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Footballeurs d’élites : Réussir sa reconversion professionnelle, les gloires et déboires de certains sportifs burkinabè

Publié le jeudi 3 décembre 2020 à 23h05min

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Footballeurs d’élites : Réussir sa reconversion professionnelle, les gloires et déboires de certains sportifs burkinabè

Si certains footballeurs burkinabè ont eu une bonne reconversion après leur carrière, d’autres par contre, dans l’anonymat total, broient du noir. Le président de l’Association des anciens footballeurs du Burkina Faso (ASAF-BF), Mamadou Dossama et Idrissa Traoré, secrétaire général de ladite association, interrogés, sont revenus sur la question de la reconversion des anciens footballeurs.

Une des caractéristiques importantes d’une carrière de footballeur « d’élite est sa brièveté ». En effet, comparativement à la plupart des autres activités professionnelles, celle de sportif professionnel, se termine à un âge précoce. C’est pourquoi, il est conseillé, en activité, de penser très tôt à sa reconversion en se faisant bien entourer.

Au Burkina Faso, il y a des exemples de reconversion plus ou moins réussies de certains anciens footballeurs. C’est le cas de Rahim Ouédraogo, Boureima Maiga, Kassoum Ouédraogo dit Zico, Mamadou Dossama, Sié Clovis Kambou, etc. Il y a aussi ceux qui sont restés dans l’anonymat total à la fin de leur carrière. Pas parce qu’ils n’ont pas fait les beaux jours de leurs clubs ou qu’ils n’ont pas eu assez d’argent. Mais tout simplement parce qu’ils n’ont pas fait de placement judicieux tout en cogitant à leur reconversion.

Mamadou Dossama et Idrissa Traoré

A en croire l’ancien capitaine de l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO), président de l’Association des anciens footballeurs du Burkina Faso (ASAF-BF), Mamadou Dossama, le problème de reconversion ne s’est pas posé à son niveau. Après avoir fait les beaux jours de l’Etoile filante de Ouagadougou de 1992 à 2002 et disputé deux Coupes d’Afrique des nations (CAN) notamment celles de 2000 et 2002, l’ex capitaine de l’EFO est aujourd’hui communicateur, imprimeur et coach en développement personnel.

Son secret, c’est que parallèlement à sa carrière, il poursuivait les études. « Papa insistait pour que j’ai le baccalauréat, c’est cela qui a tout déclenché », a-t-il confessé. Selon ses propos, son épouse a aussi été un grand atout, non des moindres dans cette reconversion réussie. « J’ai eu une personne dans ma vie qui a beaucoup facilité les choses. Cette personne, c’est mon épouse. Pendant que je jouais, elle était préoccupée par ce que j’allais faire après. Je vais merveilleusement bien et je rends grâce à Dieu. Je suis un homme épanoui, marié et père de deux grands enfants », a-t-il laissé entendre.

Penser à l’après

Pour la nouvelle génération, l’ex international burkinabè n’a pas manqué de donner des conseils. « Le fait qu’ils sont des multimillionnaires, quand tu essaies de les approcher, ils pensent que c’est pour leur argent. La jeune génération de footballeurs doit se faire bien entourer et faire des placements judicieux avec leur argent », a-t-il regretté et d’ajouter : « Nous à notre temps, on n’avait pas des contrats aussi faramineux mais on s’en est sorti. Tout dépend de la gestion ».
Idrissa Traoré, secrétaire général de l’ASAF-BF, est un ancien joueur de l’Union sportive du Yatenga (USY), de SANTOS FC et de l’Union sportive de Ouagadougou (USO). Après sa carrière de footballeur professionnel, il s’est lancé dans la formation des jeunes footballeurs burkinabè. Il est actuellement l’entraineur principal du Canon du Sud. Le commerce semble lui aller parfaitement puisqu’il vend des équipements sportifs. C’est d’ailleurs chez lui que certains clubs de la capitale se ravitaillent en dehors des individus.

Pour lui, la reconversion est une chose que tout footballeur doit mettre en avant quand il est en activité. « Cela ne devrait pas surprendre ». « L’élégance voudrait que je ne parle pas de moi-même. Mais l’exemple de Mamadou Dossama, Maiga Boureima et autres sont à louer et je les félicite », s’est-il réjoui. A la jeune génération, il dit ceci : « La vie ne tient qu’a un fil. Tout peut changer d’un moment à un autre. Par conséquent, il faut savoir investir. Il y a aussi des pièges dans lesquels il ne faut pas tomber », a-t-il opiné.

Mamadou Dossama

Au Burkina Faso, le cas emblématique de l’ex gardien de but, Ibrahim Diarra, revient sur toutes les lèvres quand on veut parler de la mauvaise reconversion. Il est actuellement entraineur d’une équipe de deuxième division dans le Faso foot. Il y a également le cas de Toussaint Natama, Drissa Baga. Cependant, on ne devrait pas perdre de vue que chacun a sa trajectoire et sa chance. Ibrahim Diarra a été une idole, et pour beaucoup dans le déclenchement de leur carrière. Si aujourd’hui il n’a pas eu la fin de carrière qu’il aurait souhaitée, on espère que la vie lui rendra ce qu’il a donné au football burkinabè.

Hors du Burkina, nous pouvons citer l’Ivoirien Emmanuel Eboué, ancien joueur d’Arsenal, le Camerounais Samuel Ipoua, ex joueur de Toulouse, le Franco-sénégalais Johachin Fernandez, ancien joueur de Bordeaux. Ils ont tous connu la banqueroute. Le dernier cité était un sans domicile fixe (SDF), jusqu’à ce qu’on le retrouve mort en 2017.

Qu’à cela ne tienne, l’autorité sportive burkinabè devrait prendre aussi des dispositions afin de venir en aide aux anciennes gloires qui ont quelque-peu raté leur reconversion. Le cas de l’ex champion d’Afrique de boxe poids plume, Nabaloum Dramane dit « Boum-boum », embauché comme planton au ministère des Sports est déjà un bon début.
Obissa Juste MIEN
LeFaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 décembre 2020 à 08:29, par Time Will Tell En réponse à : Footballeurs d’élites : Réussir sa reconversion professionnelle, les gloires et déboires de certains sportifs burkinabè

    Bel article. mais le dernier exemple est loin d’être qualifié comme "un bon début". Non, non et non. Pour ce qu’il a été pour le Burkina, c’est une pension qui doit lui être versée. mais recruter un champion du monde comme planton ou vigile au ministère des sports est la pire forme d’ingratitude. voici quelqu’un qui a fait bénéficier tout ministère à travers des voyages, des interviews, des honneurs, des promotions... c’est ce type que vous prenez mettre au bas de votre échelle pour bien piétiné. Pauvre du burkina !!! les anciens présidents ont un statut (malgré tous leurs fortunes), mais les champions du monde n’ont aucun statut. ca coute combien de donner un statut de pensionnaire à Boum-boum en lui versant (100 000F/mois) que faire de lui la risée de ces secrétaires impolis du ministères en l’employant comme gardien.

    • Le 4 décembre 2020 à 12:00, par un gondwanais En réponse à : Footballeurs d’élites : Réussir sa reconversion professionnelle, les gloires et déboires de certains sportifs burkinabè

      Bien dit TWT ; il a quel âge et pendant combien de temps travaillera t il pour se faire une pension retraite ? A coup sûr, à sa retraite, s’il y parvient, il redevient ce qu’il était avant son recrutement à ce ministère. Si donc la copie peut être revue, ce ne serait pas du tout mauvais.

    • Le 4 décembre 2020 à 12:14, par Vérité En réponse à : Footballeurs d’élites : Réussir sa reconversion professionnelle, les gloires et déboires de certains sportifs burkinabè

      Je suis tout à fait d’accord avec vous.
      Il n’a pas été à l’école pour pouvoir occuper un autre poste, j’en conviens, mais il mérite une pension et un metier plus valorisant quand nous savons comment sont traités malheureusement les plantons chez nous.

      Oui, ils étaient tous contents d’être de son staff pour voyager et aujourd’hui, plutôt que d’avoir une pension et être personne ressouces d’un club de boxe, il est planton du ministère, et ils en sont fièrs.

      Mieux, ce ministère devrait être celui-là même qui aide les sportifs à épargner et à investire quand on sait qu’au burkina, la précarité fait que l’épargne n’est pas une priorité.

      Merci et bonne suite

  • Le 4 décembre 2020 à 12:44, par LOS En réponse à : Footballeurs d’élites : Réussir sa reconversion professionnelle, les gloires et déboires de certains sportifs burkinabè

    Totalement d’accord avec toi "Time Will Tell". Boum Boum méritait mieux en le faisant engagé dans une Banque, une maison d’Asssurance ou encore une compagnie de téléphonie au service clientèle car cela participe même à la vente de l’image de marque de la maison. En effet, avoir avec soi un ancien champion est un plus.

  • Le 4 décembre 2020 à 15:33, par Komagnini En réponse à : Footballeurs d’élites : Réussir sa reconversion professionnelle, les gloires et déboires de certains sportifs burkinabè

    La solution proposée à Boum-Boum n’est indiscutablement pas le mieux indiquée, même si çà le mérite de l’éloigner de la clochardisation. Il sied qu’il soit envisagé, comme le proposent d’ailleurs les responsables de cette association, qu’un dispositif solide soit mis en place pour garantir une après carrière heureuse pour nos athlètes, qui nous ont fait rêver en portant haut, à un moment donné, le flambeau de notre bayiri. Cependant, leur verser une pension mensuelle comme proposé ne me paraît pas justifié. Pour prétendre à une pension, il aurait fallu cotiser à une caisse de retraite pendant sa période d’activité. Ces acteurs ne l’ont pas fait pendant leur période riche en couleurs et en monnaies trébuchantes, alors il parait difficile de prendre l’argent des cotisants pour payer des pensions à des gens qui auraient dû cotiser quand ils en avaient l’occasion. Il peut être envisagé dans ces conditions de créer une structure spécialisée qui s’occuperait des vieux jours des acteurs sportifs (pourquoi pas musicaux pendant qu’on y est) et dans laquelle ils cotiseraient pour prétendre à une assistance lorsque viendra le moment de raccrocher. Des pistes existent déjà au niveau de la CNSS (Cf. assurance volontaire), mais vu les sommes faramineuses que ces gens manipulent pendant leur jeunesse, les pensions servies par cette institution, dans ces conditions, ne les enchantent guère. Il est alors important que chacun gère sa carrière en se disant qu’elle n’est pas longue, qu’elle prendra fin si vite et qu’il est important de se garantir un niveau de vie acceptable. Dans l’attente de la mise en place de cette structure spécialisée ci-dessus proposée, la piste de la CNSS paraît pour le moment le mieux indiquée, quelle que soit la modicité de la pension servie. Elle a le mérite d’éviter la déchéance décrite par ailleurs.

  • Le 4 décembre 2020 à 15:35, par Komagnini En réponse à : Footballeurs d’élites : Réussir sa reconversion professionnelle, les gloires et déboires de certains sportifs burkinabè

    La solution proposée à Boum-Boum n’est indiscutablement pas le mieux indiquée, même si çà le mérite de l’éloigner de la clochardisation. Il sied qu’il soit envisagé, comme le proposent d’ailleurs les responsables de cette association, qu’un dispositif solide soit mis en place pour garantir une après carrière heureuse pour nos athlètes, qui nous ont fait rêver en portant haut, à un moment donné, le flambeau de notre bayiri. Cependant, leur verser une pension mensuelle comme proposé ne me paraît pas justifié. Pour prétendre à une pension, il aurait fallu cotiser à une caisse de retraite pendant sa période d’activité. Ces acteurs ne l’ont pas fait pendant leur période riche en couleurs et en monnaies trébuchantes, alors il parait difficile de prendre l’argent des cotisants pour payer des pensions à des gens qui auraient dû cotiser quand ils en avaient l’occasion. Il peut être envisagé dans ces conditions de créer une structure spécialisée qui s’occuperait des vieux jours des acteurs sportifs (pourquoi pas musicaux pendant qu’on y est) et dans laquelle ils cotiseraient pour prétendre à une assistance lorsque viendra le moment de raccrocher. Des pistes existent déjà au niveau de la CNSS (Cf. assurance volontaire), mais vu les sommes faramineuses que ces gens manipulent pendant leur jeunesse, les pensions servies par cette institution, dans ces conditions, ne les enchantent guère. Il est alors important que chacun gère sa carrière en se disant qu’elle n’est pas longue, qu’elle prendra fin si vite et qu’il est important de se garantir un niveau de vie acceptable. Dans l’attente de la mise en place de cette structure spécialisée ci-dessus proposée, la piste de la CNSS paraît pour le moment le mieux indiquée, quelle que soit la modicité de la pension servie. Elle a le mérite d’éviter la déchéance décrite par ailleurs.

  • Le 5 décembre 2020 à 09:56, par Manuel En réponse à : Footballeurs d’élites : Réussir sa reconversion professionnelle, les gloires et déboires de certains sportifs burkinabè

    Bonjour
    Vraiment il y a des internautes qui affirment parfois des choses difficiles à comprendre ; parce qu’il a été champion du monde, l’état devrait le faire embaucher comme banquier au lieu de gardien ? Bon Dieu, il ne faut donc pas de diplôme pour travailler dans une banque ?
    Boum boum a bénéficié d’une villa et d’un travail, il faut avoir du respect pour le contribuable burkinabè qui travaille à ce qu’il ait un salaire. Un gardien n’est pas le dernier boulot pour un individu ; pourquoi vous ne demandez pas d’offrir des villas et des millions aux instituteurs, aux Sage femmes qui sauvent des vies chaque jour dans des conditions difficiles ?
    Un peu de réflexion car tout citoyen contribue à développer le pays quel que soit son rang social !

  • Le 6 décembre 2020 à 07:01, par HUG En réponse à : Footballeurs d’élites : Réussir sa reconversion professionnelle, les gloires et déboires de certains sportifs burkinabè

    Ce ne sont pas seulement les enseignants et les sages femmes qui ont des conditions de vie difficile.. Boum boum mérite mieux que ça. Tout ne se résume pas aux diplômes.on pouvait le valoriser à travers la discrimination positive.

  • Le 7 décembre 2020 à 14:42, par yambia En réponse à : Footballeurs d’élites : Réussir sa reconversion professionnelle, les gloires et déboires de certains sportifs burkinabè

    le sport est bon pour le physique, pas pour devenir riche

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