Par ce geste fort apprécié par ces nombreux déplacés, constitués en majorité de femmes et d’enfants, la jeunesse catholique de l’archidiocèse de Ouagadougou répond à sa vocation, à un appel de l’évangile : être actrice de solidarité et du vivre-ensemble.

« Nous avons demandé à chaque paroisse et mouvement de jeunesse catholique d’apporter soit un sac de riz, soit un sac de maïs, soit un carton de savon. Aussi, il y a des contributions individuelles en nature (vêtements) et en espèces (ce qui a permis d’acheter des vivres de plus) », a expliqué le président de la jeunesse catholique de l’archidiocèse de Ouagadougou, Armel Régis Nikiéma.

Vue d’une partie des dons

Ce sont donc les bras chargés que les visiteurs ont effectué le déplacement dans cette zone périphérique nord de la capitale.

Cette action qui s’inscrit également dans le cadre des 24es journées diocésaines de la jeunesse catholique de l’archidiocèse de Ouagadougou ne s’est pas limitée à la remise de dons. Il a aussi consisté pour la délégation, d’échanger avec ces personnes déplacées, avec pour objectif de briser toute éventuelle barrière psychologique.

« Dans les échanges, une question était de savoir, en plus des vivres et des vêtements, quel est leur plus grand souhait, en attendant leur retour dans leurs zones de provenance. La réponse, c’est : obtenir un logement en dehors des camps, où ils pourront mieux préserver leur dignité et organiser leur vie », confie la délégation.

Armel Régis Nikiéma, remettant symboliquement les dons récoltés

Les bénéficiaires, eux, n’ont pas tari de bénédictions à l’endroit de leurs hôtes. « Votre acte est très noble, nous n’avons pas de mots pour vous exprimer suffisamment notre reconnaissance. Vous êtes venus apaiser nos cœurs et partager la peine que nous avons vécue. (…). Votre geste est d’autant louable qu’il vient de jeunes, et les jeunes sont les dirigeants de demain », a exprimé un des porte-paroles des bénéficiaires, Simon Tenkodogo.

« Nous vous remercions pour tout ce que vous avez fait, et par vous, tous ceux qui se soucient de nous. Depuis que nous sommes ici, ni la mairie ni l’action sociale n‘est au courant de nous ; seule l’église s’occupe de nous au quotidien. Nous leur (les responsables, ndlr) rendons grâce. Nous mangeons à notre faim et nous leur devons cette reconnaissance. Malgré le fait que nous sommes des musulmans, il n’y a aucune barrière et limite à leur générosité. C’est la fraternité et nous nous impliquons même dans tout ce qui se fait à l’église ici, car Dieu est unique », a traduit la représentante des femmes.

Par ce déplacement, l’organisation encourage également les Burkinabè à la solidarité

C’est dans une ambiance de gaieté, et après des heures d’échanges à bâtons rompus, que la délégation de la jeunesse catholique de l’archidiocèse de Ouagadougou a pris congé de ses « frères et sœurs », avec les pleines prières qu’ils puissent regagner, le plus rapidement possible, leurs localités respectives.

Selon le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR), à la date du 10 novembre 2020, le nombre de déplacés internes au Burkina était de 1 049 797. Ce qui implique de nombreux besoins matériels et non-matériels et une nécessaire chaîne de solidarité en leur faveur.

O.L
Lefaso.net