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Mine d’or de Youga : 19 tonnes du métal jaune attendues

Publié le jeudi 20 octobre 2005 à 07h07min

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Le ministre des Mines, des Carrières et de l’Energie, a procédé le lundi 17 octobre 2005, au lancement des travaux de construction de la mine d’or de Youga dans le département de Zabré.

Le canton de Youga, bourgade située à environ 26 km de Zabré, chef-lieu de département, dans la province du Boulgou était en fête le 17 octobre 2005. La cause de cette grande mobilisation : le lancement par le ministre en charge des Mines, Kader Cissé, des travaux de construction de la mine d’or dont le site est situé à moins d’un kilomètre de la frontière du Ghana voisin, à en croire certaines personnes. « La frontière est à 500 m de là. Ici le cédi (la monnaie ghanéenne) est accepté tout comme le franc CFA dans les commerces », nous confie un autochtone de Youga pour mieux expliquer cette proximité. En dépit des nombreuses activités champêtres (récolte de certaines spéculations) qui occupent les producteurs en ce mois d’octobre, les populations sont sorties nombreuses pour être témoins de cet « important événement ».

L’événement, aux yeux du chef coutumier de Youga, est très important pour les populations de son canton. Celui-ci estime qu’avec la réalisation de la mine d’or, la fuite des bras valides vers d’autres horizons à la recherche d’un hypothétique bien-être est terminée. Il y aura du travail pour les jeunes, selon lui. Le chef de canton a ainsi saisi la tribune qui lui était offerte pour demander au ministre Kader Cissé d’intercéder auprès du gouvernement pour les populations de Youga.

Il demande des forages, des centres de santé et de promotion sociale (CSPS), des écoles (l’école construite en 1964 ayant 3 classes demande à être normalisée), des routes... pour Youga.

Youga est un canton qui compte 10 villages représentant une population estimée à environ 13 000 habitants.

Il est situé à quelque 26 km de Zabré. Le responsable coutumier de Youga estime que compte tenu de l’importance du nombre d’habitants, le canton mérite d’être érigé en département. Si le gouvernement accédait à cette doléance, cela soulagerait les populations dans le cadre du règlement de certains problèmes administratifs qui, jusqu’à présent, se fait à Zabré. L’ouverture de la mine va drainer du monde à Youga. Il faut donc s’attendre à la recrudescence de l’insécurité dans la zone. Le responsable coutumier de Youga souhaite l’ouverture d’un commissariat de police et d’une brigade territoriale de gendarmerie pour mieux sécuriser la localité.

En réponse à toutes ces doléances, le ministre Kader Cissé a dit au chef de Youga que l’Etat veillera à la satisfaction des besoins des populations.

Le lancement des travaux de construction de la mine d’or de Youga intervient après ceux de Taparko en février en 2005 dans le Namentenga et de Kalsaka en juin dans le Yatenga.

L’exploitation du gisement de Youga a été jugée faisable après une dizaine d’années de recherches concluantes menées par les sociétés minières Incanore Ressources, l’association Ashanti Goldfieds Echobay et Etruscan.

Son exploitation sera assurée par Burkina Mining Company (BMC), société anonyme de droit burkinabè, titulaire d’un permis d’exploitation délivré à cet effet en avril 2003. Le capital social de la société est détenu à 90 % par la société minière Etruscan (société canadienne) et l’Etat burkinabè, 10 %.

Cette exploitation occasionnera la création de 300 emplois et 19 tonnes d’or métal seront produites par la mine au cours des sept années d’exploitation prévue par l’étude de faisabilité. En outre, BMC apportera annuellement, au titre des impôts et taxes, au Trésor public 1,8 milliard de francs CFA et contribuera au développement socioéconomique de la zone par la réalisation d’infrastructures appropriées.

L’exploitation minière entraîne des perturbations de l’environnement.

Aussi, pour assurer une restauration acceptable du site en fin d’exploitation, la BMC apportera annuellement 70 millions de francs CFA pour la gestion de l’impact de cette exploitation sur l’environnement.

« Je puis affirmer que l’exploitation de la mine de Youga jouera un rôle important dans le développement local et particulièrement, dans la lutte contre la pauvreté en améliorant le bien être économique et social de nos vaillantes populations... », notera le ministre des Mines, des Carrières et de l’Energie, Kader Cissé.

Pour le directeur de l’exploitation Afrique de l’Ouest de la société Etruscan Ressources Inc, le lancement des travaux de construction de la mine de Youga est le fruit de la bonne coopération qui existe entre sa société et BMC. Etruscan Ressources Inc est une société canadienne qui œuvre depuis 1994 dans le domaine de la recherche aurifère au Burkina, au Niger, au Mali, en Côte d’Ivoire et en Afrique du Sud.

« A l’instar de ce qui est fait dans les pays où nous sommes installée, nous avons déjà commencé un certain nombre d’initiatives sociales à Youga dont l’importance s’accroîtra en même temps que le développement de la mine... », a laissé entendre le représentant de la société. Il a souhaité qu’une solution soit trouvée par les autorités au dossier de tarification du prix de l’électricité devant permettre à BMC de mettre en place le plan de financement définitif et de démarrer les travaux de construction des installations.

Etienne NASSA
Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 20 octobre 2005 à 17:29, par Théo En réponse à : > Mine d’or de Youga : 19 tonnes du métal jaune attendues

    Je suis content de l’ouverture des mines, mais je remarque que l’article ne fait pas cas des détails. En effet, que représente les 1.8 milliards de taxes et impôt par an, ou les 70 millions de frais de restauration ? Si le gouvernement du Burkina Faso ne veut pas se faire couler dans le béton, il faut qu’il soit très transparent et dise à la population toute la vérité. Je suis ingénieur des mines Burkinabé vivant au Canada et je peux vous assurer qu’ici on ne se laisse pas impressionner par des chiffres sans savoir ce qu’ils représentent. Est-ce que 1.8 milliards par an représentent 1% ou 20% des revenus de BMC ? Est-ce que 70 millions par an est suffisant pour faire de la restauration et en quoi consiste cette restauration ? Que veu dire ’participer à l’élaboration d’infrastructures’ ou quelque chose du genre ? BMC construira-t-il les écoles ou les routes ? On sait combien coûtent ces genres de choses, alors pourquoi ne pas libeller clairement les responsabilités de chacun ? Franchement, IL FAUT QU’ON ARRÊTE DE JOUER À L’AUTRUCHE DANS LA GESTION DES RESSOURCES MINIÈRES. Il y a tellement d’exemples, de littérature et d’études de cas sur le sujet ! Si le Burkina se fait avoir sur cette seconde épisode, c’est que soit c’est voulu, soit c’est stupide.

    • Le 31 mars 2007 à 10:32 En réponse à : > Mine d’or de Youga : 19 tonnes du métal jaune attendues

      vous avez totalement raison Mr, c’est ainsi nos dirigéants africains agissent lorsqu’ils entendent parler de milliard en investissement dans le trésor où ils peuvent puiser de l’argent chaque fois pour leur besogne.bien, le problème vous l’aviez bien posé, reste qu’on cherche à éclairsir les populations bénéficiaires les infrastructures à réaliser et les retombées de la création de cette mine dans leur train de vie.
      c’est dommage, mais la réalité des Africains aux culottes masquées.

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