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CAN/Mondial 2006 : Ouganda/Burkina : 2-2

Publié le lundi 10 octobre 2005 à 08h17min

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Les Etalons n’iront pas à la CAN 2006. Ils ont été éliminés aussi bien par leur propre résultat (2-2) face aux Cranes de l’Ouganda lors de la dernière journée des éliminations que celui de l’opposition Afrique du Sud-RD Congo (2-2). Mais le Burkina, pour une fois dans ces éliminatoires, est rentré d’un voyage avec 1 (un) point. On peut s’en consoler.

Pour ce dernier match des éliminatoires, combinées CAN/ Mondial 2006, les Etalons ont hérité, comme dernier adversaire, d’une équipe des ‘’Cranes’’ de l’Ouganda lézardée. La Fédération ougandaise (FUFA) qui est gérée actuellement par un bureau provisoire est quasiment inexistante pour s’occuper d’une équipe nationale.

Beaucoup de joueurs, les pros surtout, ont tourné dos à la sélection surtout que ses chances de se qualifier à la CAN étaient nulles. Le nouvel entraîneur des Cranes, l’Egytien Mohamed Abass, à 72 heures de la rencontre, se lamentait encore. ‘’Je n’ai pas de joueurs’’, a-t-il lancé. Et lui-même avait fini par prendre le match en otage. A 48 heures du coup d’envoi, Abass annonce sa démission s’il ne reçoit pas ses 6 mois d’arriérés de salaires de 3000 dollars américains (5 millions et demi de shilling ou près de 1,8 million de F CFA).

Les Etalons avaient en ce moment, les meilleures cartes en main pour jouer les bons rôles. Ils sont arrivés à Kampala gonflés à bloc par leur double victoire contre les Simbas de la RDC et les Bafana Bafana de l’Afrique du Sud. Contrairement aux Ougandais qui n’avaient plus grand-chose à espérer dans ce match, les Etalons, pour reprendre le mot de Aziz Nikièma, le meneur de jeu burkinabè sont venus pour jouer la ‘’qualif ».

Et pour ce faire, le Burkina a mis les moyens pour assurer une préparation à son équipe qui a séjourné à Lens avant de rallier l’Ouaganda. Sur place en Ouganda, le Burkina a pris en main l’accueil et l’installation de son équipe afin de minimiser les torts que l’inorganisation des Ougandais pouvait causer aux Etalons en assurant soi-même le logement de l’équipe par exemple. Les Ougandais confrontés a d’énormes difficultés financières ne pouvaient se contenter du peu. On a dû se passer de certains pros, faute de moyens financiers pour assurer l’achat du billet d’avion.

A la veille du match, tout ce qu’il est convenu d’appeler avantages des Etalons va fondre. Tanguy Barro touché au genou lors du dernier match d’application joué en Belgique contre Mons (0-0) qu’on croyait pouvoir récupérer jette l’éponge. Comme si cela ne suffisait, un autre défenseur, Boureima Ouattara est touché de la même façon et la même partie que Barro lors de la séance de prise de contact avec le terrain du stade Mandela national stadium. Il sera lui aussi inopérationnel. Du coup la défense du Burkina que le vice-président de la FBF, Jean- Baptiste Parcouda avait dit être, l’arme sûre des Etalons était à refaire.

Pour colmater les brèches, Madi Panadetiguiri, le passe-partout de l’équipe a été relevé de ses fonctions offensives pour venir combler le vide dans le poste de latéral gauche. Arouna Bamogo sera titularisé en tandem avec Moussa Ouattara dit « Bouffe Tout » dans l’axe de la défense. Les deux joueurs ayant le même profil de stoppeurs, ils oubliaient assez souvent de jouer la couverture. Le couple n’a donc pas fonctionné aussi bien que l’on aurait voulu.

Bref, pendant que Bernard Simondi s’arrachait les cheveux pour sortir une combinaison, les affaires du coach ougandais, Abass se sont normalisées. Le coach annoncé partant, restera finalement après que le ministère ait donné l’ordre que ses arriérés de salaires lui soient versés. Le meneur de jeu des Cranes, Stephen Nsereko dont on disait incertain suite à une luxation à l’épaule est finalement compétitif. L’Ouganda a même eu en dernière minute, un renfort inespéré avec l’arrivée en sélection de trois pros Timothy Batabaire, Sekagya Ibrahim et Vincent Kayizzi.

Le stade Mandela national Stadium était désert quand l’arbitre algérien, Mahomed Benouya a donné le coup d’envoi. Visiblement, les Ouagandais avaient lâché leur équipe. Les Etalons ne subissaient aucune pression du public. On croyait que les Cranes déjà peu motivés et orphelins de leur public, allaient être facilement prenables. Mais les Ouagandais sans pression, eux aussi, jouent libérés. Ils sont les premiers à allumer la mèche dans cette partie par l’entremise de Tony Mawejje qui adresse une frappe magistrale (6mn) à la cage de Abdoulaye Soulama fort heureusement hors cadre.

Les locaux s’offrent également le premier corner. Ils écopent du premier carton, preuve de leur engagement. Le quart d’heure passe, la tempête ougandaise baisse. Les Etalons en profitent pour placer leur première attaque. Sur un coup de pied de réparation, le capitaine Kéré (15 mn) trouve Dagano qui remise de la tête pour Yahia Kébé. La frappe du buteur des Etalons est imparable. Le Burkina mène par un but à zéro. Au même moment la ‘’sono’’ du stade Mandela annonce que l’Afrique du Sud et le RD Congo sont à égalité (1-1).

C’est donc dire que même avec en poche les trois points, les Etalons étaient out de la CAN 2006. Les Ouagandais après le but des Etalons, donnent une réplique de taille. Ils commencent à déployer un jeu fait de ‘’une deux’’ qui met en mal les Etalons. Pendant près de 10 mn, ils vont priver les Burkinabè de ballon. A la 30e mn, la défense des Etalons prise de vitesse est contrainte à la faute. « Bouffe Tout » abat Hassan Mibiru. L’arbitre siffle le penalty que Simon Masaba transforme sans peine. A la reprise de la seconde mi-temps, les Burkinabè apprennent que la RD Congo venait de prendre une avance sur l’Afrique du Sud. A partir de ce moment, la qualification ne dépendait plus que du Burkina. Alors, on attendait une réaction des Etalons afin de saisir cette chance de qualification, ce sont les Ouagandais qui signent leur deuxième but par l’entremise de Hassan Mibiru.Le Burkina voyait ses chances s’envoler.

Le stade dans le noir

Les Etalons, menés au score, vont se jeter corps et âme dans la bataille pour renverser la situation. Mais ni le coup franc de Dagano savamment botté, ni sa reprise de la tête, ni la reprise instantané de Ibrahim Kaboré dit Figo n’a permis aux Etalons de refaire leur retard. A la 55 mn, le Burkina courait après l’égalisation quand, sur un centre du capitaine Kéré, Florent Rouamba vole plus haut que tous et reprend victorieusement la balle au fond. Le Burkina était sur une bonne phase de jeu. Les actions offensives se succédaient. Puis soudain, le stade plonge dans le noir suite à une coupure de courant.

Elle va durer environ 10 mn. Simple coïncidence ou monnaie rendue a la pièce burkinabè. On se rappelle que lors du match aller à Ouaga entre les deux équipes une coupure de courant avait plongé le stade du 4-Août dans le noir aussi. Bref pendant la coupure, les Burkinabè en profiteur pour prendre des nouvelles du match entre Bafana-Bafana et les Simbas. Elles n’étaient plus à notre avantage. Les deux équipes étaient à égalité, synonyme d’élimination pour le Burkina. Dès lors, les Etalons devaient jouer pour une simple victoire, ‘’remplir leur part du contrat’’ comme l’a dit Moumouni Dagano.

Hélas, la victoire ne viendra pas. Les Etalons sont contraints au nul. Ce résultat, on ne sait s’il faut en rire ou en pleurer. Car, non seulement, nous sommes éliminés mais aussi nous n’avons pas pu remporter le gain du match, ce qui aurait pu être une bonne consolation. Mais ce résultat a quelque chose de positif. C’est la première fois que les Etalons prennent un point à l’étranger depuis qu’ils sont engagés dans ces éliminatoires. Pour l’avenir, l’espoir semble permis. Le groupe est là, il faut lui donner la chance de mieux s’aguerrir en le maintenant. Il faut surtout poursuivre le travail sans relâche et dès maintenant, car comme on le dit souvent, l’avenir se prépare aujourd’hui.

Jérémie NION,
Envoyé spécial à Kampala

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 10 octobre 2005 à 16:31, par beidy En réponse à : > CAN/Mondial 2006 : Ouganda/Burkina : 2-2

    La balle est à terre comme dira l’autre.Les Etalons n’iront pas à la CAN 2006 sur les bords du Nil.Saisissons l’occasion pour assoir une vraie politique du développement de notre sport roi.L’exemple togolais doit être une école.

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