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Santé : La prématurité constitue la 3e cause de décès dans les formations sanitaires du Burkina

Publié le mardi 24 novembre 2020 à 22h55min

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Santé : La prématurité constitue la 3e cause de décès dans les formations sanitaires du Burkina

La Journée mondiale de la prématurité a été célébrée en différé le mardi 24 novembre 2020 au Burkina Faso. Placée sous le thème « Prévention de la prématurité », cette célébration a été portée par la Société burkinabè de pédiatrie (SOBUPED) et la Société des gynécologues obstétriciens du Burkina (SOGOB), en collaboration avec le Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles-de-Gaulle.

Rakiéta Sanfo est mère d’un enfant né prématurément à sept mois. Son bébé a séjourné 42 jours au service de néonatologie du Centre hospitalier universitaire (CHU) pédiatrique Charles-de-Gaulle, qui a ouvert ses portes il y a seulement un an. En 42 jours, les visites de sa famille ainsi que de sa belle-famille se sont progressivement raréfiées, et ont même cessé. Personne ne croyait que son bébé s’en sortirait. Mais c’était sans compter sur le dévouement des agents de santé et la rage de vivre du nourrisson. Aujourd’hui, « le boss » comme elle appelle affectueusement son fils, est sorti de l’hôpital, mais est surtout un bébé en bonne santé qui a défié les pronostics.

Les participants à la célébration de la Journée mondiale de la prématurité.

Comme « le boss », ce sont, en l’espace d’une année, 489 nouveau-nés dont 150 prématurés avec des poids de naissance variant entre 600 et 1800 g en moyenne, qui ont été admis à l’unité de néonatologie du CHU pédiatrique Charles-de-Gaulle, avec malheureusement un taux de létalité élevé. Ce centre contribue, avec ceux de l’Hôpital Saint-Camille, du CHU Yalgado-Ouédraogo et du CHU de Tengandogo, à la prise en charge des prématurés dans la région du Centre, réduisant ainsi leur morbidité et leur mortalité.

Démonstration de la méthode kangourou.

Dans le monde, ce sont quinze millions de bébés qui naissent prématurément par an, soit un bébé sur dix, avec malheureusement un million de décès. En 2018, le Burkina Faso a enregistré 16 940 naissances prématurées sur 759 084 naissances, soit 2,2% des naissances. Et comme le relève Pr Yé Diarra, présidente de la Société burkinabè de pédiatrie (SOBUPED), la prématurité constitue la troisième cause de décès dans les formations sanitaires après le paludisme et les infections respiratoires.

Face à ces chiffres inquiétants, il est important de mener la réflexion sur la prévention de la prématurité, d’où le choix du thème de cette année. A en croire Pr Yé Diarra, la prévention de la prématurité passe par la prévention primaire qui repose sur la lutte contre les facteurs de risque de survenue de la naissance prématurée à savoir : la pauvreté, le stress, les travaux pénibles, la consommation de produits non-recommandés, les grossesses précoces, etc.

Pr Yé Diarra, présidente de la SOBUPED.

A tout cela s’ajoute la prévention secondaire. Il s’agit de prévenir les multiples complications possibles liées à la prématurité, comme les difficultés respiratoires. Pour ce faire, il faut une bonne prise en charge dès la salle de naissance, la mise en condition correcte pour le transfert, encourager la méthode kangourou dans les formations sanitaires non-dotées de couveuses, la mise au sein précoce, le renforcement des capacités du personnel, etc.

Plaidoyer des sociétés savantes

Pour réduire la mortalité liée à la prématurité, les sociétés savantes, notamment la SOBUPED et la SOGOB, plaident pour que le ministère de la Santé et ses partenaires poursuivent leurs efforts à l’endroit du couple mère-enfant. Il s’agit notamment de prévoir un endroit pour nouveau-nés dans les maternités ; l’aménagement d’unités de soins maternels kangourou dans les centres de santé, les hôpitaux de district et les CHU ; la création et l’équipement d’unités de néonatologie dans les services de pédiatrie de tous les hôpitaux, etc.

Photo de famille.

Un plaidoyer que Dr Narcisse Naré, chargé de mission, représentant la ministre de la Santé, devrait transmettre aux premières autorités sanitaires du pays.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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