Cette journée, initiée par le haut-commissaire de la province sur la demande des femmes à l’occasion de la célébration de la journée du 8-Mars à Ziou, avait pour thème : « Professionnalisation des productrices de beurre de karité pour une meilleure organisation et pour plus d’efficacité ». Plus d’une centaine de groupements de productrices venus des cinq départements du Nahouri et des provinces voisines ( Sissili, Ziro, Bazèga et Zoundwéogo) ont pris part à l’exposition du beurre et des produits dérivés tels que le savon et les pommades à la place Nemaro de Pô.

Une forte participation mais aussi une grande production à cette manifestation tant attendue par les actrices. Plus de 13 tonnes de beurre ont été exposées par les participantes. Plusieurs prix, composés d’importantes sommes et de matériels de traitement et de production de beurre ; des échanges thématiques sur la problématique, telle est l’ambiance qui a régné à Pô durant les 72 heures du beurre de karité du Nahouri.

Des nuits culturelles dénommées festivals Djongo ont meublé cette journée des Nahourilaises qui se sont dit satisfaites à plusieurs titres au regard de l’engouement et de l’impact de l’événement.

Cette première édition de la Journée du beurre de karité a été placée sous le parrainage de la première Dame du Burkina, madame Chantal Compaoré qui l’a acceptée parce qu’elle porte un grand intérêt aux femmes et à leur combat pour le développement à travers cet événement en sponsorisant les prix des lauréates à hauteur de 1, 5 million CFA. Mais, pour des raisons de calendrier, elle a été représentée à l’ouverture par Mme Gisèle Guigma, ministre de la Promotion de la femme qui a donné le top de départ des manifestations.

Dans son allocution d’ouverture, la ministre de la Promotion de la femme a relevé l’importance de la manifestation qui revêt deux faits majeurs à savoir qu’elle permet de mobiliser l’opinion nationale et internationale autour de cette espèce végétale qui regorge de potentialités surtout au plan alimentaire, cosmétique elle offre également aux professionnels et aux intervenants des occasions de réflexion sur la problématique de la filière. Le deuxième fait est que cette journée est née de la volonté des productrices et non une initiative des projets ou des partenaires financiers, ce qui témoigne de la prise de conscience des intéressées et de leur dynamisme dans la filière.

La représentante des femmes du Nahouri, Mme Solange Balora, s’est réjouie de la tenue de cette journée fortement sollicitée par les organisations féminines pour disposer d’un cadre d’expression dans un domaine où elles excellent à l’instar d’autres provinces qui ont des journées de patate, d’arachide, d’igname ou de poulet. En effet, selon les milieux de la filière, le Nahouri et la Sissili disposent de beurre de karité très intéressant.

Selon Mme Balora, la transformation du beurre est devenue la principale activité génératrice de revenu pour la majorité des femmes du Nahouri. C’est pourquoi, elle a remercié les autorités locales pour avoir répondu à la doléance des femmes en organisant cette journée. Elle a traduit leur reconnaissance à madame Chantal Compaoré pour son soutien constant aux femmes et pour son appui à la tenue de cette journée provinciale du beurre de karité au Nahouri.

Soulignant les difficultés de la filière, elle a cité le manque de matériels adéquats de transformation, l’insuffisance de l’organisation des actrices de la filière, l’inorganisation du marché pour l’écoulement et l’insuffisance dans la maîtrise de la transformation. La recherche des voies et moyens pour une professionnalisation des actrices et le solutionnement des difficultés qui minent la filière constitue la justification de cette journée qui se veut pérenne.

La création d’un partenariat national, sous régional et international autour du beurre, l’ouverture d’un comptoir ou centre de commercialisation du beurre de karité où toutes les productrices peuvent venir vendre ou s’informer sur la filière sont les souhaits des productrices du Nahouri. Elles ont adressé leurs reconnaissances au président du Faso pour sa politique de soutien à la femme et remercé les intervenants dans la filière qui apportent leur appui pour le développement de la femme.

Le haut-commissaire de la province, Corneille Blaise Ouédraogo, qui a initié l’organisation de la journée, s’est réjoui de sa concrétisation et a remercié tous les acteurs qui ont appuyé l’initiative, à savoir le Projet national karité, le PNGT 2, et plus particulièrement la première Dame pour leurs contributions qui ont permis la réussite de la journée.

Parlant des motivations de cette initiative, le haut-commissaire a relevé l’important peuplement de karité dans la province qui la place au premier plan au niveau national d’une part, et d’autre part, l’importance du beurre de karité dans l’alimentation, l’industrie, la pharmacopée, les cosmétiques et l’économie locale.

La journée a été une occasion d’échange et de partage entre productrices, autorités, services techniques et partenaires en vue de renforcer les capacités des productrices et améliorer le savoir-faire en matière de qualité du beurre afin d’optimiser la commercialisation à travers les thématiques développées au cours des conférences par le Projet national karité et le Pro-Karité, acteurs de la promotion de la filière karité. Ses deux projets ont contribué grandement à l’organisation de cette journée à travers des appuis divers.

Léon COPIA
AIB/Pô

Sidwaya