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Rapport 2003 sur l’état de la presse burkinabè : "Les journalistes révélés à eux-mêmes"

Publié le lundi 17 octobre 2005 à 07h10min

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L’institution des "gombos" au Burkina, les tarifs conventionnels applicables aux activités des organes de presse. Ce sont, entre autres, les points qu’aborde le rapport 2003 de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), sur l’état de la presse au Burkina. Ce rapport a été présenté le 14 octobre dernier au Centre national de presse Norbert Zongo.

L’Association des journalistes du Burkina (AJB) a présenté son premier rapport sur l’état de la presse au Burkina, édition 2003, le 14 octobre dernier, au Centre national de presse Norbet Zongo.

Ce rapport condense, en moins de 100 pages, un aperçu sur l’ensemble de la presse burkinabè. Il est divisé en quatre chapitres qui se complètent certes, mais n’exigent pas une lecture en continu. Dans le premier chapitre est campé le cadre juridique de la presse burkinabè. "On réalise brutalement en le lisant, commente Salif Koala, secrétaire chargé des publications de l’AJB, que notre profession reste frappée d’une illégitime suspicion à travers les temps et les pouvoirs".

Le chapitre 2 traite du paysage médiatique burkinabè. Il y est dressée une typologie des publications. Le 3e chapitre intitulé "le journalisme burkinabè", "révèle les journalistes à eux-mêmes", selon Salif Koala. "Il permet, commente-t-il, de mesurer avec pondération la puissance dont les journalistes sont affublés, comparée à la fragilité de notre Corps".

Le 4e chapitre traite, lui, des pratiques journalistiques et de leurs effets. Y sont abordés l’historique de l’institution des "gombos" au Burkina, qui remonterait au pouvoir du Front populaire, et les tarifs conventionnels applicables aux activités des organes de presse. Une situation telle qu’elle appelle la question suivante : "qu’est-ce que l’information aujourd’hui ?"

Des recommandations adressées à tous les acteurs de la presse burkinabè terminent le rapport. Morceau choisi (en page 91) : "Les employés de presse ont un rôle déterminant à jouer dans le progrès que pourra faire la presse burkinabè. (...)

Le statut flou ou ambigu du journaliste, lié à la précarité de son emploi, ne facilite pas son engagement dans les organisations syndicales et professionnelles. Pourtant, cela devrait être un motif galvanisateur pour rassembler les journalistes de la presse autour de la convention collective et de la carte de presse".

A propos de la convention collective

Où en est-on justement avec cette convention et cette carte ? "La création de la carte de presse est tributaire des modifications du Code de l’information", répond Jean- Claude Méda, président de l’AJB, qui ajoute que son association a suggéré une commission tripartite (patrons de presse, organisations professionnelles et Etat), pour définir les conditions de création de la carte de presse. Il souligne qu’il est aussi aussi question d’asseoir une commission tripartite qui statuera sur le dossier, pour la convention collective.

M. Méda indique par ailleurs que Luc Adolphe Tiao, président du Conseil supérieur de la Communication (CSC), compte organiser un forum où la convention collective sera au coeur des débats. On peut avoir le sentiment que "tout cela traîne un peu". Ce retard serait dû au rythme quelque peu lent des autres partenaires, soutient Jean Claude Méda.

Un début à toute chose

Pourquoi un rapport maintenant ? Réponse de Jean- Claude Méda : "En toute chose, il faut un début". Du reste, il indique que l’idée a longtemps habité l’esprit des responsables de l’AJB. Mais les moyens financiers faisaient défaut.

Le rapport se veut annuel. Le retard pris en ce qui concerne la production du rapport 2003, sera comblé avec la publication, "en 2006, d’un double numéro qui portera sur les éditions 2004 et 2005", assure Jean Claude Méda qui sollicite, pour cela, toutes les compétences internes et externes à l’AJB en vue d’une meilleure connaissance de la presse burkinabè.

Pour le président de l’AJB, en décidant de produire un rapport sur l’état de la presse burkinabè, "l’AJB entend, d’une manière générale, offrir un outil de référence, de travail et de décision à ses membres et à l’ensemble des journalistes, au grand public, aux organisations de la société civile, aux décideurs et organismes de développement".

Plaidoyer pour les journalistes

Dans l’immédiat, ajoute-t-il, la confection et la ventilation de ce rapport permettra notamment de sensibiliser l’opinion publique sur la situation réelle de la presse dans notre pays, les problèmes qu’elle connaît, et le rôle qu’elle peut jouer dans la consolidation de la démocratie, et de doter l’AJB d’un outil de travail et de plaidoyer autour des problèmes des journalistes.

L’équipe de rédaction, constituée essentiellement du bureau de l’AJB, se dit consciente des lacunes du présent rapport, notamment parce qu’il ne fait pas cas de la presse associative.

Autre lacune : un nombre impressionnant d’atteintes à la liberté de la presse et à l’intégrité physique des journalistes a été recensé. "Seulement, nous avons décidé de ne les publier qu’avec l’accord des premiers concernés". Si fait que les résultats, à ce propos, ont été maigres, à entendre Salif Koala. Pour les rapports futurs, l’AJB inivte à la collaboration de tous les confrères.

Par Cheick Beldh’or SIGUE
Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 17 octobre 2005 à 10:23, par Sabari San En réponse à : > Rapport 2003 sur l’état de la presse burkinabè : "Les journalistes révélés à eux-mêmes"

    Merci pour cet article. Mais on reste sur sa soif. Des questions essentielles n’ont pas été abordées par son auteur.
    Qui a rédigé ce rapport ? Un consultant ou groupe de consultants, nationaux ou étrangers ? Qui a financé ce rapport et à quelle hauteur ? Où peut-on se l’approprier, à Ouaga, Bobo et dans les autres provinces ? Il coûte combien ? A été imprimé où ? Serait-il disponible sur le Net, à quelle adresse ?...
    Par ailleurs, nous sommes en 2005 finissant. Et des journalistes professionnels (AJB) - qui connaissent mieux que quiconque l’intérêt du temps ("que s’est-il passé hier dans mon village ?" nous servent un rapport vieux -dans les faits - de deux ans ?...
    J’ai parfois mal à mon métier ! C’est à désespérer vraiment !

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