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Lutte contre les cancers gynéco-mammaires : L’hôpital Saint-Camille de Ouagadougou outille son personnel

Publié le lundi 26 octobre 2020 à 22h20min

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Lutte contre les cancers gynéco-mammaires : L’hôpital Saint-Camille de Ouagadougou outille son personnel

Le personnel de l’Hôpital Saint-Camille de Ouagadougou a été formé, ce lundi 26 octobre 2020, sur le cancer du sein et celui du col de l’utérus. Une initiative du centre hospitalier qui entre dans le cadre d’Octobre rose, le mois destiné à la lutte contre le cancer du sein.

Le personnel, surtout féminin, de l’Hôpital Saint-Camille de Ouagadougou (HOSCO) ne se s’est pas fait prier pour prendre part à la formation. Munis de leur cache-nez, Covid-19 oblige, les travailleurs de l’hôpital ont été formés par Dr Safyatou Ilboudo et Dr Wilfried Traoré sur les deux cancers féminins les plus fréquents dans le monde et au Burkina Faso : le cancer du sein et celui du col de l’utérus.

Père Marius Bélemniégré, responsable du service des laboratoires, a expliqué que l’HOSCO a un projet de mise en place d’une unité de prévention des cancers. En prélude donc à la mise en œuvre de ce projet, et à l’occasion du mois d’Octobre rose, « l’Hôpital Saint-Camille a voulu faire quelque chose pour la femme. Nous avons commencé par la sensibilisation et la formation de notre personnel pour qu’il puisse comprendre le phénomène pour pouvoir mieux sensibiliser et éduquer les autres », a indiqué Père Belemniégré.

Une vue des participants.

Cette formation a donc permis de donner au personnel, les outils nécessaires pour pouvoir parler au public, avec pour objectif de prévenir la survenue des cancers. « Notre rêve, c’est que vraiment on puisse mettre en place la prévention, que la prévention soit la première des choses, parce que mieux vaut prévenir que guérir », a laissé entendre Père Marius.

Le cancer du sein constitue 21% de tous les cancers au Burkina Faso

Dr Safyatou Ilboudo/Sawadogo, qui a exposé sur le cancer du sein, a relevé que c’est le premier cancer féminin dans le monde. Au Burkina Faso, il constitue 21% de l’ensemble des cancers et 55% des cancers gynécologiques devant le cancer du col de l’utérus. En ce qui concerne les facteurs de risques de ce cancer, elle a cité l’âge, le sexe (seulement 1% des cas concernent les hommes), la puberté précoce, le traitement contraceptif prolongé avant la première grossesse, l’âge tardif de la première grossesse, les antécédents familiaux, etc.

Une vue des participants.

Dr Wilfried Traoré, qui a exposé sur le cancer du col de l’utérus, a indiqué que c’est le 2e cancer le plus fréquent et la première cause de mortalité chez la femme. Il est causé par le Human Papilloma Virus (HPV), et malheureusement, l’on constate un rajeunissement de la maladie. L’âge précoce du premier contact, les partenaires sexuels multiples, mais aussi le manque de dépistage précoce constituent entre autres les facteurs de risque de ce cancer.

La prévention, le meilleur traitement

Tout comme pour le cancer du sein, la meilleure façon de lutter contre le cancer du col de l’utérus demeure la prévention. En effet, une fois le cancer déclaré, le traitement est difficile, coûteux et pénible, souligne Dr Traoré. Pour le cancer du sein, la guérison s’obtient dans 94% des cas s’il est diagnostiqué très tôt. La prévention passe par le dépistage des lésions précancéreuses, et cela le plus tôt possible. Dr Ilboudo conseille qu’à partir de 20 ans, toutes les femmes se fassent dépister et qu’elles pratiquent régulièrement l’autopalpation des seins à la fin des règles.

Tout en rappelant que le cancer du col de l’utérus met une longue période avant de se déclarer (au moins 10 ans), Dr Traoré exhorte toutes les femmes à partir de 25 ans, à faire chaque trois ans, le dépistage des lésions précancéreuses du col de l’utérus.

Une formation bénéfique

A l’instar de Madeleine Touré, sage-femme, les participants ont salué l’initiative de former le personnel médical sur ces deux pathologies qui touchent les femmes. « Je suis très contente de la formation. Avec ça, on est prêt à sensibiliser les femmes à la maternité pour les amener à faire les examens. Nous-mêmes allons faire un dépistage gratuit pour les 20 premières femmes », a-telle indiqué.

Marie-Thérèse Sawadogo, qui était de passage et voyant l’affiche, a tenu à suivre la formation. « Cette formation m’a fait du bien. Je souhaite que l’initiative soit étendue à d’autres femmes dans les services par exemple, parce que c’est très important », a-t-elle déclaré.

Le Père Marius Belemniégré a souligné que l’Hôpital Saint-Camille de Ouagadougou ne veut pas seulement s’arrêter à Octobre rose, mais voudrait s’engager tout au long de l’année 2021 à venir, dans la lutte contre les cancers gynéco-mammaires. « Nous allons essayer d’entreprendre des activités dans le cadre de la prévention des cancers gynéco-mammaires. Nous allons initier différentes activités au cours de l’année 2021, pour faire de cette année, une année de sensibilisation et de dépistage », a-t-il conclu.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net
Crédit photo : Service de communication de l’Hôpital Saint-Camille de Ouagadougou.

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