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Projet « Weoog-Paani » : Un bilan satisfaisant ..., une nécessité de pérenniser les acquis

Publié le dimanche 5 mai 2024 à 19h00min

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Projet « Weoog-Paani » : Un bilan satisfaisant ..., une nécessité de pérenniser les acquis

Dans le cadre des activités de clôture de son projet « Wéoog-Paani », le consortium Tree Aid (assurant le lead), SNV (Organisation néerlandaise de développement) et UNCDF (United Nations Capital Development Fund : Fonds d’équipement des Nations-Unies) a initié des ateliers pour présenter le bilan aux acteurs locaux des zones d’intervention (25 communes des régions du Nord, de l’Est, Centre-Sud et du Centre-Est) et, partant, envisager les perspectives. Ainsi, après la commune de Arbolé, pour le compte de la région du Nord, c’est au tour de Manga d’accueillir cette rencontre d’échanges et de partage, le vendredi, 3 mai 2024, pour la région du Centre-Sud.

Intitulé « Améliorer durablement les conditions de vie des populations rurales de la zone d’intervention du projet à travers la promotion de la gouvernance locale des ressources forestières, les investissements dans les forêts et la valorisation de produits forestiers non-ligneux et ce, dans l’optique de la réalisation des objectifs du développement durable », le projet vise à, principalement, renforcer la promotion de la gouvernance locale des ressources forestières et des produits forestiers non-ligneux, pour la réalisation de la résilience climatique et le développement durable. Par ces échanges de Manga (chef-lieu de la région du Centre-Sud, et pour le compte de ladite région), il s’est agi pour les acteurs de faire un état des lieux et dégager des mécanismes en vue de la pérennisation des acquis du projet.

Ici, le coordonnateur Abdoulaye Gango (à gauche) et le représentant du directeur régional en charge de l’environnement, présidant la cérémonie d’ouverture de l’atelier.

Dans sa présentation, le coordonnateur, Abdoulaye Gango, a rappelé que « Weoog-Paani » repose sur trois piliers. Il s’agit d’œuvrer pour mettre en place les conditions favorables pour les questions de gouvernance forestière (plaidoyers, mise en place d’outils, organisation des acteurs...). Ensuite, travailler à renforcer les potentialités de régénération des forêts et leur résilience au changement climatique et permettre aux populations de tirer des ressources de ces forêts. « En clair, c’est améliorer la productivité et les capacités de régénération de ces forêts », précise M. Gango. Le troisième pilier vise la valorisation économique des produits forestiers non-ligneux.

Après cinq années de mise en œuvre (le projet referme les portes à la fin mai 2024), l’impact se vit sur le terrain, à en croire les témoignages des responsables et populations bénéficiaires. « Vous verrez déjà qu’au niveau de chaque commune d’intervention, il y a un système de conseiller technique communal qui est mis en place, qui permet à la commune de piloter de façon réussie la gouvernance locale des ressources forestières dans sa localité. En plus de cela, vous verrez l’étendue des superficies que ces communes ont déjà préservées, pour essayer de conserver. Ce sont déjà des acquis. Il y a également des entreprises forestières, des organisations de gestion forestière qui sont dans ces communes. Sans parler des unités de transformation qui sont mises en place, des jardins nutritifs, etc. Bref, il y a suffisamment d’acquis dans le cadre de la mise en œuvre de cette première phase », soutient le coordonnateur, qui rappelle que la phase-pilote du projet a ciblé huit communes dans quatre régions. À la phase de mise à échelle, poursuit-il, appui a été donc pris sur ces régions et communes « pour faire un effet tache d’huile ; parce qu’en matière de gouvernance forestière, si tu es isolé et que ton voisin n’a pas les bonnes pratiques que toi, quelles que soient tes actions, ça ne peut pas marcher ».

L’atelier a enregistré la présence de l’Autorité nationale désignée du Fonds vert pour le climat, qui a partagé des informations relatives aux possibilités d’obtention de financements dans le domaine de la lutte contre le changement climatique.

C’est pourquoi, les communes-pilotes ont plaidé pour que le projet soit progressivement étendu à leurs communes voisines. « C’est ainsi que vous verrez que la commune de Nobéré a choisi sa voisine qui est Toécé, Pô a choisi Tiébélé. C’est pour vraiment avoir beaucoup plus d’impact dans la mise en œuvre du projet. Depuis la base, les acteurs concernés sont les coutumiers, les propriétaires terriens (ceux-ci s’organisent en groupements de gestion forestière, et si plusieurs villages ont des groupements de gestion forestière, ils s’organisent en comité inter-villageois de gestion forestière). En plus de cela, il y a les femmes, les jeunes, les hommes, qui travaillent dans le cadre des produits forestiers non-ligneux, que ce soient dans la collecte, la transformation que la commercialisation », détaille Abdoulaye Gango. Le défi principal au terme du projet, c’est de travailler donc à assurer la pérennisation des acquis et ensuite prospecter ensemble avec tous les acteurs, des possibilités de financements pour poursuivre l’action.

Alphonse Marie Anselme Sompougoudou...

Dans la présentation faite par le conseiller technique communal, Alphonse Marie Anselme Sompougoudou, il ressort que la mise en œuvre du projet dans la région du Centre-Sud est satisfaisante, au regard du résultat engrangé. « Tout ce qui était prévu est de 80 à 90% réalisé. C’est un projet qui a déjà mis toutes les bases au profit des communes, à même de pouvoir continuer, même si le projet venait à prendre fin », a-t-il déclaré, relevant au titre des difficultés, les crises liées au Covid-19, à la sécurité et l’instabilité politique.

Il a également rappelé que le projet s’est incarné par des activités pratiques, des accompagnements, des appuis-conseils, matériels et financiers ; des renforcements de capacités ; l’accompagnement des entreprises et coopératives forestières qui sont dans les produits forestiers non-ligneux ; des investissements (reboisements) ; l’implantation d’unités de transformation ; la mise en place de jardins nutritifs (baobab, moringa...) équipés de forages, etc.

Dans cette région, Centre-Sud, le projet a été plus axé dans les communes de Gaongo, Toécé, Guiba, Nobéré, Pô et, dans une moindre mesure, Tiébélé ; tandis que les communes de Guiaro et Ziou ont simplement pris part aux activités de renforcement des capacités.

Parmi les entités bénéficiaires directes du projet, il y a la coopérative « Yarabegouii » (en langue lobiri, la souffrance ne tue pas), dans le village de Torem, commune de Pô. Forte de 27 membres, la structure évolue dans la transformatrice du beurre de karité. « La coopérative a été créée en 2009. Avant, on ramassait seulement les amandes de karité, qu’on stockait pour revendre après. En 2011, on a commencé la transformation nous-mêmes. Le projet Weoog-Paani nous a beaucoup accompagnées, il nous a donné une formation sur comment entretenir la forêt. On a aussi eu une formation en fabrication de savon. Nous avons également eu le reboisement dans notre forêt et une autre formation sur la production de l’engrais liquide », explique la représentante de la coopérative, Adissa Gnané, ajoutant que le projet leur a aussi remis un moulin et du matériel de transformation du beurre de karité.

...et Adissa Gnané, appréciant l’impact du projet.

« Avec ces accompagnements, notre coopérative a beaucoup évolué et grâce aux activités que nous menons, on arrive à payer la scolarité de nos enfants. Avant, pour quitter le village pour rejoindre Pô, c’était difficile, on n’avait pas de moyens de déplacements. Mais actuellement, beaucoup de femmes ont pu s’acheter des vélos, des motos, des téléphones portables et beaucoup d’autres choses » , présente-t-elle, avant de souhaiter que les actions de renforcement des capacités et en matériels puissent se poursuivre au profit de la coopérative.

Pour mémoire, le projet « Wéoog-Paani » (forêt nouvelle, par combinaison des langues nationales mooré et gulmantchéma) est financé par l’ambassade de Suède et couvre la période de 2019 à mai 2024.

O.L.
Lefaso.net

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