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Burkina/Nutrition : Les journalistes outillés par des experts du domaine

Publié le dimanche 5 mai 2024 à 19h00min

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Burkina/Nutrition : Les journalistes outillés par des experts du domaine

Le Secrétariat technique chargé de la multi-sectorialité pour la Nutrition (ST-Nut) a organisé une session d’échanges avec les journalistes, ce vendredi 3 mai 2024 à Ouagadougou. L’objectif était d’outiller ces femmes et hommes de médias sur les entreprises du gouvernement en matière de nutrition, mais aussi discuter de la communication qui est faite en la matière, au travers de leurs différentes productions.

Journalistes et membres du ST-Nut ont échangé au cours de la journée du vendredi 3 mars 2024. Dans un premier, les initiateurs de cette rencontre ont voulu situer les hommes de médias sur les actions initiées par le gouvernement pour lutter contre la malnutrition, phénomène qui emporte environ 26 000 enfants chaque année. Au cours de cette journée, les journalistes ont pris connaissance avec la Politique nationale multisectorielle de nutrition (PNMN).

Conçue pour être mise en œuvre de 2020 à 2029, cette initiative intervient dans plusieurs domaines parmi lesquels on note la promotion de la santé, la prévention et la prise en charge de la malnutrition et des maladies non-transmissibles, la prévention et la prise en charge de la malnutrition en situation d’urgence, la disponibilité et l’utilisation des produits alimentaires, la gestion intégrée des ressources en eau.

« Beaucoup d’efforts ont déjà été faits et beaucoup de ressources injectées pour disponibiliser les intrants nutritionnels, à I’attention des enfants atteints de la forme sévère de la malnutrition. En termes de manifestation de la malnutrition, nous avons la malnutrition aigüe sévère et la malnutrition chronique, qui est le fait qu’un enfant soit plus petit que sa taille. Et pour pouvoir résoudre ce problème, un certain nombre de programmes ont été initiés, qui vont de depuis la conception de l’enfant. On les appelle les programmes de 1 000 jours. Cela permet de soutenir l’enfant depuis la phase de la conception jusqu’à l’âge de deux ans. Il inclut donc des actions de nutrition infantile et des actions de nutrition maternelle », a succinctement énuméré Dr Ella Compaoré, secrétaire technique du ST-Nut.

Dans un second temps, les organisateurs de l’activité ont fait part aux journalistes de leurs observations sur leurs différentes productions sur les questions de nutrition. De façon générale, ils disent apprécier les efforts fournis par les hommes et femmes de médias pour informer les populations. Toutefois, le contenu des articles et des émissions est à revoir, car bon nombre de productions sont imbibées de faussetés, toute chose qui, au lieu de contribuer au bien-être des populations, peut produire l’effet inverse. Cette entrevue était donc une forme de sensibilisation aux journalistes, pour que leurs canaux ne soient pas utilisés pour véhiculer des messages nuisibles à la santé des Burkinabè.

Le secrétariat technique a souhaité que les journalistes fassent preuve de plus rigueur, et qu’ils exigent parfois le curriculum vitae de certains nutritionnistes avant de les interviewer.

« Il y a beaucoup d’informations qui circulent sur les médias et différentes plateformes que vous gérez, qui contiennent de la désinformation. Il y a beaucoup de personnes que vous recevez sur vos plateaux qui s’improvisent experts en nutrition, mais qui n’ont ni la qualification, ni les attributions qu’il faut pour donner des informations encore moins des conseils. Et parce que le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique doit jouer un rôle de promotion et de protection de la santé, nous avons été suffisamment interpellés pour rectifier le tir ; faire en sorte que toute information qui sera donnée soit de la plus grande exactitude, parce qu’à un moment, on se retrouve à effrayer les gens. D’autres profitent même de vos plateformes pour faire la promotion de leurs produits, alors que nous devons être dans une logique de diversification alimentaire, si nous voulons promouvoir et protéger la population », a expliqué Dr Ella Compaoré

« Aucun ministère ne nous facilite la tâche »

De leur côté, les journalistes ont, dans leur ensemble, apprécié ces échanges, car plusieurs exemples concrets ont été donnés sur place et des explications détaillées ont été fournies pour leur montrer la dangerosité de certaines allégations. Toutefois, une remarque a été répétée en boucle : « Aucun ministère ne nous facilite la tâche ». Un journaliste s’explique : « Lorsque vous voulez traiter une information et que vous touchez un ministère, ils vont vous dire d’écrire une lettre. Vous allez la déposer et attendre des mois et des mois. Avec beaucoup de chance, on peut vous rappeler. Et même là, quand on le fait, l’information est déjà périmée et vous ne pouvez plus la diffuser. Certaines fois, on ne vous rappelle même pas. On vous laisse comme ça. Nous avons un sujet sur les AVC qu’on veut traiter. Cela fera bientôt deux mois qu’on a soumis la demande au ministère, mais jusque-là, rien. »

« C’est souvent l’absence du ministère même qui nous amène à contacter des gens qui parlent beaucoup sur les sujets qu’on veut traiter. Le journaliste n’est pas en mesure de savoir qu’ils n’ont pas les compétences requises. Il faudrait qu’ils s’organisent à leur niveau. Les journalistes ne sont pas là pour causer des ennuis ou embêter les professionnels. Ils sont là pour passer la bonne information aux gens. Mon appel est donc de nous recevoir, nous écouter et donner suite à nos questions. S’ils sont là, personne d’autre n’occupera nos plateaux ou nos antennes pour raconter des contre-vérités. Mais si ces professionnels-là se taisent, que ceux qui n’ont pas la qualité requise continuent de s’exprimer, que le besoin se fait sentir, et que le journaliste veut donner l’information, il va se rabattre sur celui qui parle plus parce qu’il a besoin d’informer la population », s’est exprimé Rachid Sow, journaliste à Bulletin Santé.

« On remercie le secrétariat technique pour cette formation. Nous tâcherons de mettre en pratique leurs conseils pour les prochaines fois », Rachid Sow.

« On fera l’effort d’améliorer les choses »

Les échanges entre le ST-Nut et les journalistes ont permis à chacune des parties d’exprimer ses attentes. Les journalistes ont souhaité une plus grande ouverture du ministère. Une invite qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, car le secrétariat technique a promis de prendre toutes les dispositions nécessaires pour faire bouger les lignes. La session s’est terminée par des échanges de contact entre journalistes et professionnels de nutrition sur place.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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