actuel, avec ses forces et ses faiblesses pour chaque élément-clé ainsi que des recommandations claires pour son amélioration.

Le secrétaire général du ministère en charge de la jeunesse, Jean Philippe Dakouré

Outre cela, le projet a initié des activités telles que la formation professionnelle des jeunes, la réalisation d’études sur l’emploi des jeunes, la production d’outils de sensibilisation des entreprises sur l’apprentissage de qualité.

Selon le secrétaire général du ministère de la Jeunesse, de la Promotion de l’entrepreneuriat et de l’Emploi, Jean Philippe Dakouré, l’approche d’apprentissage de qualité est l’innovation majeure du projet qui implique fortement le secteur privé dans le processus de formation des jeunes ; la promotion de l’emploi décent ne pouvant se faire sans la participation de tous les acteurs du développement économique et social.

« Cette approche se veut également inclusive, car elle fait appel aux employeurs, aux travailleurs, aux femmes, aux personnes à mobilité réduite, aux jeunes…tant dans sa formulation que dans sa mise en œuvre. Au regard de sa spécificité et de sa pertinence, l’apprentissage de qualité est l’une des approches les mieux indiquées pour développer les compétences professionnelles et accroître l’employabilité des jeunes au Burkina Faso », explique Jean Philippe Dakouré, qui a présidé la cérémonie d’ouverture des travaux.

Une cinquantaine de personnes-ressources ont pris part à l’atelier

De l’avis de l’autorité, en dépit du contexte difficile de l’année 2020, marquée notamment par la survenue de la pandémie du Covid-19 qui a perturbé l’exécution des activités programmées au compte du projet, d’importants acquis ont été enregistrés. Elle retient entre autres, la formation de 150 jeunes en électricité bâtiment et maçonnerie construction entre octobre 2019 et juin 2020 ; l’élaboration des référentiels de formation en électricité bâtiment et en maçonnerie construction de niveaux certificat de qualification professionnelle (CQP) et brevet de qualification professionnelle (BQP) au profit des centres de formation du ministère de la Jeunesse, de la Promotion de l’entrepreneuriat et de l’Emploi.

Toujours au chapitre des acquis, la formation de 29 formateurs à l’utilisation desdits référentiels de formation ; la publication de deux rapports d’études sur l’emploi des jeunes au Burkina ; la publication de sept rapports d’études sur l’apprentissage de qualité au Burkina Faso ; le développement des compétences de 18 cadres issus du ministère de la Jeunesse, de la Promotion de l’entrepreneuriat et de l’Emploi, des organisations d’employeurs et de travailleurs au Centre international de formation de l’Organisation internationale du travail (OIT) en Italie.

Vue partielle des participants

Le besoin d’une autre phase du projet

A en croire Jean Philippe Dakouré, ces résultats sont le fruit de la détermination du gouvernement du Burkina, et surtout du BIT pour son assistance technique avisée au Burkina dans la formulation et la mise en œuvre de ses politiques et stratégies d’emploi, le renforcement des compétences des travailleurs, les réformes institutionnelles des structures en charge de l’emploi et de la formation professionnelle, etc.

La forte proportion de jeunes constitue un grand potentiel de ressources humaines. Mais, sans un environnement favorable et des interventions efficaces, les jeunes manqueront d’employabilité et seront incapables de saisir les opportunités de travail, relève le secrétaire général du ministère de la Jeunesse, de la Promotion de l’entrepreneuriat et de l’Emploi.

La représentante du directeur du bureau de pays de l’OIT, Josée-Anne Larue, est intervenue par visio-conférence

Aussi, le défi sécuritaire avec son lot de déplacés confrontés au problème d’insertion et de réinsertion socio-professionnelle commande une intervention urgente. A cela s’ajoute le Covid-19 avec ses conséquences économiques et sociales, expose-t-il. C’est pourquoi, le ministère de la Jeunesse, de la Promotion de l’entrepreneuriat et de l’Emploi estime qu’une deuxième phase du projet sera la bienvenue, notamment dans les régions d’accueil des jeunes et femmes déplacés internes.

« L’engagement du gouvernement du Grand-Duché du Luxembourg à cette initiative est un exemple de collaboration fructueuse, qui a pour objectif d’améliorer la création d’emplois et l’accès à l’emploi décent des jeunes, particulièrement en Afrique de l’Ouest », dit le chargé d’affaires de l’ambassade du Grand-Duché du Luxembourg, Joseph Senninger, précisant que le projet vise à assurer de meilleures perspectives aux jeunes burkinabè.

Le contexte burkinabè présente des défis majeurs énormes ; les emplois disponibles sont souvent précaires et informels, une population jeune, avec un nombre impressionnant de nouveaux entrants sur le marché de travail, près de 300 000 jeunes par an et 44% des jeunes actifs qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté, cartographie-t-il.

Le chargé d’affaires de l’ambassade du Grand-Duché du Luxembourg, Joseph Senninger, souligne que l’apprentissage de qualité au sens de l’OIT (Organisation internationale du travail) se compose de dialogue social constructif, des rôles et responsabilités clairement définis, d’un cadre réglementaire solide, un mécanisme de financement équitable, d’une adéquation au marché de travail et un système inclusif (ouvert à tous).

Le directeur du bureau de pays de l’OIT pour la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina, le Mali, le Niger et le Togo, représenté à la cérémonie par Josée-Anne Larue, par ailleurs gestionnaire du projet, est revenu dans son intervention sur le projet dans toutes ses composantes : globale, sous-régionale ouest-africaine, sahélienne et nationale au Burkina.

O.L
Lefaso.net

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