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Temps de carême : « La solidarité et la charité chrétienne doivent être plus actives », abbé Cyriaque Somé, prêtre du diocèse de Diébougou

Publié le mercredi 17 février 2021 à 23h40min

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Temps de carême : « La solidarité et la charité chrétienne doivent être plus actives », abbé Cyriaque Somé, prêtre du diocèse de Diébougou

Alors que le monde catholique débute, ce mercredi 17 février 2021, le temps de carême, Lefaso.net s’est entretenu avec l’abbé Cyriaque Somé, prêtre du diocèse de Diébougou, sur le sens de ces quarante jours de pénitence.

Lefaso.net : Comment préparez-vous le Mercredi des Cendres ?

Abbé Cyriaque Somé : En tant que prêtre, je prépare le Mercredi des Cendres à deux niveaux. Il y a le niveau personnel où je me dispose intérieurement à entrer dans le carême par le recueillement, la méditation et l’adoration qui vont m’aider à prendre de bonnes résolutions. Extérieurement et au niveau communautaire, il y a le sacrement de la réconciliation que je reçois en tant que pécheur ou que je donne à ceux qui le demandent, parce que je suis prêtre pour dispenser le pardon de Dieu au monde. Ensuite, il y aura la célébration de la messe des Cendres, messe d’entrée en carême pour moi-même et les fidèles de la CCB de Dobaw, une succursale de la paroisse de Dano.

Quel sens revêt le Mercredi des Cendres dans la vie du chrétien ?

Le Mercredi des Cendres donne le top de départ d’une démarche de renouvellement intérieur qui aboutira à la célébration de la Pâques. L’imposition des cendres est un rite qui traduit notre état d’âme, même tout notre être devant Dieu : la fragilité humaine, le repentir, mais aussi le désir de revenir à Dieu. Quarante jours, c’est bien peu dans une année, mais c’est un temps d’entrainement, tout comme toute la vie est à la fois un entrainement et un vécu réel de l’amour de Dieu, de l’amour du prochain.

Qu’est-ce qui est attendu du chrétien durant le carême ?

Une conversion sincère et profonde et durable. Le carême est un temps que l’on dit « favorable », temps de grâce pour opérer, en quelque sorte, « des mises à jour » de notre vie de chrétien. Parce que nous sommes très souvent en contact avec les virus que sont les péchés, il est indispensable de nous en débarrasser pour avoir une vie saine et sainte. Et les antivirus ici, ce sont la pénitence, la prière et le partage. Il est attendu donc du chrétien, qu’il soigne sa vie personnelle, qu’il améliore sa relation avec Dieu et avec son entourage.

Le temps de carême est aussi un temps de combat spirituel contre tout ce qui nous empêche d’être des chrétiens authentiques.

Comment les déplacés internes vivront ce temps d’Eglise ?

Avec compassion, nous communions au sort des déplacés internes. C’est une véritable épreuve du désert pour nos frères qui vivent cette situation : la faim, le dénuement, l’isolement, l’exposition aux dangers de toutes sortes peuvent être source de désespoir, de révolte (contre Dieu et contre les hommes). C’est une épreuve de la foi, une épreuve de l’espérance. Le Christ s’est fait homme pour vivre avec nous et nous ouvrir le chemin. Le Christ lui-même ayant été conduit au désert (Mt 4,1-11), il a expérimenté l’épreuve de la foi et de l’obéissance et il en est sorti victorieux. Cela est une invitation pour nous à suivre les pas du Christ qui nous conduit sur les chemins de la vie, à travers les peines et les joies.

Dans notre contexte d’insécurité avec ses corolaires de désagréments, nous ne pouvons pas faire carême sans prêter attention à ce que la parole de Dieu nous dit à ce propos ; le prophète Isaïe attire notre attention sur une forme de mauvais carême à éviter et nous invite du même coup à un jeûne fructueux : « Le jeûne qui me plaît, dit le Seigneur, n’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? » (Is 58, 6). En église, nous orientons nos efforts pour que nos frères et sœurs en situation de vulnérabilité se sentent soutenus, aimés de Dieu, aimés des hommes. La solidarité et la charité chrétienne doivent être plus actives en leur faveur.

Votre dernier mot ?

Je souhaite à tous un fructueux temps de carême, de vrai carême et non un carême de façade. Que le Seigneur donne à chacun de se convertir réellement dans ses pensées, ses paroles et ses actions pour le bonheur de tous et la gloire de Dieu.

E.K.S
Lefaso.net

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