L’interprétation de l’article 37 de la constitution a donc été faite en faveur du Président sortant. Le fameux article qui stipule que le Président du Faso est élu pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois.

Tout compte fait, on ne peut s’empêcher d’interpréter l’attitude du parti au pouvoir que comme difficilement compréhensible. En effet, alors même que certains des candidats attendaient la décision du conseil constitutionnel, le parti du Président sortant, continuait dans l’indifférence, de mettre sa machine électorale en marche.

Serait-ce pour cela que certains des candidats n’ont pas jugé nécessaire de faire le déplacement du conseil constitutionnel ? On n’est pas loin de le penser. Surtout que le matin même, le CGD livrait les résultas de son second sondage. National celui là, il donnait Blaise COMPAORE largement en tête. Une juste confirmation des résultas du premier sondage, réalisé dans la ville de Ouagadougou sur un échantillon de 1200 personnes.

Maître Sankara, l’un des requérants, et candidat lui aussi, a donc tout naturellement transformé l’audience du conseil constitutionnel, en un tribunal pour le régime COMPAORE ; Singlant et direct comme on le connaît, l’occasion ne pouvait être mieux rêvée. De là à penser que la campagne ne fait que commencer, il n’y a qu’un pas. Vite franchi par les partisans de celui qu’ils qualifient volontiers, de « Zorro » de la politique au Burkina.

Certes, personne ne se doutait vraiment que le conseil constitutionnel tranche autrement. Mais le parti au pouvoir, en se comportant comme s’il était déjà dans le secret des dieux, a vraiment fait déteindre les robes de Idrissa TRAORE et de ses collègues. La décision est finalement apparue comme un non événement.

Seul suspense, celui du rejet ou non de la candidature de Boukary KABORE, dit « le lion. » Il n’avait pas pu disposer à temps du reçu de versement de la caution des cinq millions F.CFA exigés. Le MBDHP, tout comme d’autres associations de la société civile avaient pris fait et cause pour le concerné. Finalement, il ne sera pas de la partie. Au grand dam de ceux qui voyaient en lui, la personne capable de donner un peu de piment à cette élection présidentielle.

Juvénal Somé
Lefaso.net