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Réconciliation nationale : Plus qu’un souhait, une impérieuse nécessité

Publié le jeudi 7 janvier 2021 à 23h55min

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Réconciliation nationale : Plus qu’un souhait, une impérieuse nécessité

Le Burkina Faso, ce n’est pas seulement la patrie où la mort nous vaincrons. Ce n’est pas seulement, le pays des Hommes intègres, des femmes et des enfants hospitaliers. C’est aussi un pays des plaies béantes, des cœurs déchirés. Des Voltaïque ont volé, pillé, détruit des familles voltaïques. Des Burkinabè ont pris le relais et ont fait pire. Aujourd’hui, nous sommes dans le même panier. Pour triompher ensemble, il faut qu’on solde nos comptes. La réconciliation est plus que nécessaire.

Roch Marc Christian Kaboré a du pain sur la planche. Pour son second mandat qui commence, une nouvelle priorité s’ajoute à ses missions. En plus de la lutte contre le terrorisme, le Covid-19, il doit œuvrer à réconcilier les Burkinabè. La réconciliation, c’est une impérieuse nécessité. Les Burkinabè doivent se parler, s’écouter. Dans le contexte actuel, il est impératif qu’on ait les mêmes visions pour le Burkina. Au moins, on doit pouvoir s’accorder sur l’essentiel. On voit bien qu’actuellement, on se comporte à l’image des singes des montagnes. Certains bâtissent la maison, d’autres la détruisent. C’est un éternel recommencement.

Cette réconciliation, si le président arrive à la faire, sera à son honneur. D’autres avant lui ont échoué. Mais en fait, il n’a pas d’autre choix que d’aller dans ce sens. Cela vaut également pour tous les Burkinabè. Sinon, on restera à tourner en rond comme des éphémères en saison pluvieuse. Le pouvoir du MPP et de ses alliés a causé certainement des torts à certains. Si le pouvoir ne s’en rend pas compte, ceux d’en face y pensent.

La réconciliation est une urgence

Il est urgent pour le président d’y aller car on ne sait jamais. Le pouvoir peut lui échapper un jour. Lui et ses camarades vont subir les sbires de leurs tombeurs. Ce sera leur tour de crier sur tous les toits, la nécessité de se réconcilier. On se demandera certainement comment cela pourrait arriver. Blaise Compaoré et ses partisans étaient convaincus qu’ils étaient des indéboulonnables. La suite, on la connaît. Le beau Blaise a trouvé refuge dans sa belle-famille. C’est presque un sacrilège en pays moaga. C’est tout simplement une humiliation. Aujourd’hui, l’ancien parti au pouvoir et ses alliés sont devenus des chantres de la réconciliation.

Le pardon, un remède

Pourtant, Blaise Compaoré et les siens avaient tout pour aller vers cette réconciliation. Mais, ils n’ont rien fait. Ils ont plutôt insulté l’intelligence des Burkinabè. Au cours d’une visite au mausolée de Tiefo Amoro à Noumoundara, nous avons abordé cette question avec un vieux. Il nous a rappelé qu’au temps de la crise Norbert Zongo, le pouvoir d’alors était venu les consulter. Comme remède, les sages avaient prescrit une demande de pardon à la famille du journaliste. Ils seront déçus. En lieu et place, une journée nationale du pardon est organisée. L’initiative était noble. Mais le contenu était vide. On pardonne qui ? Pourquoi ?

Pour qu’il y ait de la réconciliation, il faut de la vérité, de la sincérité

Comme le disait Nacer Behous, une réconciliation faite sur une base de méfiance, est inéluctablement vouée à l’échec. Qu’on ne se trompe pas, la réconciliation est évidemment différente de l’impunité. Pour qu’il y ait la réconciliation, il faut la vérité, la sincérité. Or, on a l’impression que des gens se trouvent trop beaux, trop gros, pour demander « pardon », pour dire la « vérité ». Pour ceux qui sont morts, ils ne revivront plus. C’est sûr. Pour les victimes des crimes économiques et autres, on peut faire des réparations.

Peu importe la gravité, on doit accepter mâcher et avaler son amertume.

On doit arrêter les jeux de cache-cache. Nous ne sommes ni des chats, encore moins des souris. L’on doit regarder vers l’avenir. Les bourreaux doivent se confesser. Les victimes doivent accepter. Dans la tradition, le pardon ne se refuse pas. Peu importe la gravité, on doit accepter mâcher et avaler son amertume. Il arrive que lors d’une réconciliation, on pleure en croquant le cola de la paix. La gorge nouée de douleur, on verse l’eau de l’entente par terre.

S’ils le faisaient, ce n’est pas parce que les coutumiers ne sont pas éclairés. C’est parce qu’ils savent que sans la cohésion, tout est voué à l’échec. Ainsi, aux uns et aux autres, on vous demande de juste tourner la page, pas de la déchirer. Le pardon, est la plus belle fleur de l’histoire…

Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 8 janvier 2021 à 02:08, par Cheikh En réponse à : Réconciliation nationale : Plus qu’un souhait, une impérieuse nécessité

    En tout cas, qu’on commence par les droits déflatés encore vivants, on a assez attendu, car c’est bien cela les plus anciens, qui doivent ouvrir le chemin aux autres !

  • Le 8 janvier 2021 à 09:01, par VISION En réponse à : Réconciliation nationale : Plus qu’un souhait, une impérieuse nécessité

    Espérons pour tous que vous serez entendu : je retiens ceci :

    "Cette réconciliation, si le président arrive à la faire, sera à son honneur. D’autres avant lui ont échoué. Mais en fait, il n’a pas d’autre choix que d’aller dans ce sens. Cela vaut également pour tous les Burkinabè. Sinon, on restera à tourner en rond comme des éphémères en saison pluvieuse. Le pouvoir du MPP et de ses alliés a causé certainement des torts à certains. Si le pouvoir ne s’en rend pas compte, ceux d’en face y pensent.

    La réconciliation est une urgence"
    MERCI

  • Le 8 janvier 2021 à 09:56, par un gondwanais En réponse à : Réconciliation nationale : Plus qu’un souhait, une impérieuse nécessité

    Si la justice faisait son travail nous n’en serions pas à parler de réconciliation et pire, nationale, laquelle sera loin de permettre de solder quelque compte ! Rendons justice aux uns et aux autres et les coeurs vont s’apaiser ; Que dites vous d’une journée de pardon décretée un certain mois de mars ? Ce sera de la mascarade, du théâtre, même si c’est le siège du FESPACO, tant que le droit ne sera pas dit sur certains faits.

  • Le 8 janvier 2021 à 11:05, par Stalinsky En réponse à : Réconciliation nationale : Plus qu’un souhait, une impérieuse nécessité

    Quand on parle de réconciliation il faut se poser la question : Réconciliation avec qui et pourquoi faire ?
    Un bourgeois peut il se réconcilier avec un prolétaire qui est exploité ? L’histoire du Burkina a été et restera une histoire de lutte de classes, une histoire de lutte entre ceux qui veulent continuer à voler le pays de connivence avec l’extérieur et ceux qui luttent réellement pour le développement du pays. Si il s’agit de discuter des crimes de sang, pour surtout la nouvelle génération, il faut savoir que le premier crime date de la période du Général Lamizana quand un Garde-cercle à tué son collègue qui était de garde au cercle de Ouagadougou, actuellement là ou l’on confectionne les passeports, pour de l’argent qui s’y trouvait. Cela à causé un grand émoi car ce n’était pas dans l’éducation et la tradition des voltaïques. Le Garde-cercle criminel a été fusillé sous l’ordre du Général Sangoulé Lamizana. Que dire des morts qui ont eu lieu par la suite. Qui a fait tué le parachutiste commandant Moumouni à Ouahigouya qui s’opposait au retour de la base française en Haute Volta ? Comment est mort le Docteur Sawadogo de retour de l’hôpital Yalgado lors du coup d’Etat du CSP de Jean-Baptiste Ouédraogo ? Comment est décédé le Colonel Nézien Badembié ? SOME Yorian Gabriel etc...et beaucoup d’autres sous le Burkina Faso. Je pense que les responsables de ces crimes ne viendront pas se découvrir publiquement. Le plus grand criminel est Blaise Compaoré. Gilbert avec son RSP dira qu’il n’est pas le chef de l’armée.
    Si Roch pense que l’on viendra encore faire une fausse réconciliation en tuant des poulets aux ancêtres et dire que nous nous pardonnons mutuellement pour éviter la foudre de Blaise Compaoré et se faire pardonner (car il n’a pas suivi les recommandations de son père à la télévision qui conseillait de rester fidèle au chef), il se trompe gravement car il ne connait pas très bien Blaise qui est très rancunier et qui a signé un pacte de défense des intérêts Français c’est pourquoi ils l’on exfiltrer. Il ne faut pas essayer de tromper les gens. Tous ceux qui ont commis des crimes de sang doivent être jugés et punis.
    Nous devons liquider les djihadistes, résoudre la question énergétique du pays et exporter des technologiques pour renforcer notre économie.

  • Le 8 janvier 2021 à 11:52, par Le Sage En réponse à : Réconciliation nationale : Plus qu’un souhait, une impérieuse nécessité

    Et comment pourrait-on se réconcilier dans un pays qui fonctionne à l’envers. Un pays où, pendant qu’un président nouvellement élu "jure" qu’il veillera à ce que justice se fasse pour TOUS les burkinabè, la simple Administration refuse d’exécuter des DÉCISIONS DE JUSTICE ! Voir Dossier des policiers de l’APN injustement sanctionnés !!! Il y a pleins d’autres dossiers, similaires (Thomas Sankara, Norbert Zongo, Yirgou, etc. Et avec ça, certains continuent de croire qu’il y aura... réconciliation. Eh, bien, commençons à fonctionner normalement d’abord.
    Merci.

  • Le 9 janvier 2021 à 16:43, par Rasta En réponse à : Réconciliation nationale : Plus qu’un souhait, une impérieuse nécessité

    La nouvelle escroquerie des Democrates en Papier sappelle reconciliation . Comment peut-on reconciller le voleur et le proprietaire de la chose si la chose nest pas restituee ? Comment peux ton avoir la paix sil nya pas de justice ou si la chose commune nest pas partagee equitablememt ?
    Est ce que cette reconciliation veux dire que tout ce qui a ete voler sera restituer ?
    Je te pardone davoir manger mon haricot mais mon ventre est vide ;va tu partager ton macaroni avec moi ?
    Ceux qui sont mort parceqe largent de hospital a ete detouner . Ceux qui nont pas eu deducation parceque largent de lecole a ete utiliser a des fin personel voir detourne ?
    Tant que le pays est mal gouverne ,tant quil nya pas de justice equitable ,tant que tout ceux qui sont complice de ces crime de sang sont les decideur,tant que le nepotism es engranger dans nos moeurs, tant que les policiers Raquette a ciel ouvert, une reconciliation napportera rien au BF.
    La lutte contre la corruption vien en premier lieu que la reconciliation. Je prefere un project de development integer, un project de justice equitable pour tous , un project de lutte contre la corruption qune reconciliation Bidon et unitille . A moin d1 demi siecle nous avons eu deux project de reconciliation . Si on continue de pretendre se reconcilier alors qen realite le system est pouri, cest inutille. Non a la classes politique des annee 1960 a nos jours, ce sont tous de complice de limperiaisme . Oui au jugement des crime de sang ,Oui au jugement de cette classes politique dabors, Oui a la lutte contre la corruption.
    Oui a la restitution de bien vole. Seul les rasta peuvent nous sauver ,les politiciens tube digestifs sont la pour leur oesophage

  • Le 9 janvier 2021 à 23:34, par Nabiiga En réponse à : Réconciliation nationale : Plus qu’un souhait, une impérieuse nécessité

    @ La Réconciliation nationale

    Tout à fait d’accord avec toi dans les termes auxquels tu parles de la réconciliation nationale. L’urgence de réconcilier les filles et fils de notre pays, est sans appel. Cela étant dit, qui dit réconciliation, dit deux protagonistes qui se mettent d’accord pour enterrer leurs différends afin de vivre en harmonie. Le problème qui se pose est qui mine la réconciliation burkinabè est que, alors qu’une partie est prête à s’asseoir pour ladite réconciliation, l’autre partie et ses alliés, tapis dans l’ombre à Ouaga et à l’étranger, ne veulent pas répondre présent à la table de réconciliation. Si l’on doit entamer une chose et que l’on est soucieux de la réussite, ça ne peut pas se faire au hasard, il faut bien un plan d’action, une feuille de route bien établie afin d’espérer une réussir. Le gouvernement, par la voix de son Président, n’a pas marché ses mots, il a été équivoque sur la réconciliation. ‘Rentrez au pays, mettez-vous à la disposition de la justice, la justice dira son mot, et on pourra se réconcilier’ a-t-il martélé.

    La réconciliation ne peut être nullement conditionnée par le pardon préalable et c’est ce que l’autre partie tient comme condition avant de se mettre à table. Du coup, on sait qui ne veut pas la réconciliation. L’autre partie.

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