LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

UACO : défendre la position francophone de la mondialisation

Publié le jeudi 6 octobre 2005 à 08h44min

PARTAGER :                          

Le thème des deuxièmes Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO) « Médias francophones et mondialisation : quelles stratégies pour la sauvegarde de la diversité culturelle » pose en filigrane la question de la société de l’information à même de promouvoir cette diversité culturelle et partant, le développement.

Comme l’a noté l’un des participants à cette rencontre de Ouagadougou il s’agissait à travers le thème, de « prendre en considération l’importance de l’action culturelle en tant qu’élément moteur de la croissance et du développement ». Or, dans ce monde devenu global, le développement ne peut-être que global.

Pour qu’il en soit ainsi, il faut une interpénétration culturelle, une connaissance de l’autre ce qui ne peut-être sans communication. Ainsi, comme l’a souligné Mahamadou Ouédraogo dans son livre « Culture et développement en Afrique » (édition l’Harmattan, 2000) « il demeure extrêmement important pour autant que l’on veuille travailler à l’avènement d’un monde de tolérance, de paix et de sécurisé de développement que l’on travaille à inter-connaissance, aux échanges dynamiques des formes et des expressions culturelles ». Or, malgré l’abondance des moyens de communiquer, on note une sécheresse du débat, une insuffisance d’espaces de culture.

Il faut donc un travail en profondeur et une analyse de l’état des lieux des différentes réalités culturelles et artistiques. Le diagnostic établit permettra de procéder, à un travail de dynamisation générale en sorte que la dimension culturelle, et artistique prenne une place considérable dans les systèmes d’échanges internationaux.

L’audiovisuel occupant une place prépondérante dans les différents espaces de vie, travailler au développement des culturel d’ici et d’ailleurs, suppose que l’on mette au point une forme de code de développement de l’audiovisuel notamment des productions culturelles audiovisuelles. Cela permettrait de mettre en relief les différantes formes de cultures et d’expressions artistiques dans l’optiques de mettre l’audiovisuel au service de la culture. Cela accroîtrait son rôle, dans la formation d’une citoyenneté culturelle à la fois universelle, mais dotée de composantes particulières et spécifiques enrichissantes.

Ensuite on renforcerait l’audiovisuel en tant qu’entreprise à forte vocation de développement culturel. Pour l’heure, l’audiovisuel, en l’occurrence la télévision, offre de plus en plus un espace de débat quasiment exclusif qui dessert les débats d’idées et met beaucoup plus l’accent sur l’information spectacle, la mise en scène, la scénarisation. Toutes choses qui conduisent le téléspectateur à ne percevoir que le superficiel par rapport à la matérialité des faits et des événements.

Le médias et les NTIC aussi

Ou créé ainsi une masse de téléspectateurs abêtis, inaptes à la réception critique des messages et par conséquent réduits à un pathétique jeu de civique où ils apparaissent comme des « moutons de ...... ». Il faut donc inverser la tendance en refusant de s’alimenter en produits culturels au rabais. Une exigence de développement dont on ne saurait se défausser sous le prétexte commode du manque de moyens. En l’occurrence c’est la volonté politique qui doit s’affirmer. La communication c’est aussi les médias de service public et privé qui sont à un tournant de leur histoire avec l’éveil de la conscience citoyenne et des exigences en matière de droits humains. L’Afrique qui participe à la mondialisation, ne saurait être en marge du repositionnement médiatique.

La ligne éditoriale devra donc être déterminée, en conformité avec l’intérêt général. La déontologie et l’éthique doivent être des balises de premier plan et à même de traduire en des termes concrets le repositionnement culture. Approche critique, exigence personnelle de vérité, conscience de la responsabilité sociale du journaliste, pour qu’à terme, « de la conscience individuelle naisse l’éthique » et que « de la conscience professionnelle émerge l’éthique de la profession ».

Communiquer c’est enfin les NTIC avec ces bouleversements qui ont affecté le cours de l’histoire, des événements et des hommes en ce millénaire naissant et qui apparaissent à bien des égards comme les éléments basiques et déterminants des destins individuels et collectifs de notre époque. La composante majeure de cette société de l’information ce sont bien les NTIC qui meublent nos actes politiques économique, social et culturel. Ces possibilités fantasques de connexion, de relation avec le monde ne comporte pas que des avantages.

Aujourd’hui, l’information est devenue une durée hyper-périsable et, c’est l’ultra-information qui est devenue l’information. Avec la course à l’ultime information, l’Afrique du fait de son état de retard structurel tient la lanterne. Sur le terrain de la primauté de l’information et en conséquence de l’éclairage à la décision, l’Afrique est frappée d’indigence et est désarmée face aux autres continents.

Autre aspect négatif des NTIC est qu’elles ne font que conforter les rapports de force préétablis. Continent à faible pouvoir de présence internationale, l’Afrique est réduite à valider a priori et a posteriori, les analyses, conclusions et décisions qui sont prises par les pays développés et qui la marginalise. Les dérives sectaires et morales sont également multiples.

Pour tirer de l’internet le meilleur parti pour le développement, il faut œuvrer à puiser dans nos ressources intellectuelles, physiques et morales en vie de donner le meilleur de nous-mêmes dans le contexte générale de la globalisation et de prétendre en retour nous instruire des richesses des autres.

Pour donner toutes ses chances de réussite à ce projet d’une présence viable de l’Afrique il est important pour le continent de retrouver les chemins de l’unité, de la régionalisation et de l’intégration politique, économique et culturelle qui ont de tout temps été une de ses caractéristiques majeures. Il faut mettre en œuvre au plan des NTIC un système d’échanges d’informations, d’analyses d’études de perspectives dynamiques, fonctionnelles, opérationnelles. Le continent constituera, ainsi une entité homogène au niveau des créneaux d’avenir de la modernité, les NTIC.

Boubakar SY
Source : « Culture et développement
en Afrique » de Mahamoudou Ouédraogo

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique