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Poni : Une intoxication alimentaire fait 9 morts

Publié le vendredi 23 octobre 2020 à 14h00min

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Poni :  Une intoxication alimentaire fait 9 morts

Le 16 octobre dernier, à Kpélé dans la commune rurale de Malba (localité située à environ 40 km de Gaoua), 9 personnes d’une même famille ont trouvé la mort après avoir consommé un plat de tô accompagné d’une sauce de feuilles de sisal. Sur les 9 victimes, 7 ont été inhumées au domicile familial, les deux autres évacuées d’urgence aux Centre hospitalier régional de Gaoua ont finalement rendu l’âme également le lundi et mardi (19 et 20 octobre 2020). Sur instructions du procureur près le tribunal de grande instance de Gaoua, les dernières personnes décédées seront transportées à Ouagadougou pour une autopsie.

Les faits datent du 16 octobre dernier dans une famille du village de Kpélé. Dans cette famille, comme il est de coutume, les coépouses après la cuisine servent le repas aux enfants qui mangent ensemble. Une des coépouses avait fait du tô à la sauce de sisal. Bohimi Kambou, élève en classe de 6e, un des rescapés qui a transporté les victimes au CSPS de Malba raconte les faits. « Vendredi soir, notre tante à cuisiné le tô et ma maman un plat communément appelé ‘’faro’’.

A l’heure du diner, certains ont mangé le tô et la sauce. Et d’autres comme moi avions mangé le faro parce que la sauce n’était pas de notre goût. La nuit il n’y a eu aucun problème. C’est le samedi matin vers 6h que nous avions constaté que la coépouse de ma mère convulsait. Apeurés, nous avons fait appel aux voisins. Elle vomissait beaucoup, au même moment son enfant est tombé aussi. J’ai conduit la coépouse de ma maman au CSPS. De là-bas on m’a appelé pour dire qu’il y a d’autres cas. En tout cas, tous ceux qui ont mangé la sauce sont tous morts.

Désemparée, la coépouse de la défunte cuisinière qui a fait la sauce, s’interroge sur les causes réelles de cette situation. « Nos enfants sans distinction mangent habituellement nos plats. La nuit nous n’avons pas eu de soucis. Le lendemain matin celle qui a cuisiné la sauce était souffrante, de même que les enfants. Nous sommes allés au CSPS espérant trouver solution mais peine perdue » a-t-elle expliqué.

Le chef de famille inconsolable qui réside au Ghana est rentré précipitamment.

L’hypothèse d’une intoxication aux pesticides

Les intoxiqués ont été pris en charge au CSPS de Malba et au Centre hospitalier régional de Gaoua. Le chef de service de la pédiatrie du CHR de Gaoua, Yacouba Cissé, indique que cette situation d’intoxication a posé beaucoup de problème à son équipe. Les malades ont été pris en charge intensément de 15h à 1 h du matin. Le cas est complexe, ajoute-t-il. « Il fallait d’abord trouver le type d’intoxication. Au regard des signes, l’hypothèse d’une intoxication au pesticide est privilégiée, mais le type de pesticide reste pour le moment inconnu. Il faut dire que les pesticides ont une action très violente sur le cerveau, ce qui fait que quand nous avons reçu ces enfants, ils étaient d’emblée, dans un état de coma, des convulsions, des difficultés respiratoires, une déshydratation sévère, des vomissements ».

Chef de service pediatrie CHR de Gaoua-docteur-Yacouba Cissé

Au regard de la dangerosité des pesticides, Dr Cissé appelle les populations à en faire un bon usage, surtout en les éloignant des enfants.

Les dernières victimes ne seront pas inhumées de sitôt. Car le procureur du Faso près du tribunal de grande instance de Gaoua a demandé une autopsie pour déterminer les causes exactes de ces décès. Les corps seront transférés à Ouagadougou à cet effet. Bien avant cette décision, des prélèvements avaient été faits pour des analyses, indique le major du CSPS de Malba, Loukman Sawadogo.

Boubacar TARNAGUIDA
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 23 octobre 2020 à 15:39, par A qui la faute ? En réponse à : Poni : Une intoxication alimentaire fait 9 morts

    Les pesticides sont à bannir, même si l’enquête est en cours.
    En Inde des catastrophes identiques ont été recensées, des animaux naissent avec deux têtes.
    Mais le lobbying des pesticides, étendus aux OGM est très puissant. Le Burkina étant un bon élèves des essais sur ces produits dangereux sous l’éclairage de Salif Diallo, bête politique, nous sommes en train de détruire ce qui reste de notre sahel avec ces poisons.
    Que Dieu soit la consolation de cette famille

    • Le 23 octobre 2020 à 16:03, par SOME En réponse à : Poni : Une intoxication alimentaire fait 9 morts

      Mon frère tu as tellement raison ! On voit partout les catastrophes que produisent ces pesticides bannis en Europe mais imposés chez nous’ particulièrement au Burkina par la corruption. L’hypocrisie générale fait de Salif Diallo une bête politique, et qu’elle politique !!! On en voit les résultats dans l’état actuel du pays : un pays détruit et des populations empoisonnées, stérilisées, avec des maladies qui explosent en exponentiel pour qu’il fête ses milliards. Rien d’étonnant pour une bete !
      SOME

  • Le 23 octobre 2020 à 17:00, par EBENEZER En réponse à : Poni : Une intoxication alimentaire fait 9 morts

    Mes condoléances aux familles éplorées.
    Que Dieu console les cœurs.

  • Le 23 octobre 2020 à 17:16, par RV En réponse à : Poni : Une intoxication alimentaire fait 9 morts

    Paix aux âmes des décédés. Quelle catastrophe. Dieu nous protège et réconforte les familles éplorées.

  • Le 23 octobre 2020 à 18:06, par Ouili En réponse à : Poni : Une intoxication alimentaire fait 9 morts

    Que la terre du Burkina leur soit légère. Les recherches doivent être axées dans ce domaine afin de trouver des pesticides bio en remplacement aux pesticides de synthèse. Je pense que c’est bien possible

  • Le 23 octobre 2020 à 19:45, par Kanzim En réponse à : Poni : Une intoxication alimentaire fait 9 morts

    En Mai 1996 la direction régionale du CNRST a réalisé une étude au moyen d’enquêtes rétrospectives et prospectives auprès de 509 producteurs agricoles, 353 distributeurs de pesticides et 69 centres de santé de trois régions (Boucle du Mouhoun, Cascades et Hauts-Bassins). Cette étude avait pour objectif d’évaluer l’impact de l’utilisation des pesticides sur la santé et l’environnement. Les résultats de l’étude ont révélé que quatre-vingt-quinze pour cent (95 %) des distributeurs enquêtés n’ont pas d’agrément délivré par le Comité national de gestion des pesticides et ne connaissent pas l’existence du Comité sahélien des pesticides. 52 % d’entre eux n’étaient pas scolarisés. 82,51 % des producteurs ne portaient pas d’équipement de protection individuelle lors de l’utilisation des pesticides. L’Etat burkinabè est donc au courant de la situation mafieuse, frauduleuse et affairiste qui caractérise le commerce te la circulation des pesticides. Les ministères de l’agriculture et du commerce gagneraient à se mettre au sérieux et à impliquer chacun, le personnel technique. Les gesticulations à la télé ne sont aucunement une preuve de l’efficacité du rendement d’un ministre. Personnellement je le dis toujours aux burkinabè, d’éviter autant que faire se peut, d’envoyer les enfants en colonies de vacances, en excursion touristiques ou en visite au village sils ne peuvent pas prendre des mesures de protection contre l’utilisation des eaux et des plantes à des fins alimentaires du fait des pesticides et des produits toxiques utilisés dans les activités d’orpaillage. Au village, les citoyens devraient être animés dans le sens de dépôt de plaintes contre le gouvernement et ses ministres yéyé qui ne prennent pas de meures péremptoires et définitives contre les intoxicateurs. Je ne vois pas comment avec le droit et la puissance publique, il n’est pas possible d’éradiquer n les balayant tous ces commerçants intoxicateurs.

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