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Cohésion sociale : Religion et libertés au menu d’un colloque sous-régional

Publié le mardi 23 février 2021 à 20h00min

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Cohésion sociale : Religion et libertés au menu d’un colloque sous-régional

La 4e édition du colloque sur le dialogue interreligieux s’est ouverte, ce mardi 23 février 2021, depuis Abidjan, en Côte d’Ivoire. Elle se tient sous le thème « religion et liberté : Quelles corrélations ? ». Organisé par la Fondation Konrad Adenauer, en collaboration avec le Centre de recherche politique d’Abidjan et l’Ambassade d’Israël en Côte d’Ivoire, ce colloque se tient dans le cadre du programme « Dialogue politique en Afrique de l’Ouest ».

Ouvert depuis Abidjan, ce colloque est suivi par visioconférence, par des participants du Burkina, du Bénin, du Togo et de la Côte d’Ivoire issus de la société civile, des partis politiques, des confessions religieuses, de l’administration publique. Présidée par la ministre ivoirienne de la Solidarité, de la Cohésion sociale et de la Lutte contre la pauvreté, Mariatou Koné, cette rencontre de 48h vise à « analyser le rapport entre religion et libertés en vue d’entrevoir les mécanismes susceptibles de permettre au premier de favoriser le second ».

Une vue des communicateurs du colloque

« La religion peut être un vecteur pour préparer le lit de la réconciliation »

Selon le coordonnateur de la Fondation Konrad Adenauer au Burkina, Dramani Ouédraogo, il s’agira précisément au cours de ce colloque « d’analyser et comprendre l’importance de l’implication des religieux dans le processus de construction de l’État de droit dans les sociétés, notamment africaines ».

A l’en croire, ce colloque est d’une importance capitale pour le Burkina Faso. « Nous sommes dans un Etat-Nation. Nous avons une Constitution et le savoir-vivre. Et dans ce contexte où l’on parle de réconciliation nationale, nous pensons que la religion peut être un vecteur pour préparer le lit de cette réconciliation ».

Dramani Ouédraogo, Coordonnateur de la Fondation Konrad Adenauer au Burkina Faso

Etre des « vecteurs de paix »

Toujours selon M. Ouédraogo, la crise sécuritaire prend de l’ampleur du fait en partie de l’ignorance de nombreuses personnes sur ce que doit être la religion dans un Etat. Et il a indiqué qu’il est attendu à l’issue de ce colloque que chaque participant puisse jouer son rôle. « L’Etat, c’est vous et moi. Nous devons l’inculquer dans nos familles et au quotidien. Nous devons être des modèles, des vecteurs de liberté et de paix », a-t-il souhaité.

Mariatou Koné, ministre ivoirienne de la solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté

A point nommé

« La religion est-elle opposée à la liberté ? La liberté est-elle un danger pour la religion ? Peut-on choisir librement sa religion ? » Ce sont autant de questions que s’est posée la ministre ivoirienne à la lecture du thème du colloque « Religion et liberté : Quelles corrélations ? ». Pour elle, la religion doit être une source vivifiante des relations entre les hommes et ne doit pas être érigée en moyen pour asservir les communautés ou étouffer les libertés citoyennes, démocratiques et individuelles. Ce colloque vient à point nommé, à en croire Mariatou Koné. Elle dit être convaincue qu’en multipliant de telles initiatives, les Etats arriveront à renforcer la sensibilisation et la prévention des conflits interreligieux et lutter contre le radicalisme.

Les participants à Ouagadougou ont posé pour la postérité

« Les hommes ont créé les frontières »

Le Révérend Emmanuel Kiemtoré, du Conseil des églises évangéliques et des missions du Burkina, est l’un des communicateurs de ce colloque. Selon lui, liberté et religion ne sont pas deux concepts opposés. « Celui qui croit en Dieu ne peut pas ne pas respecter la liberté de l’homme, de l’autre. Dieu pouvait nous obliger à pratiquer une même religion mais il ne le fait pas », a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « Dieu a créé la terre. Une seule terre. Et les hommes ont créé les frontières. Dieu, s’il est le créateur, il est la source. Si quelqu’un s’approche de la source – religion veut dire se relier à la source, à Dieu – il se relie automatiquement à tout ce qui émane de la source. Ce n’est pas possible que nous prétendions chercher Dieu et nous séparer de tout ce qui est sorti de lui ».

Révérend Emmanuel Kiemtoré, l’un des communicateurs du colloque

Trois panels seront organisés durant ce colloque. Il s’agit de « la religion face à la problématique des libertés individuelles et collectives dans une société pluraliste », de la « pratique religieuse et respect des libertés fondamentales » et de « libertés et religion : quelles perspectives dans le contexte d’une société numérique ? ».


HFB
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