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Réconciliation nationale : « Pour l’instant, l’affaire semble encore assez floue dans l’esprit des uns et des autres », observe Issiaka Ouédraogo, président du CISAG

Publié le jeudi 11 février 2021 à 23h50min

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Réconciliation nationale : « Pour l’instant, l’affaire semble encore assez floue dans l’esprit des uns et des autres », observe Issiaka Ouédraogo, président du CISAG

Le Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG) a, au cours d’une conférence de presse, ce jeudi 11 février 2021 à Ouagadougou, porté une analyse sur le processus de réconciliation nationale.

Quel est le modèle de réconciliation à adopter ? C’est autour de cette principale interrogation que l’organisation de la société civile, le CISAG, a bâti son analyse au cours de cette sortie. Elle demande donc que le terrain soit balisé par la définition d’un modèle.

Selon les conférenciers, un besoin de clarification s’impose afin que tout le monde soit sur la même longueur d’onde, pour parler ensemble le même langage. Qu’il s’agisse de la réconciliation à la rwandaise, à la sud-africaine, à la tunisienne ou à l’algérienne..., il faut définir un modèle, suggère l’organisation.

Le président du CISAG, Issiaka Ouédraogo, entouré de ses proches collaborateurs

« Car, de toute évidence, pour l’instant, l’affaire semble encore assez floue dans l’esprit des uns et des autres. Qu’il s’agisse du modèle de réconciliation à adopter : à la rwandaise, à la sud-africaine, à la tunisienne ou à l’algérienne... Il nous faudra à un moment ou à un autre, faire un choix d’opportunité. Un choix dont l’efficience dépendra de la bonne volonté de tous les acteurs et leur capacité à s’oublier eux-mêmes pour enfin penser à l’intérêt général, à l’intérêt du pays », observe le président du CISAG, Issiaka Ouédraogo, principal intervenant à la conférence.

Dans sa perception, l’organisation pense qu’il peut être mis en place une cellule qui sera coordonnée par le ministre d’État, ministre auprès du président du Faso, chargé de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale. Cette cellule (composée d’autorités coutumières, religieuses, de leaders politiques et de la société civile) doit être autonome afin de permettre aux débats d’être francs, précisent les responsables de cette organisation. « Le choix des acteurs est d’autant plus important et essentiel, quand on sait que la réconciliation nationale ne concerne pas que des acteurs nationaux, mais concerne aussi des acteurs étrangers pour les crimes économiques et environnementaux par exemple », explique M. Ouédraogo.

Le CISAG estime également que la justice classique et la justice transitionnelle peuvent être utilisées dans le processus pour aboutir à l’idéal recherché.

Dans cet esprit de circonscrire l’objet, le CISAG pense que les dossiers dont les personnes ont été dédommagées ne doivent pas faire partie de cette réconciliation de la matière du processus.

« La réconciliation, pour qu’elle soit vraie, réaliste et réalisable, il faut que les acteurs soient francs. Il faut qu’il y ait de la sincérité dans ce que nous allons faire », a invité le président du CISAG.

Selon les conférenciers, le Burkina a traversé des moments difficiles qui laissent jusque-là des meurtrissures. Ils relèvent par exemple que la période de la Révolution a connu des « crimes crapuleux, des pertes d’emplois sans raison valable », divisant les Burkinabè. « L’idéologie révolutionnaire a divisé les Burkinabè à un moment donné et il faut le reconnaître. Les stigmates demeurent aujourd’hui. C’est de la Révolution au Front populaire que nous avons vu des sous-officiers diriger des officiers », regrette Issiaka Ouédraogo, invitant chaque Burkinabè a apporté du sien au processus de réconciliation nationale.

O.L
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 11 février 2021 à 23:10, par Gans-gans En réponse à : Réconciliation nationale : « Pour l’instant, l’affaire semble encore assez floue dans l’esprit des uns et des autres », observe Issiaka Ouédraogo, président du CISAG

    Salut, le CISAG, en fin de mot interpelle tout burkinabè à s’y mettre pour la réussite de cette réparation de notre pays qui nous concerne tous.
    Alors, à mon humble avis, c’est bien de réunir les leaders politiques, coutumiers, religieux et sociétés civiles, mais, je crois que plus mieux de réunir les victimes vivantes et ayants droits en premier lieu, recenser entièrement nos différends, organiser une justice transitionnelle pour d’autres, réparer ce qui peut toujour l’être. Rendre à Césaire c’est est à Césaire.

  • Le 12 février 2021 à 11:29, par Mafoi En réponse à : Réconciliation nationale : « Pour l’instant, l’affaire semble encore assez floue dans l’esprit des uns et des autres », observe Issiaka Ouédraogo, président du CISAG

    .........l’affaire semble encore assez floue......:c’est normal,quand c’est flou,c’est qu’il y a un loup.Ensuite vous voulez une cellule composée d’autorités coutumières,religieuses,de leaders politiques et de la société civile et bla...bla...bla et bla...bla....bla.....Qu’est ce que cette cellule peut pondre qui sera meilleur que le rapport du collège des sages qui n’a jamais été appliqué ?Arrêtez de nous faire tourner en rond avec votre réconciliation à la con car pour aller de l’avant,notre pays a plutôt besoin d’une justice,la vraie.Point,barre !

  • Le 12 février 2021 à 12:19, par ollo En réponse à : Réconciliation nationale : « Pour l’instant, l’affaire semble encore assez floue dans l’esprit des uns et des autres », observe Issiaka Ouédraogo, président du CISAG

    Pour ma part, il ne faut pas remettre en cause le principe de la réconciliation ; il faut plutôt saisir l’opportunité pour y mettre un contenu qui va assainir la vie de la nation et permettre à beaucoup de nos valeurs de renaitre de leurs cendres. Le travail de la réconciliation doit commencer effectivement par la clarification des concepts et du contenu. A mon avis, il y aura plusieurs niveaux de réconciliation. Les principaux sont :
    -  La réconciliation avec les valeurs nationales : cela passe par l’identification des fléaux qui minent la société et les moyens de les arrêter. Les débats porteront sur l’efficacité des moyens et la bonne foi des gouvernants.
    -  La réconciliation sur les crimes de sang : il faut un recensement le plus exhaustivement possible des victimes et des bourreaux et commanditaires. Il faudra recenser aussi les personnes portées disparues et les crimes rituels qui d’ailleurs n’ont jamais été élucidés.
    -  La réconciliation sur les crimes économiques : il faut vraiment avoir le courage de crever l’abcès à ce niveau si l’on veut définitivement arrêter le sentiment que la justice est destinée seulement à punir le bas peuple.
    -  La réconciliation avec les services publics. Lorsqu’on punit un agent public de l’Etat pour avoir bien travaillé et qu’on récompense ceux qui ont mal travaillé, c’est catastrophique pour la suite. On pourrait recenser tous les cas d’injustices à ce niveau et situer les responsabilités. C’est la seule façon de moraliser le service public et de minimiser la corruption.
    -  La réconciliation avec la vie politique. Il faut vraiment avoir le courage d’assainir le milieu. C’est la politique telle que pratiquée de nos jours qui anéantit tous les efforts entrepris dans le sens de l’éducation des populations et qui fait le lit de la plupart des fléaux que nous connaissons.
    -  La réconciliation sur la gestion des richesses nationales.
    -  La réconciliation sur les priorités en matière de souveraineté nationale.

  • Le 12 février 2021 à 13:31, par Zambo zambo En réponse à : Réconciliation nationale : « Pour l’instant, l’affaire semble encore assez floue dans l’esprit des uns et des autres », observe Issiaka Ouédraogo, président du CISAG

    Bonjour

    Merci au CISAG de poser une énième fois le problème.

    Ce n’est pas seulement la révolution qui a divisé les Burkinabé.
    En effet, le régie de Maurice Yameogo a aussi brimé politiquement, économiquement et socialement beaucoup de gens dont certains ont été contraints à l’exil. Ces gens n’étaient pas moins Voltaïques que les tenant du pouvoir d’alors.
    Le régime du CMRPN a attaqué le mouvement syndical (Suppression du droit de grève) de même que la RDP (Licenciement de 2000 Instituteurs et persécution des responsables du Front Syndical), le Front Populaire et la suite du régime jusqu’à la IV eme République d’aujourd’hui (Harcèlement de responsables syndicaux et non respect des plateformes signées avec les syndicats, fuites en avant et Manœuvres dilatoires..).

    De petits politiciens aux petits pieds parfois aux relents apatrides du reste, parvenus et nantis d’un certain pouvoir, font du mal aux autres et se croient éternels et indéboulonnables jusqu’à leur chute où ils commencent à parler de réconciliation.

    Il ne faut pas se chatouiller soit même parce que ça ne fait pas rire.

    A quoi servent le pouvoir judiciaire et les juges de ce pays ?
    A quoi ont servi les conclusions éclairées du collège des sages ?
    A quoi a servi les conclusions pertinentes de la Commission d’Enquête indépendante
    A quoi sert le Haut Conseil du dialogue social ?
    De quoi a accouché le HCRUN ?
    A quoi sert le Médiateur du Faso ?
    Que fait-on des résultats de l’ASCE-LC ?

    Quand il s’agit de mettre en place des cellules et des commissions budgétivores alors là, le Burkina est fort, même très fort. Et les experts surgissent à foison, les cabinets des copains aussi. Puis on crie au manque de moyens, on mendie à tout vent.

    Ca coûte quoi que la justice rende justice et qu’ensuite ceux qui veulent pardonner pardonnent. Encore faut il identifier le bourreau qui s’y reconnait et la victime qui accepte son repentir et le pardonne.

    Cette histoire est foncièrement politique/économique et il n’est pas faut de dire que ce sont les régimes militaires et notamment ceux des capitaines éclairés par certains esprits et théoriciens opportunistes, qui ont introduit des mœurs barbares et inhumains dans ce pays. Les auteurs se connaissent très bien. Des CDRs brouettes (selon le terme de Thom Sank lui même) ont servi avec zèle le Front Populaire puis Blaise Compaoré dont ils ont façonné et peaufiné le régime de sang pendant 27 ans avant de se découvrir maintenant en vieillissant, démocrates et chantres de la réconciliation. Ceux qui ont balayé la court du diable, ont dîné avec lui, ne sont pas moins diaboliques que le diable lui-même.

    De véritables cas de crimes environnementaux (désertification et pollution aux produits toxiques...), économiques (Corruption, concussion et pillage des ressources naturelles…), alimentaires/sanitaires (Introduction de denrées frelatées ou impropres à la consommation…) sont dénoncés chaque jour sans suite ; pas de sanction et on continue de parler de cohésion sociale, de réconciliation et bla et bla et bla !!!

    Quel membre de la société du pays réel a un problème avec son voisin au point de faire chavirer la Nation et qui nécessite une réconciliation. D’où les questions ethniques résultant du terrorisme tirent elles leur fondement quand par ailleurs on sait que les Chefs Jihadistes avaient gites et couverts au Laico Hotel aux frais du contribuable burkinabé ?

    Qu’on arrête de nous pomper l’air car en attendant la justice des Dieux, celle des Hommes et de l’Histoire sont implacables ici bas.

    Si Zéphyrin cherchait une occasion de se faire liquider politiquement il en a trouvé une de taille.

    Longue vie à nous tous et qui vivra verra !!!

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