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Sénégal : Idrissa Seck, le dindon de la farce pour un troisième mandat de Macky Sall ?

Publié le jeudi 5 novembre 2020 à 18h13min

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Sénégal : Idrissa Seck, le dindon de la farce pour un troisième mandat de Macky Sall ?

Au Sénégal, le président Macky Sall a procédé à un remaniement de son gouvernement le 1er novembre 2020. Il a également procédé à des nominations dans une institution clé comme le Conseil économique social et environnemental (CESE). La surprise, c’est que c’est l’opposant Idrissa Seck qui est nommé à sa tête. Ce rétropédalage n’est pas du goût de beaucoup de Sénégalais dont Roland Fodé Diagne. Il voit plutôt une trahison des électeurs. Pour lui, c’est le boulevard ouvert pour un probable 3e mandat pour Macky Sall en 2024. Lisez !

L’annonce de la dissolution et du nouveau gouvernement de Macky Sall fait couler beaucoup de salives. La nomination du premier "fils adoptif" libéral, Idrissa Seck, à la tête de cette institution parasitaire qu’est le CESE par le second "fils adoptif" libéral, Macky Sall, de l’ex-président libéral, ci-devant mentor du libéralisme sénégalais A. Wade fait postillonner le landernau politique et médiatique.

Chacun y va de ses interprétations sur ce marché de dupe dans lequel Macky Sall a probablement "promis" de céder le fauteuil présidentiel à son "concurrent" libéral Idrissa Seck pour voiler sa marche vers son troisième mandat présidentiel inconstitutionnel en 2024. La trahison ne jalonne-t-elle pas la trajectoire politique de ces deux anciens premiers ministres libéraux du père du libéralisme, A. Wade ?
Et c’est Macky qui a les cartes en main pour faire d’Idrissa Seck le dindon de la farce qui lui permettra d’envisager de rééditer au Sénégal la tragédie macabre que Alpha Condé et Alassane Ouattara viennent de faire en terre africaine de Guinée et de Côte d’Ivoire.

Idrissa Seck sait que sa deuxième place à la présidentielle 2019 a été fabriquée de toute pièce dans le cadre du hold-up électoral pour barrer la route au patriote O. Sonko tout comme Macky sait que sa deuxième place à la présidentielle 2012 avait été concoctée par leur mentor libéral A. Wade pour barrer la route au transhumant M. Niasse.

Idrissa Seck qui est coutumier du fait de "s’opposer le jour et de négocier la nuit" et l’ensemble du camp libéral éclaté et miné par leur querelle pouvoiriste néocoloniale savent que leur projet de "garder le pouvoir pour 50 ans" est de plus en plus menacé par la montée en puissance de la seule opposition véritable que constitue les forces patriotiques, anti-libérales, panafricaines et anti-impérialistes.

Les sociaux libéraux du PS, de la LD couchée (sans portefeuille et en attente de postes de PCA ou autres sinécures) et le PIT, sont devenus les instruments des trotskistes néocoloniaux juchés au palais présidentiel et dans l’APR libéral.

Le prix de d’aplatissement est de pouvoir s’empiffrer en compagnie de ceux qu’ils vomissaient sous A. Wade, parmi lesquels d’autres trotskistes libéraux. LD couchée et PIT qui n’ont cessé d’agiter le "combat contre le PDS" d’A. Wade pour faire prendre en vain des vessies pour des lanternes vont ainsi se retrouver le bec dans l’eau de leur évaporation dans le marais de la lutte des places et de la mangeoire néocoloniale.

Le jeu de chaise musicale au nouveau gouvernement et au CESE bientôt suivi du recasement des démissionnés à des postes de sinécures va rassembler pour un temps jusqu’en 2024 les deux "fils" politiques qui ne vont ménager aucun effort pour arrimer à l’attelage de la seconde alternance libérale le "père" A. Wade dont l’obsession est le "blanchiment" de son fils naturel tout aussi libéral, réfugié en vertu du protocole de Rebeuss au Qatar.

La marche vers la retrouvaille en trompe l’œil de la famille libérale reflète la peur grandissante de l’émergence multiforme sur la scène politique, sociale, citoyenne et culturelle de la rébellion de la jeunesse patriotique et anti-impérialiste qui représente la volonté du peuple de reprendre sa destinée en main.

L’espace du jeu politicien attrape nigaud de la bipolarisation de la scène politique entre forces politiques libérales néocoloniales se restreint à vue d’œil en raison même du projet de Macky Sall de réunir les conditions pour opérer son coup d’état institutionnel et constitutionnel de 3e mandat présidentiel.

Il est aussi nécessaire pour les libéraux et sociaux libéraux PS, tous agents patentés de la mainmise de l’impérialisme, principalement français sur notre pays et ses richesses, de préserver le seul moyen d’enrichissement et d’engraissement de leur caste autocratique : garder le pouvoir d’état pour devenir une bourgeoisie bureaucratique d’Etat milliardaire selon la juste expression de feu Seydou Cissokho, ex-secrétaire général du PAI-Sénégal.

Les lampions des chiffres assénés sur la "croissance économique" dont ne profitent en réalité que les firmes monopolistes capitalistes étrangères, notamment de l’impérialisme français, se volatilisent sous les coups de boutoirs de la crise systémique du capitalisme mondialisé et de la pandémie du coronavirus laissant place au chômage et à la misère qui poussent les jeunes à mourir dans l’océan.

Rassembler et unir sous des formes appropriées les forces patriotiques, anti-libérales, panafricaines et anti-impérialistes est la tâche du moment pour faire face à ces forces rétrogrades serviles à l’impérialisme. C’est ce qu’a fait le peuple frère du Mali pour chasser IBK, ce qu’a fait le peuple de Bolivie pour faire échec au putsch fasciste des valets de l’impérialisme yankee. Au Sénégal, le peuple peut aussi réaliser cette prouesse.

Diagne Fodé Roland

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