1. Ouverture

La deuxième Assemblée Plénière Ordinaire de la Conférence épiscopale Burkina-Niger, de l’année 2021, a ouvert ses travaux le mardi 9 février au Centre diocésain Mariam JUALI de Fada, avec la participation de tous les évêques du Burkina qui se sont réjouis de la présence de l’archevêque de Niamey, absent des deux dernières rencontres pour cause de fermeture de frontières du fait de la Covid-19. Cette ouverture a été précédée d’une matinée de reprise spirituelle animée par Mgr Léopold Médard OUÉDRAOGO, évêque auxiliaire de Ouagadougou, à partir de la dernière lettre encyclique Fratelli Tutti – tous frères-, du pape François. Dans la lecture personnelle qu’il en a faite, il a invité chacun de ses pairs à réfléchir sur sa manière de bâtir cette fraternité universelle à laquelle nous invite le Saint Père François.

Avant l’amendement et l’adoption de l’ordre du jour, l’ordinaire du lieu, Mgr Pierre Claver MALGO, a adressé un chaleureux mot de bienvenue et de vifs remerciements aux membres de l’Assemblée pour leur présence à Fada, malgré la situation sécuritaire encore préoccupante et l’état chaotique d’une partie de la route.

Le Nonce Apostolique au Burkina Faso et au Niger, Mgr Michael CROTTY, à défaut d’être présent, a envoyé un message aux évêques en assemblée dont lecture a été faite par le vice -président de la Conférence épiscopale, Mgr Gabriel SAYAOGO, archevêque métropolitain de Koupala.

A sa suite, le discours d’ouverture du président de la Conférence, Mgr Laurent DABIRE, évêque de Dori, a mis en route les travaux de cette assemblée, consacrée à la vie socio – pastorale des diocèses du Burkina Faso et du Niger. Comme lui, les précédents intervenants ont évoqué la mémoire de l’abbé Rodrigue SANON, arraché de manière brutale et violente à notre Eglise et dont le corps avait été retrouvé le 21 janvier dernier. Qu’il repose en paix !

2. La vie des diocèses

Au terme d’un tour de table sur la vie des diocèses, il ressort que la saison agricole, sauf exception, est plutôt bonne, malgré des inondations ou des sécheresses ici ou là. Sur le plan sécuritaire, on observe une certaine accalmie. Mais la réalité sur le terrain montre autre chose et les populations ont vraiment besoin d’être rassurées et de se sentir protégées par l’autorité compétente. Un des corollaires d’une telle situation est le nombre toujours important des personnes déplacées internes dont la collaboration avec leurs hôtes n’est pas toujours sans heurt.

En vue d’une cohabitation pacifique entre toutes ces populations, les évêques préconisent un renforcement de dialogue de façon générale et une campagne de sensibilisation sur le vivre ensemble impliquant différents leaders. Il faut travailler à maîtriser la question de stigmatisation, surtout dans les zones insécures où la reprise des activités s’effectue progressivement. Les évêques invitent les populations à une franche collaboration avec les forces de défense et de sécurité et les fidèles à continuer de prier pour la paix au Burkina Faso et au Niger.

La question de l’orpaillage ainsi que les problèmes écologiques et sociaux inhérents a aussi retenu l’attention des évêques. Il en est de même concernant le problème foncier dont la situation actuelle présage des lendemains tumultueux pour le climat social. Car, même latents, ces conflits conservent leur caractère explosif.

Après s’être ainsi imprégnés des réalités pastorales et sociales des différents diocèses, les évêques ont examiné un certain nombre de dossiers internes.

3. Dossiers

Les points d’attention sur lesquels se sont penchés les évêques au cours de cette assemblée sont essentiellement :

  L’écoute de l’Econome Général de la Conférence, M. l’abbé Charles OUEMINGA, venu leur présenter bilan financier de l’exercice 2020 et le budget prévisionnel 2021. Ils ont échangé avec lui sur quelques autres questions financières et économiques.

  La finalisation des nominations de professeurs des Grands Séminaires et dans les autres institutions de la Conférence Episcopale Burkina - Niger

  La finalisation des envois de prêtres aux études au compte de la conférence épiscopale.

  Les évêques ont entendu des communications :

 Concernant l’Ecole Supérieure de Pastorale Catéchétique de Kougsin (ESPC)
 Au sujet du forum sur la pastorale et la sécurité et l’Initiative paix au Sahel
 Des propositions pour la célébration des 125 ans d’évangélisation du Burkina Faso en 2025, en vue d’en faire un point de départ d’une nouvelle étape de l’évangélisation.

4. Rencontres

En plus de l’examen des dossiers, les évêques ont eu quelques rencontres :
4.1 Le grand Iman de Fada a rendu une visite de courtoisie aux évêques au cours de leurs travaux. Après des échanges bien cordiaux, l’iman a demandé à l’assemblée des évêques de prier pour la paix et la cohésion sociale au Burkina Faso. Avant de prendre congé de ses hôtes, l’iman Aboubacar KINA a tenu à relever les bons rapports interreligieux qui se vivent entre les deux communautés depuis les années soixante.

A la suite du grand Iman, le Gouverneur de la Région de l’Est, le Colonel Toussaint Abel Sanou, accompagné du maire de Fada, M. Jean-Claude LOUARI et du haut- commissaire du Gourma, M. Adama Jean-Yves BERE, ont aussi été reçus par l’assemblée des évêques. Ces autorités se sont recommandées aux prières des évêques, pour le bon déroulement de leurs missions respectives dans cette région en proie à l’insécurité et pour le retour de la paix au Burkina Faso. A cette intention, les évêques ont dit sur place un Pater et accordé leurs bénédictions à ces autorités.
4.2 Les évêques ont visité quelques pôles d’attraction de la ville de Fada N’Gourma le samedi 13 février, avant la clôture de l’Assemblée avec la messe dominicale célébrée par certains d’entre eux dans différentes paroisses et institutions du diocèse.

5. Remerciements

Au terme de cette Assemblée Plénière Ordinaire consacrée aux questions pastorales, les Evêques du Burkina Faso et du Niger expriment leur profonde gratitude :

• A son Excellence Monseigneur Pierre Claver MALGO, pour son accueil fraternel et chaleureux, ainsi qu’à son économe et aux religieuses et personnel du centre diocésain de formation MARIAM JUALI sans oublier les autres communautés de la ville…

• Aux autorités administratives, politiques, militaires et paramilitaires, coutumières et religieuses de Fada, notamment la police nationale pour sa grande vigilance durant leur séjour.

• Aux jeunes et aux artistes pour la belle soirée culturelle récréative à la fin des travaux de l’assemblée

• A l’ensemble de la communauté chrétienne pour la qualité de son accueil, la forte présence à la messe de clôture et pour les prières ferventes.
Fait à Fada, N’Gourma le 14 février 2021

Les Evêques de la Conférence Episcopale Burkina - Niger